Rodez : des chrysanthèmes, une histoire de famille chez les Maurel

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  • Les chrysanthèmes sont prêts pour fleurir les tombes à la Toussaint.
    Les chrysanthèmes sont prêts pour fleurir les tombes à la Toussaint. Centre Presse - Eugénie Cantier
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En dépit de sa signification étymologique, la " fleur d'or " est un symbole du deuil.

Les chrysanthèmes fleurissent le trottoir de l'avenue de l'hôpital. Sabrina Maurel, maître artisan fleuriste, se prépare à la Toussaint. Les pots exposés au soleil viennent des serres de producteurs aveyronnais auprès desquels elle se fournit. Entre samedi et lundi, ses journées s'annoncent chargées, mais pour l'heure, elle arrose ces plantes de saison que butinent les bourdons.

" Ce sont les seules fleurs quasiment qui arrivent à maturité maintenant ", explique l'Aveyronnaise. Les chrysanthèmes se sont donc imposés pour cette coutume née en 1919. Les Français étaient alors sollicités pour fleurir les tombes des défunts de la guerre 1914-1918. Cette tradition catholique rurale s'est peu à peu ancrée à la veille du jour des morts. 

" Il y a une vraie tradition de fleurissement fait maison. Avant les personnes produisaient les chrysanthèmes dans leurs jardins ", raconte-t-elle. Quand les gelées arrivent, il suffit de mettre ces plantes vivaces en terre. " Ça reprend très bien, assure la fleuriste. C'est une astuce sympa, surtout pour les pomponettes ou petites fleurs, qui résistent bien au gel. " Il faut trois tailles de sécateurs pour arriver aux pots généreux vendus. Les grosses fleurs requièrent, elles, un travail colossal. Il faut, en effet, debourgeonner, une à une, chaque tige.

Le fleurissement des tombes reste l'apanage des personnes âgées. La transmission ne s'est pas encore opérée, contrairement à la famille Maurel. Sabrina a suivi les traces de son père, producteur de chrysanthèmes pendant des années, et de sa mère Violette Maurel, créatrice de la boutique en 1980. Mère et fille préparent la troisième fête florale de l'année, derrière la fête des mères et la Saint Valentin. Le service de proximité étant une valeur de la boutique, elle propose de livrer directement les fleurs au cimetière, pour les personnes éloignées de la ville ou qui peinent à gravir les allées.

Jaunes, oranges, roses ou blanches, unicolores ou multicolores, les chrysanthèmes ne font pas l'unanimité. " C'est souvent lié à une histoire de famille ", constate la fleuriste. Associés au deuil, certains lui cherchent des alternatives. Très résistants, la bruyère ou le cyclamen sont de fréquentes échappatoires. Sabrina Maurel opte également pour les coupes de rosiers et réalise des compositions de jardin de plantes. Elle a sélectionné plusieurs variétés, aux esthétiques diverses, de la classique marguerite des morts, et ne désespère pas de la faire apprécier. Une touriste américaine l'a récemment conforté dans cette voie, en photographiant le parterre fleuri devant sa boutique. Charmée par ces fleurs, elle voulait exporter leur souvenir outre atlantique.

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