Football - Coupe de France : il y a 35 ans, les Verts ont été trop forts pour Rodez

Avant Marseille, Nantes, Paris ou encore Bordeaux, il y a eu Saint-Etienne. Le Rodez Aveyron football a eu l’honneur de croiser la route de la plupart des plus prestigieux clubs français depuis quatre décennies. Le premier de ces rendez-vous a eu lieu le 22 mars 1987, face aux Verts. Trente-cinq ans plus tard, les deux clubs vont de nouveau s’affronter, ce samedi à 15 heures, pour le compte du 7e tour de la Coupe de France. Avant de se retrouver dans deux semaines, cette fois en Ligue 2.

Lors de la première opposition, deux divisions séparaient les deux formations, qui s’étaient retrouvées lors d’un 32e de finale de coupe, joué à Albi, au stade Maurice-Rigaud. "À cette époque, les matches de ce tour se déroulaient sur un terrain neutre, généralement proche du plus petit club", rappelle Michel Poisson, l’entraîneur ruthénois, alors pensionnaire de Division 3. Ses joueurs connaissaient d’ailleurs bien la pelouse tarnaise pour y avoir évolué un an plus tôt, au même stade de la compétition, face à Bastia, un autre pensionnaire de Division 1. Les Ruthénois étaient passés tout près de l’exploit, en s’inclinant seulement aux tirs au but (0-0, 5-4 tab).

L’exploit n’a pas non plus eu lieu face aux Stéphanois, qui ont fait respecter la hiérarchie (1-0), grâce à but de Jean-François Daniel à la fin du premier quart d’heure de jeu. "On est sorti avec des regrets car le match a été assez équilibré", se souvient l’ancien coach. "On était assez déçu de perdre après un match serré, abonde Philippe Cros, capitaine ce jour-là. Mais il faut aussi reconnaître qu’on n’avait pas tellement eu la place de marquer."

Il y a bien eu quelques opportunités pour les sang et or. Entre la tête de Christian Bralley passée de peu hors cadre (30e) puis le face-à-face perdu par Jacques Pradier devant le gardien international Jean Castaneda (37e), les pensionnaires de D3 ont procuré des sueurs froides à leurs adversaires.

"Dès le tirage, il y avait l’excitation de les jouer"

Mais les regrets sportifs ne sont pas les seules impressions conservées par les protagonistes. "Cela reste de bons souvenirs, assure Philippe Cros. Il y avait une très bonne ambiance au stade" , où près de 9 000 personnes ont assisté à la rencontre. Sans oublier le prestige de l’adversaire, qui avait fait naître un élan populaire en France autour du football une décennie plus tôt, grâce à ses exploits européens. Même si Saint-Etienne était rentré dans le rang et que le football français était alors dominé par Bordeaux, Monaco et bientôt Marseille, la magie verte opérait toujours. "Dès le tirage, il y avait l’excitation de les jouer, se souvient l’ancien capitaine. Gamin, j’allais les voir au stade. On m’avait d’ailleurs surnommé Rocheteau, car j’avais la même chevelure."

Même s’il a fallu patienter quelques années pour connaître de retentissants exploits de Rodez en coupe, cette rencontre, tout comme celle face à Bastia un an plus tôt, s’est par ailleurs inscrite dans une trajectoire ascendante. Un an plus tard, le club du Piton a connu la joie de sa première accession en Division 2. "L’objectif était la montée, glisse Michel Poisson. La coupe nous servait alors à hausser notre niveau de jeu" Et à prendre date avant de grandes joies.