Rodez. Immobilier : avec plus de 6 100 transactions, 2022 est une année record pour l'Aveyron

Alors que les taux d’intérêt s’envolent depuis quelques mois et dans un climat d’inflation marquée, la croissance du marché immobilier aveyronnais s’est malgré tout maintenue en cette fin d’année. Mais à un rythme plus lent durant ce dernier trimestre.

"La pierre, valeur refuge"

Dernièrement, la chambre des notaires de l’Aveyron a présenté les données de l’année 2022 qui a été synonyme de "dynamisme". Pour Franck Selieye, notaire à Marcillac-Vallon et président de la chambre, "la pierre joue plus que jamais son rôle de valeur refuge".

Hausse du volume des ventes dans l'ancien

Deux éléments peuvent permettre d’illustrer cette tendance : le volume des ventes des maisons anciennes a augmenté de 15 %, celui des appartements anciens de 11 %, tout cela sur une année.

Plus grande accessibilité financière en ruralité

"L’immobilier dans nos départements ruraux est porté par une plus grande accessibilité financière, complète Franck Selieye. Alors que l’inflation rend plus difficile les conditions d’accès aux crédits, nous bénéficions de prix d’achat plus raisonnable qu’ailleurs. Ces conditions augmentent les chances des candidats à la propriété, d’obtenir leur prêt."

Dans le détail, plus de 6 100 transactions immobilières, tous types de biens confondus, ont été enregistrées par les notaires de l’Aveyron. "Le volume de ventes estimé sur l’année glissante arrêtée au second trimestre 2022 représente un record absolu", se félicite Franck Selieye. À titre de comparaison, le nombre des ventes avoisinait les 3 000 en 2013.

Dans un même temps, en Occitanie, le prix médian des appartements anciens a progressé sur l’année (+ 5,8 %), tout comme celui des maisons anciennes (+ 4,2 %). En Aveyron, les évolutions sont comparables avec une hausse de 7,3 % sur le marché du collectif ancien (1 640 €/m2) et de 4 % sur celui de l’individuel ancien.

Le marché de l’immobilier toujours en hausse à Rodez

À Rodez et ses environs, le marché de l’immobilier est en hausse pour la septième année consécutive. Fin août 2022, le prix médian s’établissait à 1 920 €/m2, soit une progression annuelle de 12 %. Et depuis 2015, la hausse cumulée atteint les 42 %. La majorité des biens vendus sont des trois pièces (32 %), suivis des 2 pièces (30 %) puis des 4 pièces (22 %). Les 5 pièces et plus représentent 7 % des ventes et les studios 9 %.

Les autres communes du Ruthénois ont connu aussi de fortes hausses du prix de vente des maisons anciennes : Luc-la-Primaube, + 19,7 % ; Olemps, 17,8 % et Onet-le-Château, + 4,5 %.

De fortes disparités sur le Nord-Aveyron

Concernant le secteur du Nord-Aveyron, toujours fin août 2022, le prix au m2 médian d’un appartement ancien atteignait 1 150 €/m2, soit une progression annuelle de 12,9 %. Sur la même période, le prix de vente médian d’une maison ancienne avait augmenté de 13,8 %, pour atteindre 100 000 €.

Pour autant, cette valeur médiane "masque de fortes disparités locales, puisque les prix vont du simple au quintuple entre les maisons anciennes de Viviez (46 700 €) et celles de Valady (236 000 €)".

Des biens acquis plus grands à Millau et ses environs

Du côté de Millau et de ses environs, les notaires ont constaté une forte hausse, de 17,5 % pour les appartements anciens (1 450 €/m2) et de 18 % pour les maisons anciennes (pour un prix médian de 200 000 €). Toutefois, ces hausses importantes doivent être "relativées car, sur la dernière année, les biens acquis sont plus grands et donc plus onéreux que ceux de l’année précédente", indique la chambre des notaires.

Par exemple, sur les biens collectifs anciens, les appartements de quatre pièces et plus ont gagné 9 points de part de marché ; sur l’individuel ancien, les maisons de cinq pièces ont gagné 3 points et la surface habitable médiane a progressé de 5 m2. À Millau, les progressions des prix sont de 17,9 % pour les appartements anciens (1 470 €/m2) et de 24 % pour les maisons anciennes (pour un prix médian de 213 000 €).

Un marché aussi en progression à Villefranche-de-Rouergue

Le marché de l’immobilier à Villefranche-de-Rouergue et ses environs est en nette progression de 11,4 % sur un an (prix médian de 1 460 €/m2). Tandis que celui des maisons anciennes reste quasiment stable (1,3 % à 121 500 €). Sur une période de 10 ans, le marché du collectif ancien a fait un bond de 22 % et celui de l’individuel a augmenté de 10,5 %. À Villefranche-de-Rouergue, le prix médian d’un appartement ancien atteint les 1 340 €/m2 (+ 2,3 % sur un an). Le prix médian d’une maison ancienne se situe aux alentours des 110 400 €.

Si les notaires espèrent que l’année à venir sera aussi bonne que la précédente, plusieurs facteurs pourraient venir ternir ce tableau.

En effet, "de profondes mutations sont en train de s’opérer, assure Franck Selieye. En particulier en ce qui concerne les nouvelles normes environnementales avec lesquelles nous allons devoir composer."