Salon de l'habitat à Rodez : "Les gens se sont réapproprié leur maison" avec la crise énergétique

Abonnés
  • Jean-Michel Petiaut, paysagiste-piscinier, constate le besoin de "cocooning" des gens pour bien vivre chez eux.
    Jean-Michel Petiaut, paysagiste-piscinier, constate le besoin de "cocooning" des gens pour bien vivre chez eux. Centre Presse Aveyron - Olivier Courtil
  • Un public qui se divise en deux catégories, celui qui cherche à faire face à la crise énergétique, et celui qui cherche le confort.
    Un public qui se divise en deux catégories, celui qui cherche à faire face à la crise énergétique, et celui qui cherche le confort. Centre Presse Aveyron - Olivier Courtil
Publié le , mis à jour

La crise énergétique incite à adapter son domicile. Pour certains, c'est l'occasion d'améliorer son confort. Extension de maison spa, piscine, le bien-être est tendance. La preuve, au Salon de l'habitat qui se tient à Rodez et ferme ses portes ce lundi 14 novembre.

Le Salon de l’habitat qui se clôture ce lundi 14 novembre au Val de Bourran à Rodez connaît un vif succès. D’une part, par la forte demande des gens à adapter leur domicile en vue d’affronter les hausses de prix liées à l’énergie. D’autre part, par le désir d’un public, moins impacté par la crise, de se faire plaisir.

Adapter pour affronter la hausse des prix

"C’est la période du spa. Le grand plaisir du spa, c’est d’être dedans avec la neige autour", dit de façon imagée, Jean-Michel Petiaut, paysagiste piscinier, installé à La Primaube, qui a commencé par le jardin en 1990 puis la piscine en 2003 suite à la demande. "2021, effet covid, je veux une piscine, 2022 avec la crise, je ne peux pas la piscine, je fais un spa. Voilà la demande. Les gens viennent chercher la technique et le savoir-faire pour avoir un espace convivial, chaleureux, le bien vivre chez-soi se démocratise. On ne parle pas budget mais raisonnement. Toutes les solutions sont possibles, mettre le prix permet d’avoir quelque chose qui dure et de beau. Je fais la piscine et finis par les abords. Le bien-être, ce sont les choses simples, l’ensemble. C’est gourmand en main-d’œuvre, il faut être exigeant mais cela répond à l’attente des clients". 

"Curieux, amoureux des fleurs, touche-à-tout, Jean-Michel Petiaut a démarré son métier dès la classe de cinquième spécialisée en horticulture. Un vers de Nicolas Bouvier lui sied à merveille : "Payer sans marchander le prix exorbitant de la beauté". 

Piscines connectées pour gérer la conso

Quid de la bonne conscience écologique vis-à-vis des piscines et des spas ? « Le spa est énergivore mais on peut adapter. Là encore, le prix entre en jeu. Aujourd’hui, les piscines sont connectées, commandées par téléphone pour gérer le chauffage avec une pompe à débit variable pour sa consommation », répond Jean-Michel Petiaut.

Piscine, spa, l’engouement ne se dément pas. Le Covid est passé par là. « Les gens se sont réapproprié leur maison. Les actifs bossaient comme des fous, les enfants à s’occuper, leur maison était un hôtel », résume Fabrice Gély, commercial pour la société Alzur, à La Canourgue, spécialisée dans l’extension et rénovation (véranda, pergola, stores, fenêtres, etc.) "La demande est soutenue, ce qui change avec l’inflation est la disparition des primo-accédants bloqués par les banques. Les autres commandent vite car ils savent que les prix vont encore grimper". Une France coupée en deux avec "70 % des demandes qui concernent les fenêtres pour améliorer l’isolation", quand d’autres ne sont pas regardants sur le prix. De la qualité qui paie, que ce soit pour les piscines et spa comme pour les extensions de maison. "Les projets sont là et on se diversifie avec pool houses, toiture végétalisée"…, confie Jimmy Hantz, président de Dext Habitat, à Laissac, qui a franchisé sa technique à Montpellier, Marseille et bientôt à Figeac.

Matières premières et recrutement

Reste la problématique des matières premières et du recrutement. « Il me manque trois-quatre salariés pour répondre à la demande. Mon premier problème concerne le recrutement », se désole Jean-Michel Petiaut qui a eu jusqu’à douze salariés en 2007. Là aussi, le covid a provoqué un effet papillon. "L’absentéisme est de 13 % dans les entreprises pour concevoir les pièces. Il y a le Covid et les revendications salariales. Il y a un schisme aujourd’hui", constate Fabrice Gély. Le pays est fracturé. Et le pire n’est sans doute pas arrivé avec la hausse des coûts et le prêt garanti par l’État "très généreux pendant le covid mais à rembourser, pour nous pendant trois ans. Le bon côté est le retour au local, du fait du coût de l’énergie mais la réindustrialisation va demander dix ans. On est en flux tendu, avec une gestion au mois depuis 2008 suite à la crise financière. Sans parler des polémiques dès qu’un projet se fait, la nuance a disparu pour concilier économie et écologie à cause des réseaux sociaux, le timeline (fil d’actualité pour désigner les informations en temps réel, NDLR)". 

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Sur le même sujet
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?