Laguiole. Aveyron : les stations de ski de l’Aubrac vont se serrer la ceinture cet hiver

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  • Des travaux de maintenance ont été diligentés en attendant les premiers flocons.
    Des travaux de maintenance ont été diligentés en attendant les premiers flocons. Reproduction - Centre Presse Aveyron
  • Les stations de l’Aubrac se serrent la ceinture cet hiver. Les stations de l’Aubrac se serrent la ceinture cet hiver.
    Les stations de l’Aubrac se serrent la ceinture cet hiver. Reproduction - Centre Presse Aveyron
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Olivier Courtil

Face à la hausse de l’énergie, les stations assurent un service minimum hors vacances scolaires.

Toutes les solutions sont bonnes pour limiter les dégâts causés par la hausse de l’énergie. Et, à Brameloup, la projection fait quasiment tripler le coût, "de 12 000 à plus de 30 000 €", indique Gonzalo Diaz, responsable de la station. Le syndicat mixte des stations de l’Aubrac aveyronnais a donc pris le taureau par les cornes.

Ouverture en alternance hors vacances 

Les deux stations ouvriront en alternance, en semaine, hors vacances scolaires, soit lundi, mardi et vendredi pour Laguiole, mardi et jeudi pour Brameloup. "Il n’y a pas de mutualisation, chaque station tourne avec son équipe", assure Gonzalo Diaz qui précise toutefois : "S’il n’y a pas de neige à Brameloup, on se rendra à Laguiole." Le bon sens prévaut, l’esprit d’équipe avec.

Pas encore de bouclier tarifaire

Parmi les autres solutions, Brameloup réalise un peu d’économie en fermant un téléski pour l’alpin, mais compense en créant une piste voire deux pour le fond.

À Laguiole, la problématique est plus aiguë car le contrat lié au fournisseur d’énergie se termine au 31 décembre. "Il faudra augmenter les tarifs des forfaits en janvier. C’est également pour cette raison que nous fermons deux jours par semaine la station hors vacances scolaires. Nous limiterons aussi les remontées à quatre téléskis, deux au Bouyssou ainsi que le télésucette, et un à La Source", prévient Christophe Rançon, chef d’exploitation de la station de Laguiole.

Une problématique qui touche évidemment l’ensemble du pays et des massifs, d’où la demande collective d’un bouclier tarifaire. Ainsi, l’association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) "dit avoir alerté le gouvernement dès le mois de juin mais il n’y a pas de vraie solution, on est dans un marché de niche. Notre demande de mesures pour contenir l’augmentation du coût de l’énergie est toujours pendante", annonce Joël Retailleau, directeur général de ladite association.

Et d’ajouter : "Les compensations financières promises avant l’été n’ont toujours pas été versées." Il y a urgence car cet élu révèle "qu’un tiers des stations en France ont leur contrat avec leur fournisseur qui s’achève en fin d’année." Ce qui est le cas de Laguiole. Et ce qui lui fait dire : "L’hiver n’est pas en danger mais le début d’année sera compliqué. On pousse très fortement."

L’éclaircie pourrait venir des activités proposées pendant les quatre saisons. "Toutes les stations ont mis en place des activités en été et les attentes des vacanciers ont évolué avec un retour à la nature. On a 98 % du territoire de montagne qui est vierge en France", conclut Joël Retailleau qui se veut également confiant sur la hausse des forfaits "qui suivent l’inflation avec des prix maîtrisés". Les réservations témoignent de cet attrait pour la montagne. Comme en attestent les chalets d’Évelyne Conquet qui font le plein au pied des pistes. Des pistes en revanche orphelines de l’établissement éponyme qui venait d’ouvrir. Seule la neige serait vecteur de bonne nouvelle.

Le chiffre : 7

L’observatoire national des stations de montagne annonce que le taux d’occupation prévisionnel pour l’ensemble de la saison dans les stations

Le ski club en piste

On connaît l’importance des skis clubs en Aveyron. Celui de Laguiole ouvrira les inscriptions, samedi 26 novembre, de 17 heures à 21 heures, à la brasserie L’Abeille, à Laguiole. Là également, en réponse à la hausse des coûts, le ski club propose des prix préférentiels pour les licenciés.Contact au 07 84 42 64 67.

Laguiole sans main-d’œuvre

Une autre problématique, hélas pas nouvelle, mais qui semble s’intensifier au fil des saisons, surtout depuis que la pandémie est passée par là, est la pénurie de main-d’œuvre. "Nous n’avons toujours pas de perchiste. J’ose espérer trouver les quatre personnes pour les téléskis", se lamente Christophe Rançon, chef d’exploitation de la station qui active ses réseaux jusqu’en Bretagne mais "il manque des logements pour les faire venir, on se rajoute un problème". Ce dernier mise sur les logements saisonniers laissés vacants à la station par les salariés de la Maison Bras.Un appel a également été lancé auprès des retraités, deux (l’un d’Espalion, l’autre de Chaudes-Aigues) ont fait valoir leur intérêt pour travailler à la station. Enfin, le chef d’exploitation s’inquiète "qu’aucune personne ne se manifeste pour les forfaits en prévente". Sans doute faut-il attendre l’arrivée des premiers flocons pour voir arriver également les premiers clients…
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