Hôpital médian du Sud-Aveyron : une manifestation pour la venue de la ministre Agnès Firmin Le Bodo

  • Une centaine de manifestants pour la défense des deux hôpitaux actuels.
    Une centaine de manifestants pour la défense des deux hôpitaux actuels. Rerpoduction Centre Presse - Cyril Calsina
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Cyril Calsina

Sud-Santé solidaires, CGT et collectif pour la défense des hôpitaux publics de proximité en Sud-Aveyron rassemblés pour une manifestation, à l'occasion de la visite de la ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, sur le site où sera construit le futur hôpital médian. l'intersyndicale déplore un manque de dialogue.

"Les députés, ils serrent la main avant les élections et puis c’est terminé. Il s’agit plus d’une communication ministérielle que d’une volonté de dialogue". Henri Célié, représentant des usagers au sein du Manifeste, collectif pour la défense des hôpitaux publics de proximité en Sud-Aveyron, revient à peine de Vergonhac où des représentants n’ont pu formuler directement leurs doléances à Agnès Firmin-Le Bodo, ministre déléguée auprès du ministre de la Santé et de la Prévention, chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé. À Saint-Georges-de-Luzençon ce lundi 5 décembre au matin, elle a acté notamment le lieu de construction du futur hôpital médian. Avant de partir dans l'après-midi pour le centre hospitalier d'Albi.

À 11 h 30, ce lundi, sur La Capelle, Bernard Boullot, présidente du Manifeste, a pris la parole devant une centaine de manifestants avant d’énumérer les points à éclaircir. "Cet après-midi, à la sous-préfecture, est prévue une rencontre. Mais elle est en visio et avec un des conseillers de la ministre. Ce matin, cette dernière et le député nous sont passés sous le nez sans tourner la tête...".

"Le personnel en a marre qu'on fasse des économies sur son dos"

Le micro est tendu à Pierre-Jean Girard, pour Sud-Santé solidaires : "Pourquoi manifeste-t-on aujourd’hui ? Le budget des hôpitaux est imposé autoritairement par le gouvernement. Il ne suffira pas à cause de l’inflation record : ce qui veut dire encore des lits en moins, des fermetures de service, des dégradations de travail (...) La ministre déléguée vient voir un champ, celui qui doit accueillir l’hôpital unique du Sud-Aveyron, mais c’est plutôt un champ de ruines qu’elle va avoir parce qu’avec 42,5 millions de déficit cumulés entre Millau et Saint-Affrique, comment voulez-vous construire un nouvel hôpital ? Ce qu’elle veut faire, avec la directrice, c’est encore restructurer les deux centres hospitaliers. Le personnel en a marre qu’on fasse des économies sur son dos. Nous sommes stressés. Et cerise sur le gâteau, ils veulent nous faire travailler jusqu’à 65 ans, c'est le pompon !".

" Comment peut-on se projeter ?"

Corine Mora, de la CGT, intervient : "Est-ce qu’on va arriver jusqu’à l’hôpital médian ? Quand on est obligé de fermer des services et des lits par manque de personnels, qu’on ne sait pas de quoi demain sera fait... comment peut-on se projeter ? Ce qui nous intéresse, c’est l'hôpital ici et maintenant".

"Moi, ça me fait peur"

Et Séverine, de Sud santé, de conclure : "Sur cinq infirmières qui devaient travailler aujourd’hui, il n’y en a qu’une en poste. Sur trois secrétaires, il n’y en qu’une aussi. J’espère vraiment une mobilisation des Millavois parce que notre hôpital est en train de disparaître. Ce qui va sortir de terre peut-être dans six ou sept ans aura mis en place un plan social sur le bassin qui va être énorme. On va perdre beaucoup de personnels paramédicaux, je ne sais comment on va soigner les gens. Moi, ça me fait peur".

"L'effacement de la dette" espéré

Voici quelques points que Le Manifeste a transmis au service de la préfecture pour informer la ministre déléguée. "Ne sont pas encore discutés : l’éloignement de l’accès des habitants aux services de soins ; la dégradation des services dont la fermeture régulière témoigne à Millau et Saint-Affrique du manque de personnel, de médecins ; la diminution importante des capacités d’accueil dans le projet du nouvel hôpital démasquée la Cour des comptes".

Ou encore : "La santé financière et l’avenir de nos deux hôpitaux passent obligatoirement par l’effacement de la dette", mais aussi "pas de moyens de former les médecins nécessaires ; pas de médecins orientés dans les zones où ils manquent par une régulation ; l'embauche des infirmières manquantes à Millau et Saint-Affrique"... etc.

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