Coups de feu à Millau : l'auteur présumé retourne en détention en attendant son procès

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  • Des stupéfiants "en grande quantité" ont été saisis chez le prévenu qui indique s'être "débarrassé" de l'arme. Des stupéfiants "en grande quantité" ont été saisis chez le prévenu qui indique s'être "débarrassé" de l'arme.
    Des stupéfiants "en grande quantité" ont été saisis chez le prévenu qui indique s'être "débarrassé" de l'arme. Photo - Police nationale de Millau
Publié le , mis à jour
Xavier Buisson

Ce lundi 14 novembre après-midi, ainsi que l'y autorise la loi, le jeune homme a demandé un délai pour préparer sa défense. Il comparaîtra à nouveau à Rodez lundi 28 novembre à 14 h pour répondre de plusieurs faits, à commencer par celui de "violence avec usage ou menace d'une arme sans incapacité".

L'affaire avait fait grand bruit localement et s'est déroulée mercredi 9 novembre, rue Peyssière, à Millau. À 15 h 50, plusieurs coups de feu retentissent dans cette rue étroite du centre-ville. L'auteur présumé est interpellé 10 minutes plus tard, à son domicile, et aucun blessé n'est fort heureusement à déplorer. L'homme, un trentenaire originaire de l’île de Saint-Martin et résidant à Millau depuis une dizaine d'années, est immédiatement placé en garde à vue au commissariat et ce sont, dans un premier temps, des faits de "tentative de meurtre" qui lui sont reprochés, comme l'expliquait alors le procureur de la République Nicolas Rigot-Muller.

"Violence avec arme sans incapacité"

Après requalification, il sera finalement poursuivi pour "violence avec arme sans incapacité" sur quatre personnes et détention et usage de produits stupéfiants. L'arme qui aurait été utilisée n'a toujours pas, à l'heure actuelle, été retrouvée par les services de police.

Ce lundi 14 novembre en début d'après-midi, l'homme, défavorablement connu des services de police, était présenté en comparution immédiate devant le tribunal judiciaire de Rodez après avoir passé plusieurs jours en détention provisoire. Ayant demandé un délai pour préparer sa défense, il sera jugé lundi 28 novembre et restera, comme l'a décidé ce lundi le tribunal, en détention d'ici-là.

Condamné à 17 reprises et sortie de détention depuis juillet

Cette première audience n'aura permis d'évoquer que superficiellement le dossier. Seul le parcours de l'auteur présumé a été évoqué, retracé par la présidente Emeline Gardes. Résidant millavois depuis 10 ans, il est né en 1991 sur l'île de Saint-Martin, aux Antilles. Le solide trentenaire a déjà été condamné à 17 reprises : violences sur conjoint, outrage, rébellion, menaces de mort, violences... Père de deux enfants de 3 et 8 ans, il est sorti de détention au mois de juillet dernier et, depuis, travaille en intérim. Seules deux des quatre victimes de l'altercation du mercredi 9 novembre ont été identifiées et, présentes à l'audience, ont fait part de leur intention de se constituer partie civile pour exiger réparation. 

"L'arme n'a pas été retrouvée"

Le tribunal avait à se prononcer ce lundi sur l'opportunité de maintenir le trentenaire en détention ou de le remettre en liberté. Le procureur de la République Nicoles Rigot-Muler a demandé le maintien en détention provisoire du fait, selon lui, du "risque de réitération des faits compte tenu des antécédents de violence" du prévenu : "L'arme n'a pas été retrouvée et les victimes sont les mêmes" que celles d'une autre affaire qui s'est produite il y a quelques semaines. Le procureur entend par ailleurs par cette demande "protéger les victimes de toute pression ou représailles".

Prenant la parole à son tour, l'avocat du tireur présumé Cédric Galandrin a expliqué que son client, qu'il connaît depuis plusieurs années, n'est "pas le mauvais bougre", avec des défauts... "mais aussi beaucoup de qualités". "Il a été interpellé à son domicile 10 minutes après les faits", a-t-il ajouté, mettant en avant l'absence de blessure chez les victimes et, donc, le fait que l'arme était "vraisemblablement non létale" ou chargée à blanc.

Son avocat plaidera "avec beaucoup de conviction" la légitime défense

"Ce n'est pas moi qui le dis, c'est la  police de Millau", a poursuivi l'avocat, avant de présenter la version de ces faits telles que rapportée par son client : "Quatre individus, armés de couteaux, sont arrivés sur lui, visiblement pour en découdre. Il a tiré à plusieurs reprises dans leur direction, à quelques mètres de distance. aucun projectile n'a été retrouvé et les quatre personnes sont parties en courant", a retracé Me Galandrin, qui, comme il l'a affirmé, "plaidera avec beaucoup de conviction la légitime défense" de son client lors de l'audience du 28 novembre.

Après une courte délibération et 30 minutes après le début de l'audience, le tribunal a décidé le maintien en détention du tireur présumé jusqu'à la date de son jugement.

Des stupéfiants "en grande quantité" saisis, le prévenu indique s'être "débarrassé" de l'arme

Au cours de ses investigations, la police a réalisé une perquisition chez le tireur présumé. Elle met alors la main sur divers produits stupéfiants "en grande quantité", indique Michel Rohr, le chef de la police nationale de Millau. "Plusieurs pochons d'herbe de cannabis d'un poids de plusieurs dizaines de grammes, de l'herbe de cannabis d'un poids de plusieurs grammes, une trentaine de barrettes de résine de cannabis d'un poids de plusieurs dizaines de grammes ainsi qu'une balance électronique", indique-t-il. 

La police s'est aussi mise à la recherche de l'arme. "Elle n'a pas été découverte au domicile, précise le commandant de police. L'individu indique s'en être débarrassé pendant le trajet entre le lieu de commission des faits et son domicile. Aucune victime ne présentait des blessures, on peut supposer très vraisemblablement qu'il s'agit d'une arme non létale", poursuit Michel Rohr.

L'auteur présumé "a reconnu les faits" pendant son audition, "Les dernières affaires de trafic de stupéfiants réalisées avec des saisies importantes et l'incarcération de plusieurs individus laisse à penser que cette affaire est très certainement liée à ce genre de problématique", conclut Michel Rohr.

Maxime Cohen

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