Au musée Soulages, les réactions après son décès : "Cela me touche, c'était un Ruthénois que tout le monde connaît"

Moins de 30 minutes après l'annonce officielle de la mort de Pierre Soulages à Nîmes, dans la nuit du mardi 25 au mercredi 26 octobre, la direction du musée ruthénois "croule" déjà sous les appels de journalistes nationaux mais aussi internationaux, comme l'affirme l'équipe d'accueil. "Ils sont complètement sous l'eau", explique l'une des employés préposée à la vente des billets, avec "une dizaine d'appels téléphoniques" dans les seules cinq minutes précédentes.

Des appels des journalistes nationaux et internationaux

Du côté des visiteurs, l'ambiance est beaucoup plus sereine et c'est la petite Sarah, 11 ans, qui a appris la nouvelle à sa mère, alors que la jeune fille participait à un atelier autour de l'exposition temporaire de Fernand Léger. "Quelqu'un est venu dire à la dame qui nous faisait l'atelier que Pierre Soulages était mort, puis la dame nous l'a dit", explique Sarah. "Ma fille vient de me l'apprendre... ça m'a fait quelque chose", explique sa mère, Marie, qui "connaissait l'œuvre" du peintre et qui y a été sensibilisée pendant sa scolarité au lycée Foch. "J'étais en option art plastiques, j'ai l'habitude de venir une fois par an", poursuit-elle, "inspirée" par le travail de l'artiste et la "force" qu'il a su donner au noir.

"Cela me touche, c'était un Ruthénois que le monde entier connaît"

La première est Aveyronnaise, la seconde originaire d'Agde. Françoise et Nicole sexagénaires, n'étaient pas au courant de la disparition de Pierre Soulages. "Cela me touche, c'était un Ruthénois que le monde entier connaît. Il a permis de faire davantage connaître Rodez, il a fait beaucoup pour la ville", explique Françoise, qui réside dans le Ségala et était présente en 2014 pour l'inauguration du musée. "J'ai beaucoup plus apprécié la visite aujourd'hui que la première fois", confie-t-elle. Son amie Nicole, qui découvrait ce mercredi le musée, a par ailleurs été séduite par Rodez, une "belle ville"... et Soulages y contribue", avance-t-elle.

"Je kiffe ce mec"

Chantal, qui habite Bourg-en-Bresse (Ain), est venue avec un groupe d'amis. Assis devant l'entrée du musée, ils viennent de terminer la visite et consultent leurs smartphones pour en savoir davantage sur la nouvelle qu'ils ont apprise alors qu'ils étaient encore à l'intérieur du musée. "Je suis surprise ! Il allait avoir 103 ans je crois... J'avais déjà vu l'une de ses expositions à Lyon il y a quelques années. Mon fils de 20 ans était avec moi et je me souviens encore de sa réaction : "Je kiffe ce mec", avait-il dit ! J'aime son travail, je trouve étonnant que, uniquement avec du noir, il puisse nous faire nous sentir en harmonie... On voit toujours ses toiles de manière différente, en fonction de la lumière. C'est incroyable d'avoir consacré toute sa vie à la peinture", déclare Chantal.

"Le monde de l'art, et de la peinture en particulier, perd un grand monsieur", explique de son côté Michel, retraité tarnais de passage et qui a décidé, apprenant la nouvelle, de faire un détour pour "voir de ses yeux" le travail de l'artiste. "Moi aussi je suis peintre, confie-t-il, mais amateur. J'utilise beaucoup plus de couleurs que Soulages, et j'ai aussi beaucoup moins de talent !", s'amuse Michel, qui explique avoir été "très impressionné" par la qualité des toiles, mais aussi par "l'architecture du musée".