Aveyron : la coopérative Sodiaal " à la traîne" sur les prix tend tous les producteurs laitiers

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  • Les producteurs laitiers montent en pression.
    Les producteurs laitiers montent en pression. Centre Presse - Ph. R.
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Ils affichent leur colère sur les bords de la 88. Un coup de pression par rapport à un prix du lait qui ne leur convient pas. 

Certes, jamais le litre de lait n'a été acheté aussi cher aux producteurs. Mais le contexte climatique et géopolitique pesant sur tous les piliers de production, la situation n'est pour autant pas mirobolante dans les campagnes. Cela fait quelques mois déjà que les discussions sont en effet tendues entre les éleveurs laitiers de l'Aveyron et la coopérative Sodiaal. Le nœud du problème reste ce prix des 1000 litres de lait payé au producteur. Il est en deçà des 430 euros, quand il peut se rapprocher des 500 euros chez Lactalis et dépasse les 600 euros dans quelques pays voisins comme la Belgique. 

"Les réponses que l'on nous a données ne sont pas véritablement entendables", lance Anthony Albinet, responsable bovin lait chez les JA. "On nous dit qu'il faut attendre, que la répercussion du prix se fera plus tard, mais tout cela n'est pas très clair". Car, au regard des importantes hausses de charge, si le prix a augmenté à la sortie des usines et pour les consommateurs, les producteurs eux ne voient rien venir. Et leurs charges ont également flambé. 

"Sodiaal est à la traîne, et cela a un impact sur toute la filière", commente un agriculteur, qui livre son lait à Lactalis, l'autre mastodonte laitier français. "Lactalis peut très bien en arriver à se demander pourquoi il le paye  aussi cher, si son concurrent ne bouge pas" complète un autre. "Sodiaal, Pas de prix, pas de lait"  : c'est le slogan qui a fleuri depuis ce lundi après-midi, sur les bords de la 88  à proximité de Rodez. " On pointe du doigt la coopérative, cela ne va pas lui plaire, mais il est urgent qu'elle raccroche les wagons au plus vite", complète un représentant de la FDSEA. "Il y a des exploitations qui ne pourront pas tenir si cela n'évolue pas", plaide un autre. 

Dans la campagne aveyronnaise,  l'autre grande inquiétude réside également dans le message qui est envoyé, alors que la profession peine à se renouveler. "Il y a eu beaucoup de déprises en Occitanie ces dernières années. Beaucoup de décapitalisation. En Aveyron, on nous demande de produire beaucoup. Et ces derniers temps, pour la première fois, on voit une diminution de la production laitière dans le département. Il faut réagir vite !" 

Les agriculteurs aveyronnais entendent mettre un coup de pression. "Mais si d'ici un mois il n'y a rien qui a bougé, il faudra taper du poing sur la table", prévient Anthony Albinet. Du côté de Lacatlis, les producteurs ont dû faire appel à un médiateur de la République pour faire grimper le prix payé aux producteurs. En tout cas pour les derniers mois de l'année. De nouvelles négociations étant prévues pour le prix du premier trimestre 2023.  

Autant dire que tout le secteur laitier suit de près la situation. "D'autant qu'au regard des autres pays, la France, par rapport à son prix du lait, devient la risée de l'Europe", lance un éleveur aussi  mécontent que soucieux.   

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