Propos racistes à l’Assemblée nationale : quelles sont les sanctions encourues par le député RN Grégoire De Fournas ?

  • Le député Grégoire de Fournas, ici, le 26 juillet dernier, à l’Assemblée.
    Le député Grégoire de Fournas, ici, le 26 juillet dernier, à l’Assemblée. PHOTO MAXPPP - Thomas Padilla
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Une phrase du député RN Grégoire de Fournas a mis le feu aux poudres jeudi. Le bureau du Palais Bourbon se réunira ce vendredi 4 novembre pour une éventuelle sanction. Renaissance demande sa démission.

Grégoire de Fournas : «Que les choses soient très claires, nous sommes en face d’une manipulation de la France Insoumise qui cherche à dénaturer mes propos» pic.twitter.com/4wpPwdInKA

— CNEWS (@CNEWS) November 3, 2022

Un député du Rassemblement national a provoqué l’indignation ce jeudi à l’Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement, avec des propos jugés racistes tenus au sein de l’hémicycle. "Qu’il retourne en Afrique" ou "Qu’ils retournent en Afrique", a lancé le député RN Grégoire de Fournas alors que le député LFI du Val-d’Oise, Carlos Martens Bilongo, interpellait le gouvernement sur la politique d’aide aux migrants. "Aujourd’hui, on m’a renvoyé à ma couleur de peau. Je suis né en France, je suis député français", a déclaré Carlos Martens Bilongo. "On voit la vraie face du Rassemblement national. C’est honteux".

Ma déclaration suite à l’interpellation raciste du deputé RN Grégoire de Fournas pic.twitter.com/zLVdBKb65J

— Carlos Martens Bilongo (@BilongoCarlos) November 3, 2022

"Le racisme n’a pas sa place dans la démocratie. Le bureau de l’Assemblée se réunira ce vendredi 4 novembre et devra prendre les sanctions qui s’imposent", a réagi la Première ministre Élisabeth Borne à l’issue d’une séance de questions d’actualité suspendue à la suite de cet incident.

Macron se dit "heurté"

"Du FN au RN, le nom change, mais les références hideuses et les habitudes ignobles restent. Quelle honte", a twitté le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. "Aucune posture médiatique ne parviendra à masquer la réalité de l’idéologie frontiste", a commenté le parti Les Républicains, alors que le chef de l’État s’est dit, lui, "heurté" par ces propos "intolérables" et exprime son soutien au député LFI "insulté", selon son entourage. Le député de Gironde Grégoire de Fournas évoque, pour sa défense, une "incompréhension" et se dit "navré", dans un courrier adressé à Carlos Martens Bilongo.

Racisme d’un député à l’Assemblée Nationale : du FN au RN, le nom change, mais les références hideuses et les habitudes ignobles restent. Quelle honte.

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 3, 2022

Il affirme que ses propos visaient les migrants

Il affirme que ses propos ne visaient pas l’élu mais les migrants et dénonce une "manipulation" de LFI, estimant qu’il n’a pas à prononcer d’excuses. "Il n’y avait absolument rien de problématique", a-t-il dit. Une version reprise par le groupe RN. Mais le groupe Renaissance fait déjà circuler une pétition pour demander sa démission. Cette polémique intervient alors l’ONG SOS Méditerranée a sollicité jeudi l’aide de la France, l’Espagne et la Grèce afin de trouver un port sûr pour débarquer 234 migrants secourus depuis le 22 octobre par son navire Ocean Viking.

Une pétition

Alors que l’Italie a refusé d’ouvrir ses ports, le navire, actuellement au sud de la Sicile, est confronté à des conditions météo très difficiles. "Toute journée d’attente supplémentaire pourrait avoir des conséquences fatales", estime Nicola Stalla, coordinatrice de l’ONG. Depuis le début de l’année, 1 765 migrants ont disparu en Méditerranée selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). 

Quelle sanction ?

Selon le règlement intérieur de l'Assemblée nationale, Grégoire de Fournas, député Rassemblement national, risque jusqu'à "la censure avec exclusion temporaire" de l'hémicycle, rapporte Franceinfo.

Et de détailler : "Il existe quatre peines disciplinaires applicables à ses membres : le rappel à l'ordre, le rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal, la censure ou la censure avec exclusion temporaire".