Football - Rodez : départ de Peyrelade, les coulisses d'un mardi noir

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Pierre-Olivier Murat a réuni la presse ce mardi. Centre Presse - José A. Torres

Ligue 2, Sport, Football, Rodez

Publié le 22/11/2022 à 20:49

Aurélien Parayre

« Les deux seules personnes qui savent, c’est Laurent et moi, point ! Car on s’est vus tous les deux à ma demande. » Le ton est lourd. L’intonation grave. Cela a beau faire quinze jours tout pile qu’une entrevue entre le président Murat et le coach Peyrelade a eu raison de l’avenir au Rodez Aveyron football du deuxième, ce mardi au stade Paul-Lignon, Pierre-Olivier Murat ne feignait pas sa douleur.

Celle d’avoir dû se séparer « d’un entraîneur mais aussi d’un ami ». Une relation à ce point ambivalente qu’il n’a même pas souhaité expliquer ce choix fort. « C’est quelqu’un que je respecte énormément, je l’ai encore régulièrement au téléphone, il pourra toujours compter sur moi dans l’avenir. Donc ce qu’on s’est dit, je ne vais pas le déballer dans les médias. »

Restant muet devant l’insistance des journalistes présents à une conférence sortant tout de même le club d’un mutisme total sur le sujet. Un long silence « parfaitement assumé et organisé » et même « payant » pour Murat, au regard des deux matches remportés par l’intérimaire Darbelet depuis. Le président concédant seulement : « S’il n’y avait pas eu cette trêve pour la coupe du monde, certainement, ma réflexion aurait été différente. »

Car se séparer de ses techniciens en cours de saison, il exècre cela. Et, d’ailleurs, selon nos informations, un plan B n’était même pas sur la table ce mardi-là, ce mardi noir, entre midi et deux, quand les deux hommes ont acté le divorce. Quelques minutes plus tôt, en séance d’entraînement, Peyrelade avait donné rendez-vous à ses hommes dans l’après-midi pour la suite d’un exercice. Suite qui n’interviendra jamais, à la grande surprise de beaucoup en interne. « Trente minutes après notre discussion, tous les joueurs étaient au courant et savaient comment allaient se passer les quinze prochains jours », a confié malgré tout Murat. Séance de l’après-midi annulée donc. Et peu avant 18 heures, on croisait “LP” au château de Vabre, en train de faire ses valises. Lâchant une décla lourde de sens, faisant croire à une sortie tempétueuse : « Ils pensent que c’est comme ça que doit se passer une fin d’aventure, mais non. Ce n’est pas comme ça. »

Au bowling jusqu’à 2 heures

Finalement, les deux hommes se rencontraient quelques heures plus tard pour un dîner qui allait durer jusqu’à 2 heures du matin, au bowling du Rouergue. Histoire de purger certaines crispations entre un entraîneur restant sur 5 victoires en 35 matches de Ligue 2 et un président qui « n’aurait pas été un chef d’entreprise (s’il) n’avait pas discuté avec lui ». Entre deux amis aussi, deux compagnons presque obligés de séparer leur route.