Prix du lait : Damien Lacombe, président de Sodiaal, déplore la "logique des syndicats" agricoles

Aujourd’hui encore, jeudi 10 novembre, les producteurs laitiers adhérents à la FDSEA et aux JA se retrouveront pour manifester leur colère face à ce qu’ils estiment être « une mauvaise répartition de la valeur ajoutée du produit entre les différents acteurs de la filière ». « Depuis plusieurs mois, la coopérative Sodiaal ne propose pas à ses producteurs des prix du lait conformes à leurs attentes », regrettent-ils.
Alors que les charges des agriculteurs explosent (de l’ordre de 23 % sur un an), la sécheresse du printemps et les épisodes caniculaires de cet été fragilisent un peu plus les exploitations et leur trésorerie.

Damien Lacombe, président du conseil d’administration de Sodiaal, dit comprendre les inquiétudes des éleveurs. En revanche, il trouve « ridicules et incompréhensibles » les attaques venant des syndicats agricoles sur la coopérative. « Sur cette question du prix lait, il faut prendre un peu de hauteur, poursuit Damien Lacombe. Des hausses de 15 % avaient déjà eu lieu l’an dernier, de nouvelles hausses du même ordre ont été enregistrées en 2022. Dans la filière lait, ce n’était pas arrivé depuis quarante ans. »
« Nous devrions tous tirer la charrette dans le même sens. J’ai dû mal à comprendre la logique des syndicats, déplore-t-il. Nous sommes là pour travailler dans le sens des agriculteurs, leur dégager des marges et en même temps, nous devons assurer l’équilibre de la coopérative. »

"Nous sommes conscients que les prix doivent être revus à la hausse"

De leurs côtés, les syndicats prennent en exemple « leurs voisins européens qui connaissent une hausse du prix du lait significative », alors que les « producteurs laitiers français connaissent la hausse la plus faible. Une différence qu’ils ne comprennent pas ». Et ces derniers de réclamer « plus de transparence et de visibilité sur le prix au vu de l’augmentation fulgurante des coûts de production, de la loi Egalim et de la bonne dynamique des marchés ».
« La négociation avec la grande distribution est une étape très importante. Sans doute, en France, la grande distribution est moins réactive que dans les autres pays européens. Elle est habituée à des prix qui stagnent ou qui baissent », explique Damien Lacombe. « Chacun à ses arguments, mais nous sommes conscients que les prix doivent être revus à la hausse. Nous avons tous le même objectif qui est celui de rendre le métier attractif et que les agriculteurs retrouvent de la marge. »

Et le président du conseil d’administration de Sodiaal d’assurer que « tout le monde travaille pour que les hausses du prix du lait soient plus importantes l’an prochain. C’est un chantier permanent sur lequel nous sommes engagés ». Reste à savoir si les éleveurs seront sensibles à ces arguments alors que les difficultés auxquelles ils sont confrontés restent plus que jamais d’actualité.