Hausse des prix : le bois énergie a le vent en poupe en Occitanie

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  • Plus de 50 acteurs de la filière bois énergie ont débattu lors de la journée régionale au Caveau.
    Plus de 50 acteurs de la filière bois énergie ont débattu lors de la journée régionale au Caveau. Midi Libre - J.-M. C.
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Jean-Marc Cognot

Experts de la filière bois et élus se sont retrouvés pour faire un point sur la situation.

L’association des Collectivités forestières (Cofor) d’Occitanie réunit les élus de communes forestières. En Occitanie, ce réseau regroupe plus de 700 collectivités. La mission des Cofor est notamment de défendre les intérêts des collectivités et de les accompagner au niveau technique. Les Cofor d’Occitanie ont organisé au Caveau, dernièrement, une journée régionale sur le thème du "bois énergie, une solution pour notre territoire".

Augmentation du coût des énergies fossiles

Plus de cinquante participants étaient présents, des élus, des techniciens de structures institutionnelles et des acteurs de la filière forêt et de son exploitation. "Aujourd’hui, il y a beaucoup de projets sur le territoire du fait du coût des énergies fossiles, explique Stéphane Magot, vice-président de l’union régionale des Cofor d’Occitanie. Cela nécessite de se préoccuper de leur capacité d’accompagnement."

Un projet simple consiste à remplacer la chaudière au fioul d’une école par une chaudière à bois énergie. Mais c’est aussi construire un réseau de chaleur qui desservira des équipements publics et des particuliers, comme la chaudière bois énergie de Saint-Affrique. "Le contexte général, c’est un fort regain d’intérêt pour le bois énergie", constate Stéphane Magot.

"On prend conscience que l’on en a sur le territoire, mais il faut créer les infrastructures pour l’exploiter dans un rythme en adéquation avec l’augmentation de la consommation. Il n’y a pas de menace de pénurie de bois dans notre région. Il est moins soumis à la spéculation que les autres énergies. Sa mobilisation est un facteur de résilience des territoires, tout en contribuant à une bonne gestion environnementale et en n’aggravant pas le changement climatique. En ce qui nous concerne, le bois énergie, c’est le bois déchiqueté et les granulés".

Retour des granulés en 2023 ?

Pour Éric Vial, délégué général de la fédération du chauffage aux granulés de bois et des fabricants des appareils jusqu’aux installateurs, "la filière énergie bois est sous tension. Le granulé est demandé depuis des années. C’est une solution vertueuse et renouvelable." La double crise énergétique de l’été 2021 et de la guerre en Ukraine en février a eu un double effet sur la filière : "De plus en plus de gens veulent sortir des énergies fossiles et se tournent vers les granulés. Cela a créé en 2022 une demande panique sur ce combustible avec une bulle, des prix élevés et une difficulté d’approvisionnement. On va retrouver une situation sereine à nouveau début 2023."

350 projets de chaufferies biomasse aidés par la Région

La filière est en forte croissance, avec une vision à long terme et un développement de la production de granulés très important sur les années à venir. "Il y a une sensation de pénurie alors que la filière a mis tous les mois sur le marché près de 250 000 tonnes de granulés. Ce qui correspond aux besoins des installations existantes sur le marché français soit 1,7 million, c’est-à-dire des poêles et des chaudières domestiques et collectives." 

Depuis 2016, 350 projets de chaufferies biomasse et six plates-formes ont été aidés par la Région, soit 27 M€ de financements pour 134 M€ d’investissements. Pour le député Jean-François Rousset, "le bois est une bonne énergie de substitution."

1 085 chaudières bois en Occitanie

"En Occitanie, il y a actuellement 1 085 chaudières bois qui alimentent un bâtiment ou les réseaux de chaleur, indique John Pellier, directeur adjoint des Cofor d’Occitanie. Elles consomment 1,3 million de tonnes par an en bois énergie. En France et en Occitanie, on ne coupe qu’un tiers de ce que la forêt produit chaque année pour tous les besoins de la filière bois. Il y a du capital forêt et on peut encore développer la partie bois énergie. On n’est pas dans la déforestation. Il faut rester attentif à ce que l’on fait, point. On est sur une gestion durable de la forêt. Le code forestier encadre les coupes de bois."

 

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