Les plus grandes entreprises de viande et de lait émettent presque autant de méthane que l'Union européenne

  • La Nouvelle-Zélande ambitionne de réduire de 20% les émissions de méthane en taxant les pets de vache.
    La Nouvelle-Zélande ambitionne de réduire de 20% les émissions de méthane en taxant les pets de vache. FooTToo / Shutterstock
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Ils s'appellent JBS, Tyson, Dairy Farmers of America ou Danone. Si les quinze plus grandes entreprises de viande et de produits laitiers du monde formaient un pays, cette hypothétique nation serait la dixième plus grande émettrice de gaz à effet de serre. Le méthane généré par leur activité équivaut à plus de 80% de l'empreinte méthane de l'Union européenne.

Plus puissant que le dioxyde de carbone, le méthane qui se dégage du fumier, mais aussi lors de la phase de digestion des ruminants, est un des principaux gaz à effet de serre. Si sa durée de vie dans l'atmosphère est de l'ordre de douze ans environ, ce gaz est responsable de 25% de la hausse des températures depuis l'ère préindustrielle. Lors de la dernière COP27, un engagement a été pris pour réduire de 30% les émissions de méthane à l'horizon 2030. En 2021, le sujet était déjà sur la table de cette réunion de l'ONU puisqu'un "pacte global sur le méthane" avait été signé par 103 pays au départ. D'après les estimations du Giec, il faudrait réduire les émissions de 45% d'ici 2030 pour espérer limiter une hausse des températures de 0,3°C en 2040, et même de 0,8°C à la fin du siècle.

Néanmoins, à en croire les résultats d'un rapport de L'Institute for Agriculture and Trade Policy et du Changing Markets Foundation, les efforts ne doivent pas seulement être accomplis par les états. Cinq grandes entreprises de viande ainsi que dix multinationales des produits laitiers présentent un bilan méthane qui dépasse celui de l'Australie, de la Russie ou du Canada. Si l'on prend seulement en compte les émissions de méthane générées par l'activité du mastodonte de la production de viande dans le monde, à savoir la multinationale américaine JBS connu pour ses gigantesques abattoirs de Chicago, elles dépassent les émissions de méthane du bétail de la France, de l'Allemagne, du Canada et de la Nouvelle-Zélande réunis.

Au pays des kiwis justement, la colère gronde chez les agriculteurs qui craignent la taxe sur les pets de vache proposée dans un projet de loi. Le gouvernement néo-zélandais a l'ambition de réduire de 20% les émissions de méthane grâce à cette mesure.

Cependant, les symptômes de digestion des ruminants ne constituent pas l'unique générateur de méthane. Le fumier aussi en dégage et constitue un contaminant lorsque ses nitrates et son ammoniaque atteignent le sol ou l'air.

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