Aveyron : face au coût de l’énergie, la chambre de métiers et de l'artisanat s’alarme

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  • Les élus de la chambre de métiers et de l’artisanat ont rappelé leur engagement auprès des artisans du département. Ils ont également appelé ces derniers à se mobiliser et à ne pas rester isolés.
    Les élus de la chambre de métiers et de l’artisanat ont rappelé leur engagement auprès des artisans du département. Ils ont également appelé ces derniers à se mobiliser et à ne pas rester isolés. Centre Presse Aveyron - Victor Pons
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Les représentants de la chambre consulaire appellent les artisans qui se trouveraient en difficulté à se tourner vers eux afin d’éviter, dans la mesure du possible, d’éventuelles défaillances qui pourraient apparaître dans les semaines à venir.

La mine grave, les élus de la chambre de métiers et de l’artisanat étaient rassemblés, lundi 12 décembre, autour de leur président, Pierre Azémar. Face à l’explosion du coût de l’énergie "de nombreuses entreprises artisanales risquent de mettre la clé sous la porte".

"La situation devient intenable pour beaucoup, reprend le président de la chambre de métiers et de l’artisanat. Par exemple, un boulanger qui payait 2 000 € d’électricité voit sa facture grimper à près de 12 000 €. Comment peut-il traverser cette période et poursuivre malgré tout son activité ?".

"On ne voudrait pas voir arriver certains à un stade où ils n’ont plus rien à perdre", glisse Julien Aubrejac, élu à la chambre de métiers et boulanger à Olemps.

"Tous les corps de métier sont touchés"

Selon les représentants de la chambre consulaire, tous les corps de métiers sont touchés, sans exception. Garagiste, boucher, petites entreprises du bâtiment, etc. "Même si l’année 2022 a relativement bien réussi à certaines entreprises, et alors que nous avons enregistré la création de plusieurs centaines d’entre elles, il est clair que 2023 sera bien difficile à traverser", reprennent les élus.

Car, toujours selon les représentants de la chambre de métiers, les trésoreries "des petites entreprises ont fondu. Beaucoup ont dû faire face à l’augmentation de la masse salariale. Et certains n’avaient pas l’avance nécessaire pour supporter ces hausses du coût de l’énergie. Nous ne cherchons pas à faire des bénéfices records comme certains grands groupes mais tout simplement à gagner notre vie". Alors que l’horizon des petites entreprises s’assombrit, Pierre Azémar tenait également à adresser un message de solidarité aux artisans.

Le consommateur touché

"Il faut se montrer particulièrement vigilant, surtout en cette période, quant à la santé financière des entreprises. Seulement, il faut savoir que la plupart des artisans sont seuls. Ils ont beaucoup de choses à gérer, la tête souvent dans le guidon. Il faut rappeler que nous sommes aussi là pour les aider, les épauler dans certaines démarches", poursuit Pierre Azémar.

"Qu'on ne nous empêche pas de travailler"

Alors, quelles solutions apporter à cette crise de l’énergie, à laquelle se combine une forte augmentation du coût de la matière première ? Les artisans sont bien conscients de ne pas pouvoir répercuter complètement cette hausse des prix sur le consommateur. "Mais, au final, même s’il bénéficie du bouclier tarifaire, il va subir lui aussi ces hausses de prix", déplore Pierre Azémar. "Nous ne demandons pas d’aides venant de l’État", reprend-il.

"Nous voulons simplement qu’on ne nous empêche pas de travailler, souligne-t-il. En ce moment, on charge beaucoup les artisans avec des lois et des normes qui ne correspondent pas à la nature de nos entreprises. Il faut pouvoir nous libérer de ces contraintes afin d’y voir plus clair. On demande beaucoup à nos entreprises alors que la période exige de la disponibilité".

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