STOLECT propose une solution durable et massive au stockage de l’électricité

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    STOLECT propose une solution durable et massive au stockage de l’électricité
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BPI France

Et si le futur du stockage d'énergie passait aussi par des matériaux abondants et peu chers. C'est le pari ambitieux de la startup STOLECT, qui lancera bientôt un démonstrateur en partenariat avec la SNCF. 

Stocker massivement de l’électricité, même issu d’énergies renouvelables. C’est l'ambition de la startup industrielle STOLECT. " A l’origine, nous pensions cibler des pays en développement, mais en l'espace d'un an, la donne a totalement changé. De plus en plus d’industriels français et européens nous contactent. Un vrai marché s'éveille ! ", affirme Jean-François Le Romancer, fondateur et président de STOLECT.

Cette innovation de rupture s’appuie sur un concept centenaire : la batterie de Carnot. Pendant le processus de charge, l'électricité est convertie en chaleur et cette chaleur est transférée dans un système de stockage. Pendant la phase de déstockage la chaleur extraite est reconvertie en électricité. Cela repose sur " deux cuves isolées remplies de matériaux réfractaires, reliées par un système de compresseurs et de turbines ", détaille le chef d’entreprise. Alimenté en électricité, le compresseur fait augmenter la température de l’air en le comprimant. Injecté dans les cuves, celui-ci vient alors chauffer les matières réfractaires à près de 600°C. Accumulée pendant des heures, cette chaleur pourra, en temps voulu, activer en retour des turbines et produire à nouveau de l’électricité. "Tout cela avec zéro combustion, zéro encrassement et des rendements élevés de l'ordre de 70 % ", souligne l'entrepreneur.

Un stockage de l’électricité à moindre coût et durable

Ce système de stockage basé sur le principe de la batterie de Carnot et de la conversion thermique est intéressant à plusieurs titres. Il requiert des matériaux peu chers, locaux et abondants, tel que le basalte ou la céramique recyclée. La durée de vie de ces matières minérales simples est en plus quasi-infinie, atout de poids face aux batteries stationnaires électro-chimiques. En pleine transition énergétique, face à l'essor des énergies renouvelables, cette forme de stockage coche donc, sur le papier, toutes les cases.

Sa technologie alternative, Jean-François Le Romancer y travaille depuis 2014. Primé cette année-là au Concours mondial de l'innovation, l’entrepreneur passe ensuite cinq ans à peaufiner son projet au sein de sa société d'ingénierie et de conseil spécialisée, Keynergie. En 2019, STOLECT voit le jour. Pour Jean-François Le Romancer, c’est le rêve d'une vie qui prend forme : " Depuis toujours, j’ai voulu entreprendre ", confie-t-il. Avant de passer à l’action, ce docteur en énergétique de formation a méthodiquement tissé son savoir et son réseau. Sa carrière est riche : instituts de recherche, Direction générale de l'énergie et du climat, ANVAR – un des ancêtres de Bpifrance –, puis un poste de Directeur de l'Innovation chez Poweo suivi de la création de Keynergie.

Un démonstrateur sur un site SNCF en 2023

STOLECT aborde l'avenir avec optimisme. La crise de l'énergie a décuplé l’intérêt porté au stockage stationnaire, dont le marché mondial pourrait atteindre 224 milliards de dollars à l’horizon 2030 (1). De son côté, après avoir levé cette année 4 millions d'euros, la startup passe un cap et s’apprête à construire un démonstrateur grandeur nature sur un site de la SNCF, près de Rennes, soutenu par la région Bretagne et homologué par le projet SMILE, qui a pour objectif d'accompagner et soutenir le déploiement d’une série de grands projets industriels régionaux en lien avec les smart grids (systèmes énergétiques intelligents) dans une optique de valorisation des compétences à l’échelle européenne et mondiale . " La SNCF nous a proposé un terrain au sein de son technicentre régional, idéal car représentatif de l'environnement dans lequel nos unités de stockage prendront place ", explique Jean-François Le Romancer. STOLECT vise surtout les industriels et les sites isolés. " Ce partenariat a d'autant plus de sens que la SNCF est le premier consommateur d'électricité de France, avec un profil atypique et la présence d'experts du stockage dans ses équipes ".

Le démonstrateur d'une puissance de 1 MW et d'une capacité de stockage de 5 MWh devrait être opérationnel au second semestre 2023. Après six mois de test, STOLECT, labellisé Solar Impulse, pourrait alors lancer la commercialisation de ses solutions dès 2024 et changer de dimension avec une vingtaine d’unités déployées d’ici 2026.

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