La grève à la SNCF n'y est pour rien : à Millau, les trains sont supprimés par manque de personnels
Si le mouvement de grève à la SNCF défraye actuellement la chronique, à Millau, ce débrayage n'est pas suivi mais les trains sont annulés... tout simplement faute d'embauche. On raconte.
C'est le jour du réveillon de Noël : ce samedi 24 décembre en fin de matinée, dans la gare de Millau, les voyageurs voulant se rendre à destination de Béziers sont priés de rester sur le quai. De même, de l'autre côté, les Biterrois voulant passer les fêtes de Noël dans la Cité du gant et prendre le train de 18h16 pour Millau sont invités à changer de mode de transport. D'un côté comme de l'autre, les deux rames ne pointeront pas leur bout de leur nez.
La raison n'est pourtant pas à chercher du côté du mouvement de grève des contrôleurs d'ampleur nationale. À Millau, si le personnel ne débraye, c'est qu'il est aux abonnés absents. En effet, faute d'agents de circulation disponibles, les trains ont tout bonnement été annulés par la direction.
Des annulations fréquentes dans le Sud-Aveyron
"Un plan de transport adapté a été mis en place sur l'Occitanie, détaille Frédéric Laur, secrétaire de la Confédération générale du travail (CGT) cheminots de Millau. On a supprimé des trains sur toute la région pendant les vacances de Noël puisque nous n'avons pas la capacité de les faire, car il faut que l'on accorde des congés à nos agents et que nous n'avons pas assez de personnels."
Ces suppressions sont fréquentes dans le Sud-Aveyron. "On est quand même à six ou sept suppressions cette semaine par manque de personnel, c'est quelque chose de récurrent, poursuit le syndicaliste. Un jour il va manquer des agents de circulation, un autre on a un problème au niveau des aiguilleurs. Il nous manque quatre personnes jusqu'au mois d'avril pour faire fonctionner correctement les lignes sur notre secteur, le service est fortement dégradé."
"La direction prend en otage les usagers"
Une situation plus qu'aberrante pour le cheminot, dénonçant la mauvaise image du personnel ferroviaire aux yeux des Français. "Quand nous sommes en grève, on nous accuse de prendre en otage les usagers mais là, la direction n'embauche pas le personnel qu'il faut, donc j'aimerais qu'on dise que la direction prend en otage les usagers sur notre ligne", s'indigne Frédéric Laur.
Au train où vont les choses, la situation n'est pas près de s'améliorer, notamment sur le tronçon reliant Mende à la Bastide (un train appelé aussi le Translozérien). "Il y avait qu'un seul aller-retour et depuis le 1er octobre, il est supprimé, on le remplace par un car (seul un train hebdomadaire est planifié pour les scolaires, NDLR). On fait passer des trains techniques toutes les 72 heures pour que les lignes restent en fonctionnement, à vide, mais l'usager n'a plus de train."
Le train est loin d'être le transport de demain, dans le Sud-Aveyron. Quant au reste du département...
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