Rodez. Crise des hôpitaux : en Aveyron, Vincent Prévoteau donne "carte blanche pour recruter"

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  • Vincent Prévoteau, directeur de l’établissement au côté d’Aurélia Gambaraza, directrice adjointe en charge des affaires médicales.
    Vincent Prévoteau, directeur de l’établissement au côté d’Aurélia Gambaraza, directrice adjointe en charge des affaires médicales. Centre Presse Aveyron - Ph.H.
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Le directeur de l’hôpital Jacques-Puel de Rodez, et des centres hospitaliers du Nord-Aveyron (Espalion, Decazeville, Espalion, Saint-Geniez-d’Olt, le Vallon, Aubin), reconnaît des tensions sur les effectifs mais il explique que, dans un même temps, ces derniers ont augmenté depuis 2017.

Entre l’absentéisme croissant lié au mal-être des soignants, les difficultés de recrutement et les fermetures de lits, la crise des hôpitaux ne semble pas près de se résorber. Au printemps, une enquête conduite par la Fédération hospitalière de France (FHF) a révélé l’ampleur du problème.

Elle souligne que 99 % des hôpitaux et Ehpad publics rencontrent des difficultés de recrutement. Si les effectifs de ces établissements ont augmenté de 3 % entre 2019 et 2021, ils n’ont pas permis de " réduire la proportion de postes vacants chez les aides-soignants et infirmiers ", ni de répondre aux besoins structurels et à l’augmentation de la demande de prise en charge.

L’hôpital Jacques-Puel de Rodez n’est pas épargné par cette problématique. Seulement, son directeur Vincent Prévoteau l’assure : "Je laisse carte blanche pour les recrutements et nos effectifs sont en progression."

Quels sont les besoins en termes d’effectif ? Quel est le secteur le plus en tension ?

Aujourd’hui, nous comptons plus de 80 postes supplémentaires par rapport à 2017, date de mon arrivée à la tête de l’hôpital. Notre activité a fortement augmenté. Sauf que nous avons toujours des besoins.

Je dis souvent que la directrice des soins a carte blanche pour recruter. Le secteur le plus en tension est celui des infirmiers. Même si par rapport à 2017, nous avons une vingtaine d’infirmiers en plus. Il est aussi important d’arriver à structurer les autres pôles de professionnels de santé. Notre volonté, depuis 2017, est d’appliquer une politique de recrutement, une stabilisation des équipes, des spécialités, et de ne pas fermer des lits. Nous avons régulièrement entre six et treize lits supplémentaires ouverts.

Pour les professions médicales, depuis le début de l’année, nous avons eu huit départs de médecins pour vingt-trois arrivées. En 2020, nous avons recruté près de 60 soignants en sortie d’école. D’ailleurs, sans cela, nous aurions eu dû mal à surmonter la crise sanitaire.

Par quels moyens êtes-vous parvenu à cet objectif ?

Nous avons fait basculer plusieurs CDD en CDI, il y a eu des vagues importantes de titularisation. Nous avons ouvert des contrats d’allocations d’études. Quinze ont été signés depuis le printemps. Il est ouvert aux infirmiers et aides-soignants. Nous espérons l’ouvrir aux manipulateurs radio. Plusieurs dispositifs existent aujourd’hui pour combler certains besoins et, en plus des équipes de soins, nous devons aussi renforcer les personnels supports (administratif, techniciens). Rodez est un établissement atypique puisque nous avons retrouvé notre niveau d’activité d’avant 2019.

Ces tensions sur les effectifs, associées à une activité soutenue, entraînent-elles une certaine forme de mal-être chez certains soignants ?

Notre taux d’absentéisme dans l’établissement est autour de 7 %. Ce taux n’est pas extrêmement élevé par rapport à la moyenne nationale. Mais tous les professionnels ont été mis à rude épreuve durant la crise.

Le projet social de l’hôpital est en complète refonte, en particulier sur la qualité de vie au travail. Cela contribue aussi à l’attractivité. Par exemple, sur la question de l’astreinte, il est important que les soignants soient rappelés dans le cadre d’un système organisé. Nous devons également être attentifs au rapport entre la vie personnelle et professionnelle.

Vous rappelez régulièrement la nécessité de collaborer plus étroitement avec la médecine de ville afin, notamment de désengorger le service des urgences. Qu’en est-il réellement ?

C’est un travail mené par certaines maisons de santé, nous avons aussi mis en place une maison médicale de garde, nous l’avons renforcé sur le plan paramédical. Mais les passages aux urgences sont nombreux.

Avant-hier par exemple, nous avons comptabilisé 95 passages, il y a quelques jours, c’était plus de 120. C’est un travail de vigilance, d’écoute des équipes de tous les jours.

Quelle place souhaitez-vous donner à l’hôpital de Rodez ?

Je le dis souvent, nous sommes à distance des centres hospitaliers universitaires mais nous avons toujours vocation à travailler sur la recherche, à former des internes, nous nous sommes positionnés pour accueillir des externes. Nous avons un hôpital qui est plein et qui répond aux besoins de la population qui a une place importante.

Avec l’Institut de cardiologie vasculaire, l’hôpital prendra une autre dimension. Mais Rodez n’a pas vocation à aspirer toute l’activité des établissements de la région. Nous voulons conserver les équilibres territoriaux.

Certaines rumeurs vous disent sur le départ.

Normalement, dans trois ans, je devrais partir. Mais pour l’instant, je ne suis pas sur le départ.

1214

Au 14 décembre, le personnel de la maternité de l’hôpital Jacques-Puel de Rodez avait réalisé 1 214 accouchements. Un chiffre stable par rapport aux années précédentes.
 

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