Rodez. Aveyron : un an de prison dont huit mois avec sursis probatoire pour le conjoint violent

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  • Les faits se sont déroulésdans la nuit du vendredi 28au samedi 29 octobre dansle centre de Rodez.
    Les faits se sont déroulésdans la nuit du vendredi 28au samedi 29 octobre dansle centre de Rodez.
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Paulo Dos Santos

Dans la nuit du vendredi 28 au samedi 29 octobre, dans le centre de Rodez, c’est la goutte qui a fait déborder le vase de ce couple de trentenaires haché, tous deux, par une vie tumultueuse et plus qu’agitée. Ce début de week-end a justement été agité sur fond d’alcool fort et de disputes. La soirée, débutée au 1er étage chez une voisine, s’est terminée, deux paliers au-dessus, avec cris, intervention de la police et interpellation.

Fortement alcoolisé, monsieur n’a pas supporté une remarque de sa conjointe avec qui il vit depuis 2014. Les coups (de poing et de pied) pleuvent et madame est même traînée, par les cheveux, hors de l’appartement avant de finir dans l’escalier. Et, avec pour l’obligation de ne pas revenir. Forcément alertés par le bruit, les voisins appellent les policiers qui mettent fin à ce déchaînement de violence en plaçant monsieur en cellule de dégrisement, puis en détention provisoire jusqu’à sa comparution. Celle-ci a eu lieu, hier après-midi, au tribunal judiciaire ruthénois, sous la présidence de Fanny Cudon.

Alcoolique, toxicomane, il perd la garde de son fils en 2019

Alors qu’il a avoué et reconnu les faits – et ce, malgré quelques trous noirs –, la vie de monsieur est passée en revue : père violent, mère absente (tuée en 2018 par son nouveau compagnon), maltraitance des familles d’accueil, tentative de suicide à l’adolescence… Une longue litanie de circonstances qui pourraient expliquer un alcoolisme avéré, doublé d’une toxicomanie aussi importante. Une propension au cannabis qui lui (leur) a d’ailleurs valu de perdre la garde de leur fils, en 2019. "Ce n’est pas qu’une gifle, mais une scène d’une grande violence", assène la présidente.

À la barre, sans avocat mais soutenue par une association qui vient en aide aux victimes, madame – adulte handicapée et diabétique – n’enfonce pas son compagnon. Bien au contraire d’ailleurs, elle est sa meilleure défense : "J’ai déjà vécu ça au préalable et, après notre rencontre dans un foyer d’hébergement, il m’a pris sous son aile. C’est lui qui m’aide à me soigner. Il est peut-être colérique, impulsif, mais il veut s’en sortir. Je ne veux pas qu’il aille en prison à cause de moi."

"Ils n’ont qu’eux"

Le ministère public, représenté par Léa Lardy, a parlé d’" un couple fracassé par la vie, fragile et donc addictif " et a demandé un an d’emprisonnement, dont huit mois avec sursis probatoire, et obligation de soins et de recherche de travail ou de formation. L’avocate en charge de la défense de monsieur a évoqué " une famille avec le besoin de se reconstruire ", insistant sur cette phrase lourde de sens : " Ils n’ont qu’eux. " Leur famille respective, notamment du côté d’elle, ayant décidé de leur tourner le dos.

La présidente a suivi le réquisitoire du ministère public, et a même été plus loin puisque le prévenu ne fera pas les quatre mois de prison. "En accord avec le juge d’application des peines, vous aurez, durant quatre mois, un bracelet électronique afin que vous puissiez vous soumettre aux obligations de soins et de travail. C’est un avertissement très sérieux et vous n’aurez pas une seconde chance."

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