Pauline Ferrières, jeune entrepreneuse ruthénoise qui cultive l’art traditionnel de la Chine

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  • La créatrice ruthénoise Pauline Ferrières   a proposé une boutique éphémère à Paris,  où elle est installée,  pour rendre hommage  à l’artisanat traditionnel chinois.	Rui Dos Santos
    La créatrice ruthénoise Pauline Ferrières a proposé une boutique éphémère à Paris, où elle est installée, pour rendre hommage à l’artisanat traditionnel chinois. Rui Dos Santos
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A Paris, Rui DOS SANTOS

Installée à Paris depuis septembre, elle a proposé une boutique éphémère pour présenter les créations de sa marque Deyi.

Elle est tombée amoureuse de la Chine en classe de seconde au lycée Foch à Rodez, grâce à Agnès Beschard, l’enseignante de mandarin. Depuis, cette jeune femme, née en 1996 dans le chef-lieu aveyronnais, et l’Empire du Milieu sont inséparables ! Tant et si bien que, le bac ES en poche et après deux ans à Ozenne Toulouse en prépa économie, elle a rejoint Nantes et l’école de commerce Audencia. Et là, dans le cadre de son année de césure de son master en management culturel, elle a pris un billet d’avion pour... la Chine bien sûr.

A son arrivée, elle a eu "le sentiment d’y avoir toujours vécu". Elle a ainsi grandi avec "la philosophie chinoise comme seconde peau". Avec la créatrice de mode espagnole de 29 ans Adriana Cagigas et le designer chinois Zhang Xing (qu’elle qualifie volontiers de "maître à penser"), Pauline Ferrières a fondé Deyi, un studio de design éthique "qui œuvre à la préservation du patrimoine textile d’exception de communautés autochtones du Guizhou", au sud-ouest de la Chine.

"C’est mon projet de vie, se réjouit la Ruthénoise de 26 ans. Je n’ai pas l’impression de travailler, mais plutôt de me nourrir de ça. La culture chinoise a changé mon existence. Il y a un avant et un après 2018 !". Elle est intarissable sur le sujet : "C’est une évidence. Je me sens à ma place, je suis alignée. Beaucoup de mes amis me disent que j’étais chinoise dans une vie antérieure !". La naissance de cette marque remonte au printemps 2019 et Pauline Ferrières dresse "un bilan très positif". "Ca marche !, confirme l’intéressée. Le modèle est viable. Ma plus grande fierté est toutefois de protéger un patrimoine qui était en train de disparaître".

Une boutique éphémère au coeur de Paris

C’est à deux pas de chez elle à Paris, où elle est installée depuis septembre, entre Montmartre et la gare Saint-Lazare, qu’elle a proposé, la semaine dernière, très précisément au 18 rue Henry Monnier (9e arrondissement), une boutique éphémère, ouverte durant cinq jours. Cette deuxième expérience, après celle menée avec l’artiste plasticien aveyronnais de renommée internationale Chris Calvet en décembre 2020, a été, selon les propres termes de Pauline Ferrières, "l’occasion de redorer l’image de marque du made in China".

"Il est souvent associé à des produits cheap et de mauvaise qualité, assure-t-elle. Tout en partageant ma passion pour la Chine, je veux éduquer les clients à une nouvelle façon de consommer". Après deux collections de mode éthique préentées à la fashion-week de Madrid en 2020, la Ruthénoise a proposé lors de ce showroom parisien des pièces intemporelles et une collection homeware. "Chacune de ces pièces uniques a été réalisée avec les tissus faits main, teintée à l’indigo et autres plantes médicinales par les femmes Dong dans les villages, insiste-t-elle. Elles ont une âme, une histoire, font passer des émotions".

Elle a partagé cet espace avec Di Wu, fondatrice de la marque Cunzu, qui a exposé "sa sublime collection de bijoux" réalisés à la main par des artisanes Miao du Guizhou, et avec la céramiste Xuezhi. Il lui tarde désormais de "pouvoir repartir en Chine", son dernier séjour remontant à près de quatre ans.

En attendant, elle a traduit en français le livre intitulé "Thé - Renouer avec l’essence de la vie" de la Canadienne Christina-Jade Brunel. Elle a d’ailleurs animé, dans le parc national de Zion dans l’Utah, aux Etats-Unis, une retraite sur la méditation, sur l’art du thé et sur la philosophie des cinq énergies de la médecine chinoise. Pauline Ferrières prépare aussi sa participation au festival "Made in Asia en Occitanie" qui aura lieu en avril 2023 à Toulouse. Une opportunité pour un coup de projecteur sur cette coopérative d’artisanes du peuple Dong qui compte une vingtaine de femmes.

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