Cinéma: James Gray, une enfance à New York

  • James Gray livre, à 53 ans, son film le plus autobiographique avec "Armageddon Time".
    James Gray livre, à 53 ans, son film le plus autobiographique avec "Armageddon Time". Stefano RELLANDINI / AFP
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ETX Daily Up

(AFP) - On l'a connu plus ambitieux, mais jamais aussi intime: James Gray, héritier de Coppola et du classicisme hollywoodien, livre avec "Armageddon Time", en salles mercredi, la peinture quasi-autobiographique d'une enfance à New York des années 1980.

Le film réunit un casting alléchant, avec Anne Hathaway ("Le Diable s'habille en Prada"), Jeremy Strong, primé aux Emmy pour son rôle dans la série "Succession" et le multi-oscarisé Anthony Hopkins en pater familias. Le rôle principal est tenu par un acteur adolescent, Banks Repeta.

Trois ans après être monté dans les étoiles pour "Ad Astra", l'auteur de "Little Odessa", son premier film, redescend dans son New York natal pour ce nouvel opus, qui l'a conduit pour la cinquième fois en compétition à Cannes, mais dont il est reparti bredouille.

S'il a ému une large partie de la critique, Gray ne retrouve toutefois ni la noirceur de "La nuit nous appartient" (2007), ni l'ambition de "The Immigrant" (2013), avec Marion Cotillard.

Mais, il livre à 53 ans son film le plus autobiographique: il raconte la vocation naissante d'un jeune garçon, Paul, rêvant de devenir artiste, dans une famille du quartier de Flushing, où lui-même a grandi.

Le tout dans une ambiance 100% "années 1980", avec bande-son de l'époque, des Clash ("Armagideon Time", d'où le titre du film) au hip-hop du Sugarhill Gang.

Inscrit dans une école publique, contrairement à son aîné Ted, scolarisé dans un prestigieux établissement, Paul fait les 400 coups et se lie d'amitié avec le pitre de la classe, Johnny (Jaylin Webb), un gamin noir sans famille.

James Gray dissèque les lignes de fractures dans cette famille juive new-yorkaise issue de la diaspora ukrainienne: la jalousie entre frères, le complexe d'infériorité du père, modeste chauffagiste, la communication impossible entre une mère et son fils. Et surtout, la relation unique entre le grand-père (Anthony Hopkins) et son petit-fils, dont l'ultime legs sera de l'aider à accomplir sa vocation, le dessin.

Autant d'échos au parcours du réalisateur, qui lui aussi a fréquenté une école publique du Queens avant d'aller dans le privé, a grandi dans une famille modeste d'immigrés juifs. Le film a été en partie tourné dans son quartier natal.

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