Transports, écoles, téléphones : cette circulaire envoyée aux préfets pour préparer aux risques de coupures de courant cet hiver

  • Les préfets assureront le relais auprès des Français en donnant les consignes à suivre si des coupures intervenaient.
    Les préfets assureront le relais auprès des Français en donnant les consignes à suivre si des coupures intervenaient. Illustration Pixabay - Michael Schwarzenberger
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Alors que RTE annonce un risque élevé de tensions sur le réseau français en janvier 2023, la Première ministre, Elisabeth Borne, se prépare à d’éventuels "délestages tournants". Elle va, à ce titre, adresser une circulaire à l'ensemble des préfets une circulaire pour préparer aux mieux les particuliers et les entreprises aux risques de coupure. Explications. 

La Première ministre Elisabeth Borne va adresser une circulaire aux préfets de chaque département et collectivité dans laquelle seront détaillées les démarches à appliquer à l’approche des coupures de courant. Comme le rapporte Public Sénat, "cette circulaire est avant tout un outil de travail pour les préfets. Étant donné que les préfets connaissent leurs territoires, les acteurs, le type d’organisation à mettre en place en fonction des spécificités et quels services de l’Etat sont la plupart du temps amenés à réagir beaucoup plus vite", explique la Première ministre.

A lire aussi : Pénurie d'électricité : délestages, coupures, black-out, à quoi s'attendre sur le réseau électrique dès janvier ?

Pourquoi les préfets vont être mobilisés ?

"Le sujet est monté en puissance", reconnaît Matignon, alors que la production en électricité est réduite depuis plusieurs mois à cause de l’arrêt d’un grand nombre de centrales nucléaires. Le gouvernement a en ligne de mire le mois de janvier qui, selon le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE, serait sujet à un risque "élevé » de coupures", même en cas de "vague de froid modérée".

Les entreprises

Les préfets seront donc sur le front et serviront de médiateurs entre l’État et les Français. Ils auront pour rôle de prévenir les entreprises qui ne seront pas exemptées des "délestages", afin de leur permettre de tester leurs groupes électrogènes de secours, mais aussi de relever toutes les zones où les coupures de courant vont avoir des effets durables sur les télécommunications. "On va encourager l’utilisation du numéro d’urgence 112 (il s'agit du numéro d'urgence européen, NDLR) qui aura plus de chances de fonctionner en cas de délestage", fait savoir le gouvernement.

Les secteurs priorisés 

Les préfets auront aussi d’autres missions : organiser la sauvegarde de l’alimentation électrique des gendarmeries, hôpitaux et autres casernes de pompiers ; confirmer le recensement des personnes hospitalisées à domicile pour leur permettre de disposer d’une solution de repli.

Les gares et les écoles

Les préfets auront aussi pour mission de prévenir et organiser les coupures de courant qui pourraient survenir dans les gares ou encore dans les écoles qui ne font pas partie de la liste des secteurs exemptés.

"L’accueil des enfants dans les écoles ne pourra pas être assuré le matin, si ces dernières sont concernées par des délestages. Ouvrir une école sans alarme, ni chauffage, ni électricité alors qu’il fait nuit le matin ne répond pas aux exigences de sécurité", expliquent les pouvoirs publics. Les modalités des coupures des antennes relais n’ont pas encore été précisées.

Les télécommunications

Mercredi 30 novembre, au cours d’une audition devant la Commission des affaires économiques du Sénat, la directrice générale d’Orange, Christel Heydemann, a aussi évoqué les difficultés d’approvisionnement en énergie qui sont annoncées par RTE, le gestionnaire national du réseau électrique. "Il est illusoire d’imaginer qu’en cas de délestage, on saura maintenir un service continu pour l’ensemble des Français", a-t-elle indiqué.

Dans la dernière version de la circulaire qu'ont pu consulter nos confrères d'Europe 1, il est indiqué que "l'une des conséquences de l'interruption de la distribution électrique est qu'elle entraînera des interruptions de communications électroniques (téléphonie mobile et fixe)".

"Les services mobiles, s’ils sont éteints dans une zone géographique pendant deux heures, il n’y aura pas d’accès aux services de numéro d’urgence pendant un temps", a précisé encore Christel Heydemann devant la commission du Sénat.

Quand seront annoncées les coupures ? 

Les Français seront prévenus du risque de coupure de courant trois jours à l’avance, via un signal Ecowatt rouge adressé par RTE. Ce signal sera ensuite diffusé par le gouvernement et les médias. Les veilles des jours de coupures, RTE publiera, à 15 h, la liste précise des départements concernés. Puis, à 17 h, les Français pourront renseigner leur adresse sur le site de RTE ou d’Enedis, pour savoir si leur logement sera concerné ou non par les coupures de courant.

"Il y aura une cartographie réalisée avec Enedis. Cela va permettre à toute personne ayant besoin de secours de pouvoir compter sur une présence humaine en cas de délestage", détaille un gouvernement qui a rappelé « qu’aucun département ne sera délesté en entier".

Ecowatt, pour mieux consommer son électricité

Le dispositif Écowatt, mis en œuvre par RTE, le gestionnaire du réseau, et l'Ademe, l'agence publique en charge de la transition écologique, ont pour objectif de mieux aider les consommateurs à mieux consommer son électricité en alertant les consommateurs lorsque la consommation d'électricité est trop élevée pour promouvoir des "écogestes" et éviter les coupures de courant.

Les précisions d'Olivier Véran ce 1er décembre

Invité sur le plateau de BFMTV, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran a apporté des précisions : "On n'est pas en train d'annoncer aux Français qu'il y aura des coupures. On a même plutôt annoncé l'inverse pour le mois de décembre", a-t-il réagi. Et d'expliquer : "Ce qu'on dit, c'est que pour le mois de janvier, on ne sait pas encore quel sera l'état de l'hiver, et que dans la situation où on aurait un hiver particulièrement froid, et donc particulièrement coûteux en énergie, (...) il pourrait y avoir des situations de tensions sur les lignes électriques, et comme il est exclu qu'on prenne le risque d'un "black-out", on prépare (...) tous les scénarios pour faire face à toutes les situations".

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?