Rugby : une arrivée à Rodez contrariée pour l'Argentin Lautaro Fiat

En fonction du résultat de la finale du Mondial entre la France et l’Argentine, le retour en bus, cet après-midi, de La Salvetat-Saint-Gilles, en Haute-Garonne, vers Rodez n’aura pas la même saveur pour Lautaro Fiat. Soit il sera heureux, et pourra chambrer ses nouveaux partenaires qu’il a rencontrés il y a deux semaines, soit les rôles seront inversés. Car s’il s’est "rompu partiellement le tendon entre le coude et le biceps à l’entraînement, le lendemain de son premier match avec la B contre Nérac", selon son coach Jérôme Broseta, le tout nouvel arrivant en terre rouergate sera bien du déplacement pour encourager Rodez aujourd’hui. " C’est mal parti, mais humainement, ça paraît être un très bon mec. Dimanche dernier, il est venu à Gimont, et là, il revient encore avec nous. C’est quelqu’un qui est impliqué, qui a faim, et qui a envie de prouver. C’est de bon augure", relativise un Broseta qui paraissait particulièrement déçu que l’aventure en Aveyron de son nouveau poulain, évoluant aux postes de 2e et 3e lignes, débute de cette manière.

Pour Lautaro Fiat (28 ans), qui a attendu depuis le mois de juillet que les services de l’immigration valident son visa de travail, cette situation est dure à vivre. Alors, c’est important pour lui de continuer son intégration : "C’est très difficile pour moi. Mais c’est comme ça, ça fait partie des défis que la vie vous lance. Il faut que je continue d’aller de l’avant dans ma vie et avec mon nouveau club. Pour l’instant, c’est super dur de m’intégrer, parce qu’il y a la barrière de la langue. Je ne parle pas encore français, mais ça va venir. Je fais des cours en ligne pour apprendre rapidement. J’ai deux mois devant moi… Mes partenaires sont de très bonnes personnes, et on essaye de communiquer un peu en anglais, un peu en espagnol, et sinon, avec Google Traduction. Même si je suis blessé, je vais aux matches et aux entraînements pour passer le plus de temps possible avec eux."

Déjà un ami au sein du groupe

Heureusement pour Fiat, son arrivée à Rodez ne rime pas totalement avec "dépaysement". En signant ici, il a, en effet, retrouvé son grand ami pilier, Lorenzo Lema, qu’il avait connu lorsqu’il évoluait en Argentine, à San Patricio. C’est d’ailleurs grâce à lui qu’il est à ce jour licencié sang et or. "Lorenzo nous l’avait recommandé, en nous disant que c’était vraiment un bon joueur, et nous avait donné son contact", se souvient Jérôme Broseta.

Et en plus de lui avoir permis de venir ici et d’avoir "une meilleure vie", comme il l’explique, Lema l’a aussi intégré à sa nouvelle ville : " Il m’a présenté ses amis argentins qui vivent ici. On est un groupe de cinq. Je vais donc pouvoir passer les fêtes avec eux, et ne pas être seul. Et j’ai aussi d’autres amis compatriotes à Toulouse, qui viendront les passer avec nous."