Agen-d'Aveyron : au fil du rail avec Gervais Calmels

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  • La première maquette, réalisée en 6 ans,occupe une surface de 9 m2. La seconde mesure 7,5 mètres de longueur.
    La première maquette, réalisée en 6 ans,occupe une surface de 9 m2. La seconde mesure 7,5 mètres de longueur. Centre Presse Aveyron - Pa.D.S.
Publié le
Paulo Dos Santos

Passionné depuis plus de soixante ans par la vie du chemin de fer, Gervais Calmels a réalisé deux maquettes au réalisme saisissant. À Agen-d’Aveyron, chez lui, son musée est ouvert à la visite.

Le garçon, pas plus haut que trois pommes, tout heureux de pousser sa première locomotive, a encore les yeux qui brillent lorsque le train sort de la gare. Et pourtant, soixante-trois ans ont passé… Gervais Calmels est donc comme un gamin lorsqu’il s’agit d’évoquer une passion aux chiffres qui se passeraient presque de commentaires : un plateau de 9 m2, 32 mètres de voie, 8 aiguillages, 800 personnages, 1,5 km de fils électriques et 6 ans pour la réalisation concernant le premier réseau ; 7,5 mètres de longueur, 28 mètres de voie, 3 aiguillages et 4 ans afin de mettre en route le second.

Aujourd’hui retraité, Gervais Calmels n’a jamais travaillé à la SNCF. Mais, du plus loin qu’il s’en souvienne, il a vu passer un nombre incalculable de trains à… Saint-Flour, dans la Cantal, où sa tante était garde-barrière. " Du côté de ma mère, toute la famille était salariée des chemins de fer, explique celui qui est originaire de Gages. Et, à 6 ans, mon oncle m’a offert une locomotive que j’ai conservée précieusement. Ma passion est partie de là. "

Le sens du détail poussé au maximum

Bricoleur dans l’âme, il a été, tour à tour, menuisier, électricien avant de passer 38 années au sein de l’usine Bosch, à Onet-le-Château. " Un collègue, qui aimait les trains, m’a indiqué le bazar Valira, en Andorre, pour tous les accessoires nécessaires à la création d’un chemin de fer." Il a poussé le bouchon bien plus loin en fabriquant une vie entière autour des locomotives et des wagons. Poussant le sens du détail au maximum, par exemple : le bûcheron qui coupe l’arbre avant que ce dernier ne tombe, le lapin qui rentre dans son terrier au passage du train, les passagers qui se déplacent sur le quai, la fête foraine avec ses manèges qui font tourner les têtes, les pompiers qui tentent d’éteindre un incendie, la voisine qui étend son linge, le ramoneur sur le toit… "Tout ce qui s’anime est reproduit comme dans la réalité avec le bruit, la fumée… De même, en règle générale, je peins moi-même les personnages. C’est pour cela que sur le terrain de football, les joueurs ont des maillots "sang et or", comme le Raf. Il y a également une partie très nature… Et, certaines idées sont soufflées par des enfants car ils ont l’œil bien aiguisé. D’ici peu, il y aura d’ailleurs un enclos pour un centre équestre, et la jeune cavalière a promis de revenir pour le voir. C’est pour cela que j’ai ouvert le lieu à la visite. Les échanges sont constructifs."

À Agen-d’Aveyron, au bout d’une impasse, son musée "Au fil du rail", bien signalé d’ailleurs dès le centre du bourg, est signalé par une barrière, forcément ! Ses maquettes ont quitté la maison familiale pour rejoindre un bâtiment qu’il a lui-même construit derrière. Depuis douze ans, il sert de guide aux passionnés et aux curieux qui, une fois franchis la porte, redeviennent des enfants. Comme lui…

"Au fil du rail" est ouvert, de 14 heures à 17 heures, uniquement sur rendez-vous. Contact au 05 65 42 70 60 ; site internet chez.gervais.free.fr

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