Aveyron : au tribunal de Rodez, l'accompagnement souvent invisible mais essentiel de l'Adavem

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  • Anne Duhem, au centre, lors d'un échange avec les forces de l'ordre et la bâtonnière Marie-Pascale Puech-Fabié.
    Anne Duhem, au centre, lors d'un échange avec les forces de l'ordre et la bâtonnière Marie-Pascale Puech-Fabié. Centre Presse - Mathieu Roualdès
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L'association a pour rôle d'aider les victimes et notamment les mineurs.

Depuis des années, il est rare d'assister à une audience pénale devant le tribunal de Rodez sans y croiser Anne Duhem. En charge du bureau d'aide aux victimes, elle prend place au premier rang, toujours aux côtés des victimes. Et toujours dans la discrétion. Son rôle de l'ombre est d'accompagner ces plaignants durant les audiences, avant et après aussi. Essentiel tant il est parfois difficile pour certains de se lever jusqu'à la barre pour prendre la parole, affronter le regard de son agresseur ou encore appréhender et comprendre une machine judiciaire souvent si austère. Anne Duhem est en soutien, silencieux. La parole est réservée aux avocats.

Au soutien des mineurs

De ces missions, certaines sont plus prenantes que d'autres et ne s'arrêtent pas seulement aux portes du palais de justice. Outre son rôle au bureau d'aide des victimes, cette juriste de formation occupe également le poste d'administrateur ad hoc pour l'Adavem (Association départementale d'aide aux victimes et de médiation). "Le procureur nous désigne pour représenter un mineur dans le cadre d'une procédure lorsque ses tuteurs légaux, les parents notamment, sont dans l'impossibilité de le faire ou lorsque les intérêts du mineur sont contraires à ceux de ses représentants", résume Anne Duhem. L'an passé, l'association a été désignée une trentaine de fois sur des dossiers. "On accompagne humainement et juridiquement l'enfant", explique Rémy Sévigné, directeur de l'Adavem. Cette semaine, ce dernier a organisé une formation de trois jours avec ses équipes et de nombreux partenaires pour définir au mieux les meilleurs choix pour ces enfants. Souvent, "il est difficile pour eux de comprendre qui nous sommes", souffle-t-il... Surtout, "quand une procédure est lancée, on sait que cet enfant va devoir répéter à sept reprises minimum sa version des faits. Avec à chaque fois, un traumatisme qui remonte à la surface".

Pédagogie

L'administrateur de l'Adavem n'a pas vocation à entrer dans le détail de l'affaire avec l'enfant. Il a accès au dossier d'enquête et doit avant tout se charger de toutes les tracasseries administratives. "Cela peut néanmoins arriver que l'enfant se confie sur d'autres faits et dans ce cas, nous faisons remonter au procureur pour un complément d'information", raconte Anne Duhem, pour qui la pédagogie reste le maître mot. Et ce jusqu'à la majorité de l'enfant, l'accompagnement de l'Adavem s'arrêtant à ce moment-là. "Lorsqu'il y a des indemnisations à la suite d'un procès, nous plaçons l'argent sur un compte et la victime peut les récupérer à ses 18 ans. Après cela, nous n'avons logiquement plus de contacts avec lui", explique Rémy Sévigné, désireux d'étoffer cet accompagnement dans les futurs mois car "malheureusement, le nombre de dossiers ne fait pas en baissant..."

"Le plus important pour nous, c'est de dire à l'enfant que la libération de sa parole n'a jamais été vaine, malgré le temps d'attente du jugement et autres", conclut Anne Duhem. Prête à poursuivre son accompagnement de victimes. Toujours dans la discrétion. "C'est une mission humaine avant tout, car en termes de rémunération, l'association ne se retrouve absolument pas dans ses frais lorsqu'elle est désignée comme administrateur...", souffle Rémy Sévigné. 

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