Rugby : face à Monflanquin, Decazeville s’est imposé avec beaucoup de cœur

Par moments, le rugby est laissé de côté. Par moments, il faut plus de courage que de courses vers l’en-but. Par moments, l’important est de gagner pour confirmer l’existant, pour se permettre de vivre un derby, samedi contre Lévézou Ségala, l’esprit libéré avec juste l’envie de se refaire après une défaite au match aller face au voisin aveyronnais. C’est ce que Decazeville est parvenu à assurer, dimanche 11 décembre, en s’imposant de justesse contre Monflanquin (23-22).

Ce n’est pas que le Sporting a tremblé, il a grelotté de froid devant la partition récitée par une formation joueuse, profitant du moindre intervalle pour mettre le danger. Et du danger, il y en a eu dans la défense decazevilloise qui a tout de même tenu son adversaire en échec, et plus d’une fois, sous les plaquages de Romain Barascud ou encore du Dimitri Salles, qui ne se sont pas fait prendre à défaut.

Alors, dans ces rencontres fermées, ce sont les buteurs qui se mettent en valeur, Théo Rode pour Monflanquin et Jonathan Monbroussous pour Decazeville. Ils se sont répondu durant le premier acte maintenant un score de parité jusqu’à la 22e minute. Moment choisi, par Bastien Pons, le talonneur aveyronnais, pour s’écrouler derrière la ligne à la suite d’une touche à cinq mètres, et inscrire ainsi le seul essai des ciel et blanc. Un essai d’avants, sur une domination d’un pack decazevillois dont la technicité n’a rien à envier à aucun de ses homologues de la poule.

Mais ce n’est pas pour autant que les partenaires de Loïc Rouquette se pensaient à l’abri. Si Monflanquin a la réputation d’être une formation accrocheuse et joueuse, cela n’a pas été galvaudé, hier sur la pelouse de Camille-Guibert.

Les buteurs ont touché du bois

Sous pression dès le début de la seconde période, le XV du Bassin a encaissé un essai en coin par l’ailier Fabien Viel (41e). De quoi faire ronger les sangs à Anthony Julian et Tim Bowker, d’autant plus que Monflanquin était en tête de deux points (20-22) et que le Sporting n’arrivait pas à enclencher la moindre action. Et ce alors que les deux formations étaient réduites à 14 car Clément Foulquier et le pilier adverse Rémy Couteleau ont écopé d’un carton rouge en fin de première période, à la suite d’une échauffourée.

Pire encore, durant dix minutes, les locaux ont eu plusieurs occasions de repasser devant. Mais lors de leurs tentatives au pied, Jonathan Monbroussous a trouvé la transversale tandis que Jérôme Accorsi a vu son ballon atterrir sur le poteau.

Et comme un signe du destin, comme si la victoire avait choisi définitivement son camp à neuf minutes de la fin, Jérôme Accorsi a passé la pénalité permettant à Decazeville de reprendre un petit point d’avance.

La fin de rencontre ? Un condensé de stress, mélangé à un cœur énorme qui leur fait voler deux précieuses balles en touche. Avant un coup de sifflet libérateur, pour entériner un succès venant valider la victoire contre Vichy (32-21) et le nul à Riom (26-26) de ces deux dernières semaines.

Bref, de quoi bien préparer un derby. Car il n’y a rien à cacher, LSA, s’en doute déjà, ce Sporting-là n’a qu’une seule idée en tête. Vous devinez laquelle ?