Rétro 2022 : l’Aveyron, ça reste Macron

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    L’Aveyron, ça reste Macron Centre Presse - José A. Torres
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Mathieu Roualdés

S’il a perdu du terrain par rapport à 2017 (72,81 % contre 60,07 %), Emmanuel Macron a de nouveau réalisé ses meilleurs scores nationaux dans le département lors de la présidentielle d’avril 2022.

Outre la parfaite rime, Aveyron et Macron s’accordent aussi parfaitement dans les urnes. La présidentielle 2022 en a été la preuve. Comme en 2017. Comme depuis des années dans les scrutins d’étiquettes. Qu’il est loin le temps où l’on présentait notre cher département comme asservi à la droite et son parti traditionnel : RPR, UMP… Emmanuel Macron est venu bousculer l’échiquier national, l’Aveyron avec. Et sa synthèse du "en même temps" rassemble les modérés aveyronnais et sa ruralité définitivement légitimiste. La capitale aveyronnaise, Rodez, en est le parfait exemple : Macron y a récolté plus de 70 % au second tour, contre 58,55 % au niveau national. À la sortie des urnes, les "macronistes" se voyaient déjà réaliser le triplé lors des législatives, trois semaines plus tard. Sans réussite (lire ci-dessous).

La poussée RN

Car certes, à première vue, le tableau est reluisant pour Emmanuel Macron. Mais, il ne saurait faire oublier que l’Aveyron aussi a cédé du terrain au populisme. Marine Le Pen a gagné plus de 10 points entre les deux duels (27,19 % en 2017, 39,93 % en 2022). La vague RN s’est propagée dans dix-huit communes, de La Cavalerie dans le sud (59 %) à Murols dans le nord (58,90 %) en passant par l’ouest et Cransac (55,43 %), Aubin (53,60 %) ou encore Viviez (52,08 %). C’est dans cette partie du département que le rejet de Macron s’est le plus exprimé. L’épisode de la fermeture de l’usine Sam – 333 employés –, a certainement pesé dans la balance et fait grimper la colère même si cette fois l’Union populaire et les Mélenchonistes avaient appelé à ne donner aucune voix à Le Pen…

La sensation Lassalle

Au premier tour déjà, l’Aveyron s’était illustré dans cette nation plus que jamais multiple et parfois fracturée. Si dans les zones urbaines, Jean Lassalle fait toujours sourire, ne lui en déplaise, ici le candidat s’est hissé à une quatrième place, devant les Zemmour, Pécresse, Jadot ou Hidalgo. Avec 8,68 %, le berger des Pyrénées a créé la sensation. Certainement à la faveur d’une ruralité trop oubliée par la capitale et, là aussi, d’un fort accent populaire… "Les années à venir, à coup sûr, ne seront pas tranquilles", avait anticipé Emmanuel Macron au soir de sa réélection. Les législatives ont donné du corps à cette déclaration. Même si là encore, l’Aveyron est resté Macron en majorité.

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