Rodez : au conseil municipal, discorde autour du football et des subventions allouées au RAF
Si la France retient son souffle avant la finale du Mondial ce dimanche, le ballon rond s’est retrouvé au cœur du débat d’un conseil municipal, jeudi 14 décembre soir à Rodez. En cause : les subventions allouées au Raf.
La ville de Rodez en ferait-elle trop pour son équipe de football ? Ou pas assez ? C’est selon. Loin de l’effervescence actuelle liée à la Coupe du monde, le ballon rond s’est retrouvé au cœur d’un débat tendu lors du conseil municipal d’hier soir.
En cause, les subventions allouées au club de football local, le Raf. En 2023, elles s’élèveront à 200 000 €, contre 150 000 € en 2022. Une augmentation "injustifiée" pour Marion Berardi. La veille, dans un entretien à Centre Presse, l’élue écologiste s’en était déjà prise à "la vitrine" que représente une équipe de Ligue 2 pour une ville… "Quand je voyage, on ne me parle pas de Rodez pour son équipe de football, arrêtons de dire cela ! Et si je me fie aux réseaux sociaux, notre ville est même raillée par les autres supporters qui disent ‘‘mince, on va jouer à Rodez’’", avait-elle déclaré, dénonçant également des prix de places trop élevés à son goût. "C’est la seule subvention sportive qui augmente", a martelé sa camarade Éleonore Echène, hier dans l’hémicycle, après une comparaison avec les aides à destination de la MJC…
Un loyer de 50 000 € à plus de 240 000 € pour le Raf !
Si le maire Christian Teyssèdre s’attendait certainement à cette intervention – "Vous faites une fixation sur le football !", a-t-il d’ailleurs lancé à Rodez Citoyen –, il a en revanche subi la critique inverse de la part de Sarah Vidal. L’ancienne première adjointe, aujourd’hui dans l’opposition, a soulevé une "faille dans le système".
Et d’expliquer qu’en 2023, le Rodez Aveyron football devrait s’acquitter auprès de la Ville de 244 935 € pour l’occupation du nouveau Paul-Lignon et des autres infrastructures sportives qu’il occupe : Vabre, le Trauc, Polonia… Jusqu’alors, le Raf versait à la mairie 50 000 € pour ce qui s’apparente à un loyer. "La loi a changé. Désormais, pour éviter toute collusion entre une collectivité et un club professionnel, ce dernier doit verser un montant calculé sur l’investissement de cette collectivité. Et à Rodez, c’est 13 millions d’euros pour la première tranche de la rénovation du stade", a expliqué Olivier Nicolas, adjoint aux sports.
"Le Raf nous verse davantage que ce qu’on lui donne !"
Pour Sarah Vidal, le calcul était donc vite fait… "Le Raf va verser à la Ville plus de 240 000 € et on lui donne 200 000 € de subventions. Il nous verse donc davantage que ce qu’on lui donne. Je n’appelle pas cela un soutien", a-t-elle indiqué, rappelant "que ce club n’appartient pas à un riche qatari et n’est pas au CAC40. Il est l’image de la ville".
"Quelle démagogie Mme Vidal !, s’est alors offusqué Christian Teyssèdre. Vous venez ici défendre une société privée ? Vous ne soutenez plus la Nupes ? Je suis choqué par cette intervention". L’édile a ajouté que le club bénéficiait également d’une subvention à hauteur de 200 000 € de la part de l’Agglomération. Et que l’entretien des terrains "coûte à la collectivité plus de 600 000 € tous les ans". "Nous sommes en très bonne entente avec les dirigeants de ce club", a-t-il ensuite conclu. Avant que le football ne revienne dans le débat à l’heure du vote pour le budget 2023 où le nouveau stade Paul-Lignon s’affiche en tête des investissements. En tout, il devrait coûter 24 M€ hors taxe. "Au départ, on nous l’avait présenté à 9 M€. J’appelle cela un sérieux dérapage financier…", a commenté le représentant de la droite, Serge Julien, quand les élus de Rodez Citoyen ont dénoncé le fait que "sur 100 € investis par la Ville en 2023, 42 € vont à ce stade, contre quelques euros pour les autres sports et des centimes pour la culture"…
338 500 € pour les autres
Outre l’augmentation de la subvention pour le Rodez Aveyron football – 200 000 € –, le conseil municipal de jeudi soir a dévoilé les subventions allouées aux autres clubs de la ville. Elles représentent une enveloppe de 338 500 €. - Gym : 50 000 € - Rugby : 48 000 € - Handball : 40 000 € - Basket : 35 000 € - Escrime : 31 500 € - Natation : 26 000 € - Judo : 20 000 € - Athlétisme : 20 000 € - Tennis Padel : 20 000 € - Vélo-club : 15 000 € - Badminton : 6 000 € - Taekwondo : 6 000 € - Tir à l’arc : 6 000 € - Triathlon : 4 000 € - Karaté : 4 000 € - Moto-club : 2 000 € - Quilles : 2 000 € - Pétanque : 1 000 € - Roller hockey : 1 000 € - Entente bouliste : 1 000 €.
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