Rodez. Aveyron : le Département prévoit un "amortisseur de crise" de 20M€ pour 2023

Prix de l’énergie en hausse de 17,9 %, +9,9 % sur les produits alimentaires et inflation de 7,1 % à fin octobre… C’est dans un contexte "inédit et incertain", à l’issue d’une année 2022 hors norme, que les conseillers départementaux de l’Aveyron se sont réunis hier matin pour leur débat d’orientations budgétaires.

En ouverture de séance, le président Arnaud Viala, pour cette dernière session de 2022, a évoqué un futur budget placé sous le signe de la " détermination ". " Nous devons définir nos choix et nos priorités pour assurer nos missions essentielles de solidarités sociales et territoriales ", a-t-il déclaré, soulignant un récent sujet de satisfaction : " Notre département est retenu parmi les territoires pilotes pour l’expérimentation France travail, ce qui permettra de faire évoluer notre approche par rapport au RSA. C’est un espoir pour les bénéficiaires du RSA ", dont les aides, dans l’Aveyron, seront désormais versées contre 15 à 20 heures de travail chaque semaine.

Pour 2023, le Département prévoit des dépenses de fonctionnement à hauteur de 338,40 M€ avec des recettes de 382,50 M€. Du fait de la crise économique et d’une hausse des coûts dans les collectivités, les services anticipent une stagnation, voire une diminution des recettes. Les charges de fonctionnement sont en hausse de 20 M€, un montant sans précédent, et le Département prévoit par ailleurs une baisse des DMTO, taxe acquittée lors des transactions immobilières, qui ont atteint un niveau record cette année.

Sur les trois prochaines années, l’investissement devrait avoisiner au total 175 M€, soit près de 58 M€ par an. Pour parer à toute éventualité, et notamment une éventuelle crise économique, 20 M€ sont prévus en 2023, un "amortisseur de crise" selon Arnaud Viala.

Près de 60 M€ sont prévus pour les investissements en matière de mobilité, pour les bâtiments, collèges, l’aide aux collectivités…

Du côté des solidarités humaines, une des principales compétences du département, elles vont augmenter de 6 % à 212 M€, soit plus de la moitié du budget. Dans le détail : enfance et famille, 28,30 M€ (+2,2 %) ; personnes âgées 70,61 M€ (+11,8 %) ; personnes handicapées 50,20 M€ (+3,1 %) ; emploi et insertion 32,48 M€ (+6,8 %).

Ces orientations n’ont rencontré aucune opposition. Arnaud Combet, pour la Gauche, a souligné qu’il était "important de maintenir un niveau élevé de l’investissement". "Cela va dans le bon sens, je partage pleinement le débat tel que proposé à l’assemblée", a-t-il affirmé, sa collègue Sarah Vidal soulignant "la qualité de la présentation du rapport".

"Cela laisse présager d’une belle unanimité lors du vote dans quelques semaines du budget 2023", s’est réjoui Arnaud Viala, qui entend, au nom de l’ensemble des conseillers départementaux, " rester optimiste et déterminé pour apporter aux Aveyronnais le meilleur service et les équipements qu’ils attendent".