Aveyron : le Viaduc de Millau fête sa dix-huitième année d'ouverture au-dessus du Tarn

  • Les premières voitures sont passées sur le viaduc de Millau le 16 décembre 2004.
    Les premières voitures sont passées sur le viaduc de Millau le 16 décembre 2004. Archives Centre Presse - José A. Torres
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Louis Dupin

L’ouvrage s’est rapidement fondu dans le paysage et fait a la renommée de Millau et de l'Aveyron. Retour sur 18 années d'histoire autour du Viaduc.
 

Il y a 18 ans, le 16 décembre 2004, la première voiture circulait sur le viaduc de Millau. Depuis, 84 millions de véhicules ont roulé sur l’ouvrage haubané. Deux jours plus tôt, le 14 décembre, le Président Jacques Chirac, entouré de 800 techniciens et ouvriers, inaugure ce qui deviendra le plus célèbre des viaducs français. "Une France entreprenante et qui réussit. Une France qui investit dans l’avenir. Une France aux avant-postes du progrès mondial. Une France à la pointe de l’excellence scientifique et technique", s’émerveille l’ancien maire de Paris, dans la salle des fêtes millavoise, spécialement rénovée pour l’occasion par Eiffage.

Désenclaver Clermont

La première pierre de l’édifice avait été posée trois ans plus tôt. Un chantier réalisé en un temps record. "Il y a eu peu de journées d’intempéries sur les trois ans, ils ont même gagné un peu de temps, détaille Maud Limare-Alcouffe, responsable du pôle communication et tourisme pour le Viaduc. La fin des travaux était prévue pour janvier 2005 et quand ils ont vu qu’ils se rapprochaient de la date départ, ils se sont dit que ça pourrait être sympa d’avoir une date anniversaire." Le projet était néanmoins dans les cartons depuis les années 80. En 1975, quand l’État commence à se pencher sur la création de l’autoroute A75, pour désenclaver Clermont et le massif central, le Viaduc n’existe pas. Douze ans plus tard, quatre tracés sont envisagés. "À l’époque, on ne sait même pas si ce sera un Viaduc, on parle d’un tracé à proximité de Millau", note Maud Limare-Alcouffe. Des tunnels passant sous le Larzac sont même envisagés. C’est finalement le tracé reliant le causse Rouge et le causse du Larzac qui est retenu. Une aubaine pour la cité du gant, victime à cette époque des fameux bouchons estivaux.

Béton contre métal

Dessiné par Norman Foster, architecte, épaulé par Michel Virlogeux, ingénieur, le viaduc sélectionné prendra la forme d’un ouvrage à haubans. En 2001, l’État finit par lancer un appel d’offres pour la construction de la structure. Eiffage est sélectionné et prendra intégralement à sa charge le financement de l’opération, estimé à 320 millions d'euros. En contrepartie, l’entreprise de travaux publics obtient la concession pour une durée de 70 ans. "Bouygues proposait un projet correspondant au cahier des charges de l’État, mais il était tout béton, se remémore Jacques Godfrain, maire de l’époque. On leur faisait le reproche que ça allait bouffer le paysage. Et puis Eiffage est arrivé, en proposant des pylônes et un tablier métallique. La finesse du métal était beaucoup plus supportable dans le paysage." L’autre avantage était une construction au sol et non dans le vide, évitant de facto les accidents. Dix-huit ans plus tard, force est de constater que l’ouvrage s’est parfaitement intégré dans le paysage des causses et fait la fierté du Sud-Aveyron.

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