COP27 : un outil pour " mesurer le coût réel du changement climatique "

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    COP27 : un outil pour " mesurer le coût réel du changement climatique "
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Destination Santé

Mesurer les effets du changement climatique sur la mortalité, la main-d'œuvre et la consommation d'énergie. C’est l’objectif d’une nouvelle plateforme présentée à l’occasion de la COP27, qui se tient depuis dimanche en Égypte.

Un globe terrestre sur fond noir et des pays qui se teintent progressivement de rouge, à mesure que l’on avance dans le temps. Pour matérialiser la hausse des températures bien sûr, mais aussi celle de la mortalité liée à cette augmentation. Voilà ce que montre le site Human Climate Horizon, une plate-forme qui se propose de "mesurer le coût réel du changement climatique".

Ce projet issu de la collaboration entre le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Climate Impact Lab (qui réunit climatologues, économistes, chercheurs, analystes…), a été présenté à l’occasion de la COP27, ouverte depuis ce week-end à Charm el-Cheikh (Egypte) et qui se poursuit jusqu’au 18 novembre. Un outil ouvert à tous, pour que chacun puisse mesurer "les conséquences que le changement climatique pourrait avoir sur la vie des populations en termes de mortalité, de capacités à gagner sa vie et de consommation d’énergie".

75% des pays pauvres impactés

De rapports du GIEC en alertes du Lancet, on le sait, si rien n’est fait, les conséquences du réchauffement climatique sont potentiellement délétères pour la santé. En donnant des exemples très précis, Human Climate Horizon apporte sa pierre à l’édifice. Ainsi, selon une hypothèse supposant des émissions très élevées, les décès supplémentaires d’ici 2100 dus au changement climatique à Dhaka, capitale du Bangladesh, "représenteraient près du double du taux de mortalité annuel actuel du Bangladesh causé par tous les cancers, et dix fois ses décès annuels sur les routes".

Plus largement, sous l’effet du changement climatique, "les inégalités actuelles s’aggraveront : parmi les pays du G20 – qui représentent la majeure partie des émissions cumulées de CO2 – un tiers d’entre eux connaîtra une hausse des taux de mortalité causée par le changement climatique". Les pays riches seront cependant moins impactés que les pays les moins avancés, dont les trois quarts connaîtront une telle hausse de la mortalité.

Il n’est pas trop tard

Petite note d’espoir tout de même : il est encore temps d’agir, estiment les spécialistes à l’origine de la plateforme. Avec à l’appui un nouvel exemple ultra local : la ville de Faisalabad, 3 millions d’habitants, au Pakistan. Sans effort notable pour s’adapter au changement climatique, les décès supplémentaires qui en sont la conséquence pourraient atteindre le taux de 67 pour 100 000 d’ici à 2039. Mais avec un effort "modéré", ces décès supplémentaires pourraient être réduits de moitié.

Et ce n’est pas tout, à en croire Achim Steiner, l’administrateur du PNUD : "intensifier les efforts mondiaux pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris pourrait réduire de plus de 80% la mortalité due à la chaleur accablante prévue en 2100, sauvant ainsi des dizaines de millions de vies". L’Accord de Paris prévoit notamment la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre pour limiter à 2 °C le réchauffement planétaire, d’ici à la fin du siècle.

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