Aveyron : un homme de 26 ans condamné à 2 ans de prison pour trafic de stupéfiants à Espalion

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  • Quatorze condamnations émaillent le parcours du jeune prévenu, domicilié à Espalion et présenté ce vendredi 28 octobre devant le tribunal de Rodez.
    Quatorze condamnations émaillent le parcours du jeune prévenu, domicilié à Espalion et présenté ce vendredi 28 octobre devant le tribunal de Rodez. Archives Centre Presse - José A. Torres
Publié le
Xavier Buisson

Si la quantité de drogue saisie a été relativement faible, plusieurs témoignages, la personnalité et le parcours du prévenu ont plaidé en sa défaveur, ce vendredi 28 octobre devant le tribunal judiciaire de Rodez.

Il est né en 1996 et, comme il le dit lui-même, est en prison "depuis ses 18 ans". Vols, évasion, port d’arme, rebellions, menace de mort, violences, recel, délits routiers, affaires de stupéfiants… quatorze condamnations émaillent le parcours de ce jeune homme, domicilié à Espalion et extrait de prison ce vendredi 28 octobre pour être présenté à la barre du tribunal judiciaire de Rodez.

Cette fois, c’est une affaire de trafic de stupéfiants qui l’a mené devant les juges. Du cannabis et/ou de la cocaïne, selon les versions des personnes auditionnées, et c’est par des circonstances "presque cocasses" selon les mots de la présidente Sylvie Rouanne, que les faits ont été portés à la connaissance des gendarmes. Il y a plusieurs mois, c’est le prévenu qui contacte les forces de l’ordre alors qu’un homme tente de casser la porte de son domicile, le menace et l’insulte.

Ce dernier se présente comme un "livreur pas assez payé" par le prévenu, qui aurait été son fournisseur et l’aurait embauché pour acheminer de la drogue à des clients sur le bassin d’Espalion. Il donne les lieux où son présumé patron cacherait de la drogue ainsi que de nombreux détails sur les livraisons qu’il a effectuées. Devant les gendarmes, trois autres personnes confirmeront qu’il s’agit d’un "trafic de stupéfiants" et 47 grammes de résine de cannabis seront trouvés (la seule prise de stupéfiant dans cette affaire) chez l’ancienne compagne du prévenu.

"Vous avez le droit de mentir, nous, on a le droit de ne pas vous croire"

Le prévenu, volubile mais souvent malhabile, expliquera au tribunal n’avoir "rien à voir avec ce trafic de stupéfiants", qu’on lui reproche alors qu’il était assigné chez lui, sous bracelet électronique. Tout au plus reconnaît-il avoir vendu 30 grammes de résine, contraint par un ancien fournisseur afin de payer une dette. "Je n’ai pas vendu beaucoup, à cause de la concurrence sur la ville", explique-t-il.

"Vous avez le droit de mentir, nous, on a le droit de ne pas vous croire", lui déclarera la présidente. "Je ne suis pas Pablo Escobar, et je ne vais pas demander à des gens de livrer pour moi alors que je n’ai même pas confiance en moi-même", répond le jeune homme de 26 ans, père d’une fillette d’un an et demi et qui, au cours de la première partie de l’année 2022, a travaillé quatre mois par le biais d’une association d’insertion.

Un parcours de vie cabossé

"Je ne sais pas parler, je ne suis pas sociable. Depuis que j’ai 18 ans, je suis en prison. Personne ne m’aide, à part le Spip (Services pénitentiaires d’insertion et de probation) et les cachets… C’est pas du soin, ça", poursuivra le jeune homme. "La seule chose que vous êtes capable de nous renvoyer, c’est que ce n’est jamais de votre faute. J’ai l’impression que vous n’avez aucune prise de conscience de ce que la société attend de vous", lui opposera la présidente Rouanne.

Après le réquisitoire de la procureur de la République, demandant 4 ans de prison ferme et dénonçant un trafic "particulièrement bien organisé et très rémunérateur", la tâche fut ardue pour Me Gosset, avocate du jeune homme, du fait des prises de paroles confuses, contradictoires et parfois véhémentes de son client. Un placement en famille d’accueil dès trois ans, une mère battue, l’absence d’un père "toxique" puis, à 14 ans, les premières "bêtises"… C’est un parcours de vie des plus cabossés que Me Gosset a tenté de mettre en évidence ; après délibération, le tribunal l’a condamné à deux ans de prison ferme.

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