La demi-finale France-Maroc au Qatar vue d'Aveyron : Yassine Ahammout, le cœur partagé

"Un quart de finale, c’était historique, une demi-finale, c’est encore plus historique. Le Maroc est le premier pays africain à arriver en demi-finale", insiste Yassine Ahammout. A quelques heures du coup d’envoi de France-Maroc, le Castonétois a déjà des étoiles dans les yeux ne serait-ce qu’en pensant au match entre son pays d’origine et son pays de naissance. Au coup de sifflet des quarts de finale samedi, l’attaquant de l’équipe fanion d’Onet, évoluant en National 3, était de la fête en centre-ville. "J’ai été sur la place d’Armes pour la France et pour le Maroc, dans la joie", revoit-il en fouillant dans les photos de son téléphone. Cette confrontation, à un pas de la finale, revêt un caractère particulier pour le jeune Aveyronnais : son cœur est partagé entre les deux équipes. Même s’il balance quand même d’un côté en particulier. "Je suis né en France, j’ai grandi ici et je travaille ici, mais mes parents sont Marocains. Pour ce match, je serai pour le Maroc. C’est inédit, c’est historique."

"Je n’y aurais pas cru"

Yassine Ahammout a suivi de près la plupart des matches du Mondial, dont il savoure le scénario et les surprises. Et même s’il voyait le Maroc se qualifier après la phase de groupe, il ne pronostiquait pas que les Lions de l’Atlas se hisseraient jusque-là. "Qui aurait pu dire que le Maroc arriverait en demi-finales de coupe du monde ? Je n’y aurais pas cru. Dans le groupe, il y avait la Belgique, la Croatie et le Canada. Les gens disaient qu’on allait finir quatrièmes de cette poule et on a fini premiers", souligne-t-il, non sans fierté.

Après avoir vu son équipe évincer la totalité de la péninsule ibérique de la compétition, le Castonétois rêve que l’aventure continue. Mais il reconnaît que "la France, c’est autre chose comparé à l’Espagne et au Portugal". Il loue les qualités du onze français, porté par Mbappé. Mais Ahammout compte sur Hakim Ziyech pour donner de l’élan aux Lions de l’Atlas.

Et ce Mondial l’a déjà montré : rien n’est écrit. "Ça va être un très très gros match. Objectivement, ça va être très dur pour le Maroc mais il faut y croire. C’est du football : onze contre onze et c’est tout", rappelle l’attaquant. Ce soir, comme pour le quart de finale contre le Portugal, il suivra le match dans la ferveur du bar à chicha d’un de ses amis, dans la rue Béteille à Rodez, où il a sa "place porte-bonheur". Et le Castonétois voit bien le Maroc s’imposer aux tirs au but, comme contre l’Espagne.

"Quand tu en arrives là, tu peux te dire que la finale n’est qu’à un match, alors pourquoi ne pas aller la chercher ?", sourit-il en ajoutant : "Et même si la France gagne, je ne serai pas déçu, j’en serai heureux."