La Nord-Aveyronnaise Gisèle Astabie, une femme de son temps dans une brasserie parisienne à l’esprit des années 30

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  • Pouvant compter sur une équipe de sept salariés, Gisèle Astabie tient les rênes de la brasserie Le Marignan à Paris, située à deux pas des Champs-Elysées.
    Pouvant compter sur une équipe de sept salariés, Gisèle Astabie tient les rênes de la brasserie Le Marignan à Paris, située à deux pas des Champs-Elysées. - Rui Dos Santos
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A Paris, Rui DOS SANTOS

Originaire de Montpeyroux, née en 1974 à Paris, elle y est à la tête du Marignan, dans le 8e arrondissement, à deux pas des Champs-Elysées.

"Mes parents sont partis de rien. Je leur dois tout ! Ne serait-ce que pour respecter leur travail et aussi faire vivre le fruit de cet héritage, il n’était pas question de jeter l’éponge. Non, je n’ai jamais pensé abandonner. J’ai entre les mains une boule de neige et je n’ai pas envie de la laisser fondre".

Gisèle Astabie est une femme de tempérament, de convictions également. Si les trémolos dans la voix traduisent des émotions fortes - "Je n’oublierai jamais toutes ces crises qui se sont multipliées : sociale, où nous étions aux premières loges, et sanitaire, qui nous ont bien impactés"-, la patronne de la brasserie Le Marignan, située au n°18 de la rue du même nom, à deux pas des Champs-élysées, à Paris, a "une chaleureuse pensée" aussi pour les clients qui n’ont pas oublié cette adresse, "à l’esprit bistrot des années 30 et à l’art de vivre à la parisienne", après plusieurs mois de fermeture liée aux différents confinements. "Les habitués ont joué le jeu, on les a retrouvés, confirme-t-elle. Quand on a rouvert, il pleuvait des hallebardes et ils étaient là, installés à la terrasse. C’était très touchant !".

L'ancien bureau de... Madame Claude !

Gisèle Astabie est née à Paris, en 1974, d’une mère originaire de Montpeyroux et d’un père basque (Saint-Jean-Pied-de-Port). Si ses vacances se sont souvent passéesen Aveyron, avec un voyage dans le petit train des Rouergats, elle a grandi à la capitale, dans les cafés. Ceux tenus en gérance libre par ses parents. Après un bac série B, elle a choisi des études de comptabilité, avec un BTS en alternance. Elle a ensuite goûté à diverses affaires personnelles, avant de retrouver la famille au Marignan, une brasserie située donc dans le 8e, arrondissement auquel elle est visiblement "très attachée".

Ils vivaient au 5e étage, au-dessus du restaurant, dans un appartement qui était l’ancien bureau de… Madame Claude à la fin des années 80 ! Gisèle Astabie tient désormais les rênes de cet établissement qui accueille une clientèle de bureau à midi, alors que l’ambiance est plutôt planches et apéro le soir entre jeunes (personnel des boutiques voisines, avocats…). "Le Covid-19 a redistribué les cartes, martèle la maîtresse des lieux. Déjà, nous sommes fermés samedi et dimanche par manque de main-d’œuvre. Je ne fais plus le même métier, il a changé".

Du coup, elle n’a "pas de regret" pour son fils et pour sa fille qui ont opté pour d’autres voies : "Je leur dis de faire ce qu’ils aiment !". Mais, ce constat ne l’empêche pas de continuer à servir ses clients (70 places assises) avec amour. Reconnaissant volontiers "un fort attachement à Paris", Gisèle Astabie n’a pas pour autant coupé le cordon avec son département d’origine. Mais, il est associé "à des choses très précises" : "L’Aveyron, ce sont les vacances, les bouffes avec les potes, les parties de belote avec ma tante… C’est tout simplement mon port d’attache. à vie !". C’est là aussi où travaille son frère Eric, chez Emmanuelle Brouzes, à Laguiole, en face du taureau.

La brasserie Le Marignan est située au n°18 de la rue de Marignan, dans le 8e arrondissement de Paris (lignes de métro 1 et 9, station Franklin Roosevelt). Elle est ouverte du lundi au vendredi, de 7 heures à 23 heures. Réservations au 01 43 59 59 15.
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