Aveyron : comment la forêt de demain se construit à Saint-Amans-des-Côts ?

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  • Techniciens et propriétaires, ici, dans la forêt de hêtres de la SCI du Battut.
    Techniciens et propriétaires, ici, dans la forêt de hêtres de la SCI du Battut. - Centre Presse Aveyron
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Centre Presse Aveyron

Le Centre national de la Propriété forestière (CNPF), avec la participation du Parc naturel de l’Aubrac, a organisé une réunion d’information de terrain sur la gestion des parcelles de forêts.

Ils étaient une vingtaine de propriétaires au rendez-vous à la Croix des Lièvres entre Bois Redon et les Rousses. Nathan Bourguignon technicien forestier, chargé de missions pour le secteur de l’Aubrac au CNPF d’Occitanie et Grégory Philippe technicien forestier au CNPF d’Occitanie sur le département de l’Aveyron ont présenté leur démarche qui consiste à informer sur ce qui peut être fait dans la gestion des forêts et à accompagner les propriétaires jusqu’à la mise en œuvre.

"On est avec vous tant que vous le souhaitez pour vous aider à monter les différents dossiers et vous accompagner à chercher des gestionnaires, interlocuteurs, transporteurs et autres. Il est important de se renseigner, bien réfléchir avant d’agir", ont-ils précisé. Ils ont présenté Jean-Jacques Roquette, gérant des forêts du SCI du Battut, dont les forêts de hêtres et de pins Douglas étaient mises à l’étude ce jour-là. "Depuis 9 ans, notre ensemble forestier de 29 hectares fait l’objet d’un Plan simple de gestion élaboré en concertation avec la coopérative Sylva Bois, et approuvé par le CNPF. En 2013, nous avons commencé d’appliquer les prescriptions de ce PSG étalé sur 20 ans avec des entretiens de parcelles, des éclaircies, des coupes partielles et quasiment pas de coupes rases. Les coupes partielles sont étalées sur 7 à 8 ans pour favoriser la régénération naturelle", a-t-il expliqué.

Dans la forêt de hêtres, dite forêt d’agrément, Philippe a expliqué ce qu’il faudrait faire dans ces forêts feuillues en insistant sur le fait qu’elles pouvaient aussi jouer un rôle économique sur des arbres adultes de bonnes qualités commerciales. "Compte tenu des contextes, que ce soit climatique ou économique, une forêt bien gérée permettrait une régénération naturelle par les semis des arbres déjà présents. D’un point de vue écologique cela contribuerait à capter plus de carbone que dans les forêts avec des coupes rases", ajoute-t-il. Il a aussi défini le profil des arbres dits "d’avenir" lors des gestions de coupes.

L’arbre d’avenir est dominant, vigoureux, sans défauts de forme majeure, exempte de problème sanitaire grave. L’essence doit être adaptée aux conditions locales du milieu et susceptibles de produire du bois de qualité. Ici les hêtres ont à peu près 120 ans. Ils ne sont pas encore très vieux, ils vivent plus de 200 ans. Un bois qui pousse lentement a la fibre du bois plus dense et il brûle plus longtemps. Plus il va pousser vite, moins « il tiendra le feu ».

Une aide pour les propriétaires

Puis le groupe de participants, emmené par les animateurs, s’est dirigé vers la forêt de pins Douglas. Autour de plusieurs questionnements dont : vers quoi veut-on amener cette forêt ?  Le technicien a expliqué que jadis on partait d’arbres qui avaient tous le même âge. Aujourd’hui, il y a trois possibilités. Faire la coupe rase et replanter. Faire la régénération naturelle avec des travaux qui seront conséquents. Partir sur l’irrégularisation. Cela demande plus de technicité au niveau de l’opérateur qui choisit les arbres, alors qu’en régulier, c’est quelque chose de standard.

L’opération Sylv’acctes, "des forêts pour demain", soutenu par le Parc Naturel Régional de l’Aubrac, finance la gestion durable de votre forêt sur l’Aubrac jusqu’à 70 % pour les propriétaires privés. Cette aide se décompose en quatre itinéraires selon les types de boisement sur le territoire de l’Aubrac. Sa philosophie est la mise en œuvre d’une sylviculture à couvert continue, c’est-à-dire sans coupe rase, basée sur la régénération naturelle et/ou la recherche du mélange d’essence. Le recours à des compléments de plantations sur un quart de la parcelle maximum. Le maintien d’une trame d’arbres d’intérêt écologique : essences rares, arbres vieux ou morts. La vigilance apportée à la question de la préservation de l’eau et des zones humides. 

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