Hôpital médian : la ministre Agnès Firmin Le Bodo veut rassurer les Sud-Aveyronnais

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  • Les élus et la ministre déléguée à l’accès au soin Agnès Firmin Le Bodo devant le site du futur hôpital.
    Les élus et la ministre déléguée à l’accès au soin Agnès Firmin Le Bodo devant le site du futur hôpital. A.D.
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Invitée ce lundi 5 décembre par le député Jean-François Rousset, la ministre déléguée à l’Accès au soin a validé le site d’implantation du futur hôpital médian sur la commune de Saint-Georges de Luzençon.

Une pancarte pour un nouvel hôpital et une lettre d’intention pour un projet de CPTS dans le Sud-Aveyron. Voilà deux bonnes raisons de faire de moi une ministre heureuse. Je ne vais pas rentrer bredouille à Paris."

Répondant à l’invitation du député Jean-François Rousset, la ministre déléguée en charge de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, a fait hier le déplacement en Sud-Aveyron pour valider définitivement le projet d’hôpital médian avec la visite du site choisi pour accueillir l’équipement à l’horizon 2028.

"Après des années difficiles au sujet d’un projet dirons-nous encalminé, toutes les planètes sont aujourd’hui alignées pour voir prochainement aboutir ce projet d’hôpital dont la réussite résulte comme toujours d’une œuvre collective. Il y aura un hôpital ici au plus tard dans 5 ans, un vrai bel outil dont tout le monde peut-être fier. L’intérêt général a primé."

Une annonce certes très attendue mais qui a redonné le sourire aux maires de Millau et Saint-Affrique. "La dynamique est enclenchée, s’est félicitée Emmanuelle Gazel, il nous faut désormais aller le plus vite possible pour préserver l’offre de soin sur notre territoire." Vite ? "Au plus tard en 2028, poursuit la maire qui n’en oublie pas pour autant l’urgence du quotidien. Cette perspective nous donne une bouffée d’oxygène mais nous sommes aussi particulièrement mobilisés pour que nos hôpitaux ne ferment pas, faute de personnels ou pour des problèmes techniques."

Le souvenir récent d’une maternité contrainte de fermer ses portes le temps d’un week-end faute d’anesthésiste a laissé des traces. Et si la perspective de voir poser la première pierre dans le courant de l’année prochaine rassure, elle n’efface pas les problématiques que connaissent tous les territoires de France, "un désert médical géant" à l’appétit féroce.

"Tout va se construire"

Un hôpital médian, fût-il neuf, a-t-il pour autant vocation à régler le problème de désertification médicale ? À cette question revenue régulièrement tout au long des échanges avec les élus et personnels de santé, la ministre n’a eu de cesse d’en faire la démonstration. "Répondre à l’accès au soin est une nécessité donc, pouvoir aussi, en milieu rural, développer des structures telles que celles-ci, avec un réseau routier de ce que j’en ai vu, très satisfaisant, est une bonne chose. Et puis tout ça va se construire petit à petit…" L’hôpital comme l’offre de soin, les voies d’accès ou les moyens d’attirer de nouveaux venus dans des établissements très prochainement confrontés à des départs à la retraite massifs. Quand on sait que le relèvement du numerus clausus ne produira ses effets que dans une petite décennie, que les jeunes praticiens ne conçoivent pas toujours la médecine comme un sacerdoce, la secrétaire d’État qui déclarait "qu’il faut aujourd’hui trois médecins pour en remplacer un seul" sait que les sept prochaines années seront de ce point de vue "très difficiles".

"On manque de tout"

"On parle des médecins, des spécialistes, des pharmaciens, mais aujourd’hui c’est simple, on manque de tout. Or c’est bien de l’ensemble des professionnels de santé dont nous avons besoin", pose la pharmacienne de formation en réponse à ceux qui n’ont eu de cesse hier de l’alerter sur les difficultés à faire venir des soignants jusqu’à eux. "Reconnaissez, qu’il sera toujours plus facile d’attirer des soignants avec un hôpital neuf qui reste beaucoup plus attractif qu’un hôpital moins neuf", répond la ministre.

Sur ce dernier point, "tout reste à faire" aura-t-elle reconnu expliquant pouvoir compter sur des "solutions collectives et plurielles" pour résoudre l’épineux problème de désertification médicale. Sujet préoccupant auquel sont confrontés la quasi-totalité des territoires français, l’Île de France en premier lieu.

"Il y a autant de réponses à apporter que de territoires, fait valoir Agnès Firmin Le Bodo, mais qui dit attractivité des métiers, dit aussi attractivité des territoires. Les deux vont de pair. On peut avoir des métiers attractifs mais si le territoire ne l’est pas, ça ne marche pas. C’est bien de développer les deux en même temps. Avec par exemple une offre de logements pour les médecins, les internes, les étudiants… C’est là l’enjeu. Le défi est collectif."

Un défi auquel le Département, très volontariste sur le sujet, qui a déjà annoncé vouloir consacrer une enveloppe de 30 millions d’euros "au moins" pour l’aménagement des accès du futur hôpital médian, et la Région veulent prendre toute leur part. "L’Aveyron est un territoire vraiment inspirant, termine le vice-président de la Région Vincent Bounes. La moyenne d’âge des médecins est la plus jeune d’Occitanie." Des jeunes qu’il faudra désormais réussir à conserver.

A lire aussi : Hôpital médian du Sud-Aveyron : une manifestation pour la venue de la ministre Agnès Firmin Le Bodo

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