Aveyron : à Millau, les associations unies contre les violences sexistes

Pour certains, le 25 novembre est un jour comme un autre, mais pour le collectif d’associations millavoises mobilisé lors de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux personnes de genre minorisé, c’est l’occasion de lever la chappe de plomb qui existe sur ces sujets, ainsi que la honte et la peur des victimes.

On dénombre déjà 144 féminicides depuis le début de l’année en France dont 19 en Occitanie. "C’est un scandale dont le monde s’accommode. Une moyenne n’est pas une norme. L’objectif, c’est 0 féminicide", rappelle Monique Crinon, présidente de Myriade, une des associations partenaires. "Ces chiffres sont ahurissants surtout quand on sait que dans 84 % des cas, les victimes avaient déjà porté plainte. Avec cette action, nous souhaitons avant tout exprimer notre solidarité avec les victimes pour qu’elles sachent qu’elles ne sont pas seules", précise Sofia Pavanini, coordinatrice et journaliste à Radio Larzac. La radio s’est greffée à l’initiative cette année et a entrepris de diffuser mensuellement une émission sur ces thématiques pour que la mobilisation qui s’est créée entre tous les partenaires se poursuive dans le temps.

"Donner de la visibilité à cette lutte"

À l’occasion de cette journée, des initiatives seront organisées pendant toute la semaine du 25 novembre à Millau par Myriade, le Planning familial, l’association des Centres sociaux de Millau grands causses et d’autres structures pour sensibiliser les Millavois. Le temps fort sera la marche emblématique du 25 novembre pendant le marché. "Les ateliers et rencontres ont toujours existé, mais sortir et manifester c’est récent, ça n’était pas dans les habitudes locales de se faire entendre publiquement. La première fois, on était trois pelées et l’année dernière nous avons réuni près de 40 personnes. Pour cette édition on espère être une centaine et donner de la visibilité à cette lutte", raconte la présidente de Myriade.

Bibliothèque féministe proposée par le planning familial, ou encore ateliers de self-défense, de sophrologie, d’expression radiophonique ou d’expression par la sculpture seront accessibles dès ce mardi. Angelina Okome, salariée de Myriade rappelle que "beaucoup de violences sont invisibles comme les violences morales et psychologiques. Quand on est sensibilisé, on peut mettre des mots dessus tandis que pour d’autres, c’est la norme et il n’est pas évident de s’identifier comme victime. Cette journée a aussi pour but de permettre à chacun de s’interroger". L’objectif est de sensibiliser et d’éduquer dès le plus jeune âge tous les publics, hommes comme femmes.

"Dans nos territoires, ces sujets restent tabou, il faut savoir poser des mots et ouvrir la parole ici. Nous sommes heureux de voir ce partenariat s’élargir au fil du temps", informe Corinne Compan, adjointe chargée de la Solidarité à la Ville de Millau.