Aveyron : selon le dernier rapport du Secours catholique, la pauvreté n'épargne pas le département

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  • Le "rapport  national sur l'état de pauvreté en France 2022" du Secours Catholique a été présenté dans les locaux de la branche Aveyronnaise de l'association.
    Le "rapport national sur l'état de pauvreté en France 2022" du Secours Catholique a été présenté dans les locaux de la branche Aveyronnaise de l'association. - Timothée Croisan-Cécina
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Timothée Croisan-Cécina

Le "rapport national sur l'état de pauvreté en France 2022" du Secours catholique a été présenté par sa branche aveyronnaise jeudi 17 novembre. L'occasion d'évoquer les enjeux et défis de cette dernière.

"En Aveyron, même si elle est moins prégnante que dans les grandes villes, la pauvreté ne faiblit pas. Elle s'installe, devient structurelle". Ces mots sont ceux de Louis Droc, vice-président de l'Aveyron pour le Secours Catholique, lors de la présentation du "rapport national sur l'état de pauvreté en France 2022" du Secours Catholique, ce jeudi 17 novembre. Le département qui compte 27 équipes et 15 lieux d'accueil a rencontré environ "2.000 personnes" pour récolter les chiffres locaux de ce rapport national. Leur revenu moyen qui est de "649€ est largement en dessous de l'extrême seuil de pauvreté qui est d'environ 730€".

Aucune catégorie sociale épargnée

Louis Droc constate "qu'on ne voit plus de catégorie sociale où la pauvreté régresse". Face à "une majorité de familles au plan national", ce sont les "hommes et les femmes seuls", actifs ou chômeurs, qui sont les plus touchés dans les départements du Tarn, de l'Aveyron et de la Lozère, détaille le rapport. Pour Louis Droc, "quand vous êtes seuls, vous avez les mêmes charges fixes que si vous êtes, 1,5, 2 ou 3. On ne peut qu'aboutir à une situation de pauvreté".

La catégorie des personnes âgées n'est pas non plus épargnée. Cette dernière "augmente depuis 2-3 ans en raison de la baisse de leurs retraites comme la CSG". Des personnes âgées qui sont également "isolées". Dans le même temps, le nombre de jeunes (18-25 ans) est passé en Aveyron de "6 à 11,3%". Pour Christel Roumieu, animatrice sur le territoire d'Aubrac pour le Secours catholique, cette tranche d'âge a augmenté avec "le Covid qui a supprimé les jobs étudiants, d'où une présence en hausse pour de l'aide alimentaire même si on avait déjà de fortes préoccupations avant cette période". 

Des besoins multiples

Comme à l'échelle nationale, l'ensemble des personnes accueillies viennent principalement au Secours catholique pour des besoins d'écoute, de conseil et d'accueil (59%) mais aussi par rapport aux questions de logement ou énergétiques notamment (41% contre 18% à l'échelle nationale) et d'alimentation (25% contre 50% à l'échelle nationale). Christel Roumieu constate que "de plus en plus de personnes se posent la question si elles doivent privilégier le budget alimentation ou les factures. C'est une gymnastique perpétuelle pour savoir comment elles vont vivre et faire vivre leurs familles". Le rapport révèle que "les logements sont énergivores et onéreux face aux revenus insuffisants des ménages".

Concrètement, Louis Droc explique que "la pauvreté est restée au même niveau" durant les trois ans de crise grâce aux aides distribuées durant cette période qui ont "permis de tamponner les difficultés, mais aujourd’hui les personnes doivent faire face aux problématiques énergétiques et elles ne sont pas plus riches qu'avant". Une crise sanitaire durant laquelle l'association a accueilli "25% de personnes qu'on n'avait jamais vues et qui se sont rajoutées aux habituels". Pour le vice-président, "aujourd'hui, l'horizon s'assombrit". 

Des solutions existantes et à trouver

Pour faire face à ces défis, l'association s'est "engagée au sein du PAT (Programme Alimentaire Territorial) du Grand-Rodez à mener une étude, qui se poursuivra jusqu'en septembre 2023, sur la réalité des besoins alimentaires des plus pauvres et les moyens de les satisfaire à partir de ressources durables et locales" en travaillant avec les bénéficiaires.

En Lozère, le "Fraternibus", né avant le confinement, va à la rencontre des personnes isolées afin de les aider et créer du lien. Des "demi-journées conviviales, après-midi jeux de société, la présence d’artistes et des boutiques de vêtements éphémères sur une journée ont été créées car on constate qu’avec moins de 500 €, c’est dur de s’habiller", révèle Christel Roumieu.

En  Aveyron, l’équipe du Secours catholique de Baraqueville a créé un dispositif de transport solidaire intitulé : "Allô, ça roule en Ségala", via lequel des bénévoles chauffeurs se mettent à disposition pour transporter des personnes du territoire dans l’impossibilité de se rendre à un rendez-vous important de leur vie. La Fondation Aveyron Solidaire (FAS) créée en avril 2019 lutte contre "l’exclusion bancaire" pour "casser l’isolement et permettre un retour au travail".

Pour Noël, le vice-président souhaite "donner le maximum de chances à nos accueillis pour qu'ils ne perdent pas espoir" à travers "des repas de Noël améliorés et des visites, avec des colis de noël, auprès des personnes âgées isolées". Pour conclure, Christel Roumieu rappelle "la nécessité d'élargir notre regard. La précarité n'est pas qu'à Noël mais toute l'année". 

Tous les chiffres de ce rapport sont à retrouver sur le site internet du Secours Catholique.

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