Aveyron : éthiques et tops, les chocolats de Benjamin Bazoge à Najac

La Chocolaterie du nouveau monde. Avant même de pousser la porte de l’atelier boutique de la rue du Bourguet, à Najac, la chouette enseigne vous éveille les sens et flatte gentiment vos papilles. Bienvenue dans l’univers délicieusement et subtilement chocolaté de Benjamin Bazoge, jeune et inspiré chocolatier engagé dans la démarche du "bean to bar", autrement dit de la fève à la tablette.

La passion du chocolat

Cette passion du chocolat, Benjamin l’a depuis son plus jeune âge. "J’aime ça depuis que je suis enfant. Je rêvais d’ailleurs d’être pâtissier, raconte le jeune homme. Après un bac dans l’hôtellerie-restauration, je suis venu à la pâtisserie en passant une mention complémentaire, en 2013. J’ai commencé à travailler le chocolat et j’ai créé mes premières recettes en pur autodidacte. Le fait de ne pas avoir eu un cursus classique, formaté, permet d’ouvrir les horizons."

Après avoir été crêpier ambulant pendant quelque temps en Franche-Comté, ce trentenaire originaire du Loir-et-Cher est installé avec sa petite famille, à Najac, depuis 2020. Durant les premiers mois, Benjamin a commencé à produire son chocolat dans le mini-laboratoire installé à son domicile. Commercialisés sur le marché de Najac et dans l’épicerie du village, ses chocolats ont rapidement séduit la clientèle. Le bouche-à-oreille a fait le reste et Benjamin a pris un premier apprenti, Raphaël, pour assurer sa première saison aveyronnaise.

Une heureuse rencontre

Sa rencontre avec Pascale Gatabin, sur le marché de Najac, fut déterminante. "Son approche éthique et engagée, cette mouvance du juste, du vrai, m’a bien branché. Benjamin est vraiment passionné et il a toujours plein d’idées", témoigne cette ancienne restauratrice des Côtes-d’Armor, qui a décidé de changer de vie et de venir se poser avec son mari sur les hauteurs de Najac, où le couple avait fait l’acquisition en 1998 d’un vieux corps de ferme pour le restaurer et y aménager des gîtes. "J’avais un peu marre de la restauration et le covid a accéléré les choses, mettre de la nourriture dans des barquettes, ce n’est pas mon truc…", avoue Pascale qui s’occupe de la commercialisation et de la vente dans la boutique atelier, ouverte depuis juin dernier, ainsi que sur les marchés. "Nous sommes complémentaires", apprécie l’ancienne restauratrice.

Des fèves entières

Adepte d’une certaine façon de la philosophie du manger conscient et d’une économie sociale et solidaire, Benjamin travaille des fèves entières.

Des fèves bios, fermentées et séchées, en provenance de régions de la ceinture équatoriale, dans le cadre d’un commerce éthique et équitable, qui bannit le travail des enfants et permet d’offrir une juste rémunération aux producteurs. Après avoir été minutieusement triées, les fèves de cacao sont torréfiées dans un four à bois, chez des boulangers paysans du coin. Benjamin torréfie également ses noisettes, amandes, pistaches et autres noix, en fonction de ses besoins. Une fois torréfiée, la fève est dépelliculée, puis concassée pour obtenir le grué de cacao, qui va donner la pâte de cacao. Celle-ci est conchée de 24 heures à 72 heures, en fonction de la recette, avec du sucre de canne non raffiné, du panela. "L’idée est d’enlever le maximum de sucre et de ne pas rajouter de matières grasses", précise Benjamin, qui propose plus d’une quarantaine de produits, bénéficiant du label "Nature et Progrès" : chocolats en tablettes, bonbons pralinés, plaques gourmandes, moulages et personnages de Noël, orangettes, beurre de cacahuète et autres pâtes à tartiner, sans huile végétale. Durant l’été, Benjamin a même fabriqué des glaces maison, aux parfums de vanille et de chocolat, avec du lait de la ferme voisine du Marigot. Lorsque nous lui avons rendu visite, Laurie, qui réalise son apprentissage en alternance, dans le cadre d’un bac professionnel de chocolatier, était en pleine préparation. L’occasion d’apprécier tout l’art du travail particulièrement délicat du chocolat. Parmi ses différents projets, Benjamin envisage désormais de faire l’acquisition d’un torréfacteur solaire, pour aller encore plus loin dans sa démarche "naturelle". Mais le mieux, et surtout le meilleur, est assurément de lui rendre visite. Et de savourer ses chocolats éthiques et tops. Un véritable régal.

L’atelier boutique de la Chocolaterie du nouveau monde est ouvert du mercredi au dimanche, rue du Borguet, à Najac. Tél. 0 612 244 709. Sur le Net : www.chocolateriedunouveaumonde.com