Villefranche-de-Rouergue. Romain Colucci, fils de Coluche, de passage en Aveyron : "Nous sommes les seuls restos qui voudraient fermer"

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    "Deux euros pour les Restos" : pour que chacun puisse aider à son échelle. La Dépêche du Midi - L. T.
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Centre Presse Aveyron

À l’occasion de l’inauguration de la nouvelle antenne des Restos du cœur à Villefranche-de-Rouergue, Romain Colucci, le fils de Coluche qui poursuit le combat de son père est venu nous parler de la situation actuelle des Restos du cœur face à la crise.

Ce n’est pas la première fois que vous venez à Villefranche, mais aujourd’hui vous êtes ici pour l’inauguration de la nouvelle antenne des Restos du Cœur. Pourriez-vous nous en dire davantage sur ce nouveau centre ?

Cela fait très longtemps que l’on attendait de pouvoir avoir un local à Villefranche-de-Rouergue. Ça peut enfin se faire. C’est une victoire en soi, même si, évidemment, on préférait ne plus exister. On est les seuls restaurants qui préféraient fermer plutôt que d’être remplis. Mais de savoir qu’il y a un beau local, qui est pratique d’accès et bien placé, qui va pouvoir aider tous ceux qui en ont besoin dans cette situation d’hiver et au cours des années prochaines qui vont être dures, ça fait plaisir quand même. On va pouvoir agir. Il faut savoir qu’il y a déjà plus de 70 familles qui sont inscrites ici.

Justement, vous parliez des années à venir… Avec la crise, est-ce que vous avez vu véritablement une augmentation des familles inscrites, une augmentation des besoins ?

Malheureusement oui. Il est un peu tôt pour dire les chiffres mais l’année dernière, nous avons distribué 142 millions de repas en France et cette année, il y a fort à parier qu’on sera au-dessus des 150 millions de repas. Un chiffre phénoménal.

Avez-vous vu de nouvelles personnes, des nouvelles catégories de gens qui ont dû se tourner vers les Restos du cœur depuis le début des différentes crises (Covid, inflation…) ?

Ici, nous sommes dans une zone rurale donc moins d’étudiants que dans d’autres coins mais c’est vrai qu’il y a de nouveaux profils qui arrivent. De toute façon, chaque crise a les mêmes conséquences, c’est-à-dire qu’elle se définit par le fait de toucher plus fortement ceux qui étaient déjà précaires, plus des nouveaux, qui ne s’y attendaient pas. Effectivement, ça peut être des personnes âgées par exemple. Mais aussi des agriculteurs, ce qui est quand même incroyable de voir des gens qui nous nourrissent qui ont besoin de manger.

Et je le dis, car je sais que c’est très difficile pour eux de franchir le pas et d’accepter de travailler au service des autres et en même temps d’avoir besoin d’aide. Il ne faut qu’il hésite à venir car on est là pour ça. Que vous soyez agriculteur ou pas d’ailleurs, on est là pour vous aider. Il y a en fait de plus en plus de travailleurs pauvres en fait, c’est ça la nouveauté… Mais ici, on a beaucoup de retraités, de femmes seules et d’étudiants. 50 % des personnes qui viennent aux Restos du cœur ont moins de 25 ans… Comment chacun peut participer à vos actions ? C’est très simple : si vous avez de l’argent, donnez ; si vous avez du temps, venez !

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