Aveyron : retour sur un long combat pour défendre le prix du lait en 2022

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  • La filière laitière a subi de plein fouet les hausses du coût des matières premières, comme les épisodes de sécheresse.
    La filière laitière a subi de plein fouet les hausses du coût des matières premières, comme les épisodes de sécheresse. - JAT
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Tout au long de l’année 2022, les syndicats agricoles (FDSEA et JA) se sont mobilisés pour que le prix payé aux producteurs soit plus rémunérateur. Avec des résultats encourageants.

Tout au long de l’année 2022, les syndicats agricoles (FDSEA et JA) ont été sur le pied de guerre pour défendre un prix du lait « plus juste pour les producteurs ». En effet, à plusieurs reprises, les agriculteurs se sont mobilisés dans un contexte de négociation de prix entre les producteurs et les distributeurs.

Au mois de février et de juin, les producteurs laitiers ont d’abord réalisé des relevés dans les grandes surfaces. Et ils ont pu constater que les prix du lait UHT variaient, pour les premiers prix, de 71 à 76 centimes le litre. Un écart qui avait poussé les syndicats à poursuivre leur enquête pour « défendre la construction du prix dite en « marche en avant » et un plus juste retour aux producteurs ». En effet, les agriculteurs, et en particulier les représentants de la FDSEA et des JA, avaient fondé de grands espoirs dans la promulgation de la loi Egalim 2. Ce texte est censé mieux encadrer la rémunération des agriculteurs.

Mais des tensions sont ensuite apparues, en juillet, entre les producteurs et les coopératives laitières. Et en particulier avec Sodiaal qui avait décidé, mi-juin, de mettre de côté sa formule de prix pour le reste de l’année, alors que les producteurs s’attendaient à une hausse des prix progressive sur cette même période. Après avoir engagé ce bras de fer, les agriculteurs sont allés vérifier dans les grandes surfaces que la hausse des prix voulue avait été répercutée sur les étiquettes. Dans un même temps, les représentants syndicaux ont rencontré les cinq parlementaires afin de les sensibiliser sur les avancées timides de la mise en œuvre de la loiEgalim.

Des actions avec un vrai impact

Pour Marie-Amélie Viargues, secrétaire générale de la FDSEA et membre de la section bovin-lait, ces actions ont permis « à de nombreux agriculteurs de pouvoir mieux vivre de leur travail ». « Mais malheureusement, oui, cette année 2022 a été très compliquée », déplore l’agricultrice. Des difficultés auxquelles sont venus se greffer des épisodes de sécheresse qui sont venus grever un peu plus les trésoreries. Avec pour conséquence notable une diminution plus marquée du cheptel bovin ces derniers mois. « Même si rien n’est gagné, nous allons maintenir la pression que nous mettons sur les différents acteurs de la filière laitière car les enjeux à venir sont importants », reprend Marie-Amélie Viargues.

Dans quelques semaines, s’achèveront les négociations entre les industriels de l’agroalimentaire et les grandes surfaces. Si le prix du lait collecté a été revalorisé, que ce soit pour le lait conventionnel ou bio, « on espère que ces hausses s’inscriront dans la durée », poursuit-elle.

Plus généralement, si cette hausse des prix permet aux agriculteurs de « mieux vivre de leur métier », ces différents épisodes ont marqué la profession. « La pyramide des âges est plus vieillissante, concède Marie-Amélie Viargues. Certains sont amenés à se poser des questions quant à leur avenir et d’autres n’encouragent pas forcément des jeunes à reprendre les exploitations. Ces hausses des prix peuvent permettre de changer les perspectives, même si l’on veut qu’elles soient plus importantes. »

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