Musée de Rodez : comment faire rayonner l'héritage de Pierre Soulages

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    Un devoir de transmission... Centre Presse - Philippe Routhe
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À Rodez, le musée Soulages fait partie de ceux qui ont la mission de continuer à faire rayonner l'oeuvre de Pierre Soulages.

Désormais, Pierre Soulages n'est plus là pour prendre ce temps d'échange qu'il affectionnait tant. C'était en effet un privilège que de pouvoir échanger avec cet homme, comme l'ont fait remarquer nombre de ses proches, très affectés par sa disparition survenue le 25 octobre. Qui plus est parce qu'il était un des rares artistes d'une telle renommée à avoir "son" musée. Il pouvait échanger à propos de Picasso, Léger, Calder, Klein, qu'il avait croisé durant sa longue vie. Le vide est d'autant plus immense. La longévité du maître de l'outrenoir a cependant permis un incessant et précieux travail de transmission.

"Rendez-vous compte, Alfred Pacquement connaît Pierre depuis plus de cinquante ans ! " souffle Benoît Decron, le directeur du musée. "Des agents connaissent eux aussi Pierre Soulages. Ils ont pu discuter avec lui". Un privilège immense à l'heure où le musée se retrouve l'épicentre de la vie et l'œuvre de Pierre Soulages. Benoît Decron, au même titre que le président de l'EPCC Alfred Pacquement, ou encore Michel Hilaire, le conservateur du musée Fabre de Montpellier, Sylvie Ramond, directeur du musée Beaux-Arts de Lyon, mais aussi Emmanuel Perrotin, le galeriste international de Pierre Soulages  sont en quelque sorte  les héritiers de l'œuvre de Soulages.

Sans oublier Colette, évidemment. L'épouse du peintre ruthénois. "La bonne fée  de Pierre" comme la surnomme affectueusement Benoît Decron. Tout comme Pierre Soulages ne prenait jamais une décision sans l'avoir consultée, le musée poursuit son travail en pensant fortement à elle.  Exemple ce jeudi matin. 24 heures après l'annonce de la mort du peintre. Entre autres coups de fil, Benoît Decron a reçu celui d'une personne désireuse de réaliser une étude en lien avec l'œuvre de Soulages.  "Oui, avec plaisir, mais il faudra aussi voir avec Colette..."

Le musée Soulages doit désormais assumer une grande partie du rayonnement de l'immense œuvre de Soulages. "Mais c'est notre boulot depuis le début. Et heureusement que ce musée est un établissement public. Qui fonctionne avec le soutien de l'Etat, de la Région, du Département et de l'Agglomération. On travaille ensemble. Plusieurs axes de travail sont en cours, notamment à l'international. En direction du Japon..." explique Benoît Decron, qui se plaît aussi à rappeler l'exigence de Pierre Soulages de voir une grande salle d'exposition temporaire figurer au sein du musée.  "On travaille d'une manière proactive depuis le début dans ce musée, souligne Benoît Decron. Et ensemble. On a récemment resigné pour trois ans, il y a beaucoup de projets. Et déjà, l'exposition qui suivra celle de Léger, autour de l'architecture et de RCR, aura une dimension particulière, évidemment."

Ce jeudi, c'est vers Alfred Pacquement, qui a assuré une émission en direct sur France Inter à 9 h, et Benoît Decron, qui participait notamment en direct au journal de midi sur France 3, que les médias se sont tournés. Lors de diverses interventions, Jack Lang, l'ancien ministre de la Culture, est revenu de longues minutes sur la dimension universelle de Pierre Soulages. Tandis que l'actuel, Rima Abdul-Malak, expliquait qu'il appartenait au président de la République d'annoncer l'éventualité d'un hommage national. 

Pendant qu'il raconte cela, dans la salle des outrenoirs, un groupe d'enfant s'assied devant une des œuvres mystérieuses du peintre ruthénois. "Alors, quelles couleurs voyez-vous ?" demande la médiatrice culturelle. "Du bleu, du marron, du  doré, du blanc..."  

La transmission est au cœur de ce musée. Benoît Decron ne s'en cache pas : il a beaucoup pleuré quand il a appris la nouvelle. "Comme beaucoup je le croyais immortel...", sourit-il. "C'était resté quelqu'un de très accessible. quand il venait au musée, sa voiture se garait sous la casquette. Des gens approchaient imperceptiblement pour pouvoir lui parler. Et il n'hésitait pas. Si les gens étaient d'ici, il leur demandait de quelles familles ils étaient issus" raconte-t-il. Sur les réseaux sociaux fleurissent des entretiens par dizaines. En fait, la voix de PIerre Soulages manque déjà. Il appartient désormais à ses héritiers de continuer à faire vivre cette lumière. "On sait éclairer les Soulages" glisse Benoît Decron. 

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