2022 en Aveyron : Tour de France, départs du Raf... Retour sur l'actualité sportive de l'année

Ils ont gravi une marche cette année

Au printemps, plusieurs formations aveyronnaises ont décroché leur ticket pour accéder à la division supérieure lors de cette première saison post-Covid. On rembobine.

La saison parfaite des Rafettes
Les deux saisons inachevées à cause du Covid-19 ont donné les crocs aux Rafettes pour l’exercice 2021-2022. Tant et si bien que les protégées de Mathieu Rufié ont presque réalisé un sans-faute : elles n’ont été défaites qu’une fois en 22 journées de D2, ont été quarts-de-finalistes de la Coupe de France et sacrées championnes de France de deuxième division, le tout pour retrouver l’élite, dont elles étaient descendues en 2019.

Decazeville, des phases finales couronnées de succès
Décrocher la montée en Fédérale 2 sur le terrain de Vincennes n’a rien enlevé à la joie des Decazevillois. Trois après la descente, les hommes du Sporting ont décroché leur billet pour l’accession en battant les Val-de-Marnais en seizièmes de finale aller-retour de Fédérale 3. L’aventure en phases finales des ciel et blanc s’est arrêtée le tour suivant, avec la défaite 18-30 contre Servian-Boujan.

Le Rodez basket-ball Aveyron renoue avec la Nationale
Depuis qu’il est revenu au RBA, trois ans plus tôt, Matija Sagadin visait le retour en N3 après la rétrogradation pour raisons financières. Un objectif accompli le 2 avril en play-off, avec une victoire contre Cugnaux qui a libéré le groupe sang et or.

L’année dorée des Castonétois
2022 est un cru qu’Onet va déguster pendant longtemps. Les footballeurs castonétois ont terminé la saison en fanfare en battant Lourdes 2-1chez lui, le 7 mai. Une victoire synonyme de montée en N3, échelon que le club avait atteint pour la première fois vingt ans plus tôt. Et les bleu et jaune sont à leur place : après quinze journées au cinquième niveau national, ils sont dans la moitié haute du classement. Si ça ne suffisait pas, les hommes de Yoan Boscus ont aussi réussi à aller jusqu’au 8e tour de la Coupe de France, du jamais vu dans les vestiaires castonétois.

Le Rodez rugby repêché pour retrouver la Fédérale
Le Rodez rugby a eu droit à une belle surprise de fin de saison.Alors que le XV ruthénois avait échoué en 8es de finale d’Honneur en avril, sa deuxième place en championnat lui a permis d’être repêché sur tapis vert fin juin pour rejoindre la Fédérale 3.Et avec une quatrième place à la trêve, à deux points du podium, les Ruthénois semblent maîtriser leur promotion.

Et aussi
HANDBALL. Après une saison rythmée de succès, Espalion a retrouvé la N3, quatre ans après en être descendu, et a remporté le titre de champion d’Occitanie de Prénationale.
FOOTBALL. Comtal a fait coup double la saison dernière : les deux équipes fanions se sont hissées d’un niveau. Les garçons sont montés de R3 à R2 et les filles ont quitté le départemental pour le R2.

Le Tour de France a retrouvé les routes du département

Il n’a pas fallu attendre longtemps pour voir revenir le Tour de France sur les routes aveyronnaises. Cet été, la plus grande course cycliste du monde a fait escale à Rodez pour la 5e fois et elle n’était pas passée dans le département depuis 2020. Après être arrivé à Mende samedi 16 juillet, le peloton avait pris la direction de Rodez pour le départ de la 15e étape, le lendemain. Sur le Piton et dans une chaleur étouffante, le public s’était amassé le long de l’avenue Victor-Hugo pour voir de près les Jonas Vingegaard, Thibaut Pinot et autres Thomas Pidcock. Une fois la caravane partie, les coureurs ont pris le départ vers Carcassonne. Ils ont roulé 45 km en terres aveyronnaises, en passant par la Mouline, Calmont, Réquista et Saint-Jean-Delnous. Et au bout des 202,5 km, Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck) s’était imposé dans un sprint caniculaire.

Les amateurs de la Petite Reine n’auront pas à patienter longtemps avant de voir de nouveau la vie en jaune. En effet, la ville de Rodez a été retenue pour accueillir l’arrivée de la 4e étape du Tour de France féminin, mercredi 26 juillet 2023. La course, qui en sera à sa deuxième édition, partira d’Onet-le-Château le lendemain, en prenant la direction d’Albi.

Au Raf, un maintien arraché et le départ de l’entraîneur emblématique

Cette année encore, le Rodez Aveyron football a fait vivre des émotions fortes à ses supporters. Sur le plan comptable, les sang et or ont réussi leur objectif principal, à savoir le maintien en Ligue 2, décroché au printemps. De quoi assurer au club du Piton une quatrième saison consécutive au deuxième échelon national, une longévité inédite dans son histoire.

Mais l’opération maintien a ressemblé à un sauvetage de dernière minute. En remportant leurs trois dernières rencontres, contre Toulouse (1-0), Bastia (1-0) et Caen (2-0), Joris Chougrani et ses partenaires ont rétabli une situation mal embarquée, eux qui restaient sur 18 matches sans victoire.

Après ce soulagement, les difficultés ruthénoises ne se sont pas arrêtées pour autant. En entrant dans une saison charnière, à l’issue de laquelle quatre formations seront reléguées en National en raison de la réduction du nombre de participants en Ligue 1, le Raf a fait le choix de changer ses habitudes lors du marché des transferts, en repoussant son recrutement pour attirer de meilleurs joueurs. Avec l’arrivée d’éléments expérimentés, comme Eric Vandenabeele, Akim Abdallah, Joseph Mendes ou encore Aymen Abdennour, Rodez semble disposer de l’effectif le plus compétitif qu’il n’a jamais eu.

Seulement, cette stratégie a eu pour conséquence un début de championnat manqué, à l’image des déroutes contre Bordeaux (0-3) et Metz (1-4). Le Raf traîne encore ce départ manqué, lui qui est toujours 18e. Le début de saison actuelle a surtout été marqué par le divorce entre le Raf et son entraîneur emblématique Laurent Peyrelade, survenu le 8 novembre, à la surprise générale. Après plus de sept ans au club et deux montées, l’ancien Manceau a été démis de ses fonctions peu de temps avant l’inédite trêve d’un mois et demi, en raison de la coupe du monde au Qatar. Il a été remplacé par Didier Santini, un novice à ce niveau, qui a fêté sa première sur le banc ruthénois par un revers à Sochaux (1-0) ce lundi.

Toujours à la recherche de leur première victoire à domicile de la saison, les Ruthénois ont tout de même réalisé des prestations prometteuses et obtenu un succès de prestige, en s’imposant contre Saint-Etienne sur la pelouse de Geoffroy-Guichard (2-0, le 12 novembre), deux semaines après y avoir obtenu une qualification en coupe de France (0-0, 4-3 tab). Des preuves que les sang et or peuvent y croire, eux qui vont bénéficier d’un nouvel élan avec l’inauguration des nouvelles tribunes de Paul-Lignon dès vendredi, lors de la réception de Dijon.

Retour à la normale après deux ans de perturbation

Le Covid a beau ne pas avoir disparu, l’étreinte sanitaire qui a grandement entravé le sport lors des deux années précédentes s’est relâchée en 2022. En Aveyron, de nombreux évènements majeurs ont ainsi pu faire leur retour au calendrier, pour le plus grand plaisir des athlètes, spectateurs et organisateurs.

"Grâce à l’allègement du protocole sanitaire, on voit un engouement énorme pour le retour de notre évènement", appréciait Pierre Boyer, organisateur du Roc laissagais, quelques jours avant le début de l’épreuve de VTT. Un plaisir partagé par Robert Costes, son homologue en charge de l’International de pétanque d’Espalion. "On a connu deux grosses années de frustration. En 2021, la décision a été prise seulement deux semaines avant, alors qu’on avait déjà tout préparé, rappelait-il. C’est un grand plaisir de pouvoir enfin revenir." Et de revoir les grands noms de la pétanque se masser sur les rives du Lot, à l’image de Dylan Rocher ou encore Jean-Marc Foyot, sacré en triplette avec Jean Feltain et François Ndiaye. Les contraintes n’ont pas totalement disparu pour autant. Du côté du Roc laissagais, il a ainsi fallu se rapprocher d’une société de sécurité pour contrôler les pass sanitaires. Mais quoi qu’il en soit, le retour à l’ordinaire a pu de nouveau engendrer de la passion au bord des terrains de sport, De quoi faire grimper la fièvre pour des raisons agréables, cette fois. Cela a notamment été le cas lors des finales de la coupe de l’Aveyron de football, exceptionnellement délocalisées à Millau en raison des travaux de Paul-Lignon. Après trois ans d’absence, Bozouls, chez les femmes, ainsi que Réquista, chez les hommes, ont triomphé dans l’épreuve phare du ballon rond départemental, faisant revivre la ferveur de ce rendez-vous du printemps.

L’Aveyronnaise classic a fait long feu, bien malgré elle

Alors que certains rendez-vous majeurs, comme le rallye du Rouergue, le triathlon du Lévézou ou les épreuves de quilles de huit, avaient déjà émergé en 2021, les 100 Kilomètres de Millau ont vu le bout du tunnel cette année, avec plus de 2 000 participants pour célébrer le 50e anniversaire de l’épreuve.

Seule l’Aveyronnaise classic n’a pas eu cette chance : après deux ans d’interruption à cause du Covid, l’épreuve d’enduro a cette fois été mise à l’arrêt en raison des nombreux feux de forêt du mois d’août, et cela à quelques heures du départ lors duquel plusieurs centaines de motards étaient attendus.

Quilles de huit : l’année qui a réussi aux Aveyronnais de Paris

Au printemps, les terrains de quilles de huit ont retrouvé leur rythme d’avant Covid-19. Les effectifs ont repris des couleurs après une saison 2021 marquée par une baisse générale des licences. Mais au-delà de ce retour à la normale, 2022 restera surtout gravée sur les tablettes parisiennes. Après avoir disputé leur championnat printanier, les Aveyronnais de la capitale ont brillé dès leur retour au pays. Au "France" individuel, Gary Guibert s’est adjugé l’argent après une lutte acharnée. Avant de remporter le titre par équipes en Excellence aux côtés de son père Denis Guibert, d’Antoine Dauban et d’Anthony Chauvet, ramenant le Graal à Paris, 44 ans après le dernier sacre. La quadrette de la Solidarité aveyronnaise s’est ensuite adjugé la coupe de France à Espalion. Et pour couronner le tout, Gary Guibert a bouclé la saison avec la meilleure moyenne nationale (53,86) chez les seniors hommes.

Basket-ball : on n'arrête plus la Ruthénoise Leïla Lacan

Leïla Lacan a changé de dimension en 2022. Après avoir brillé avec l’équipe du pôle espoirs en Ligue féminine 2, la Ruthénoise a été transférée à Angers durant l’intersaison. De quoi permettre à la meneuse de 18 ans de découvrir l’élite nationale ainsi que les compétitions européennes, à travers l’Eurocup. L’Aveyronnaise s’est plutôt bien accommodée au changement de niveau, elle qui bénéficie d’un temps de jeu conséquent et a pris part à quasiment tous les matches de son équipe.

Son année a aussi été rythmée par les rendez-vous internationaux avec l’équipe de France. Troisième lors de l’Euro U18 disputé en Crète, Leïla Lacan a par ailleurs été appelée pour la première fois en équipe A lors du rassemblement de novembre. Même si elle est venue en qualité de partenaire d’entraînement, cette convocation rappelle tous les espoirs placés en elle.

Condamné, le cycliste pro Alexandre Geniez a mis fin à sa carrière

Comme attendu, 2022 a bien été la dernière année de la carrière d’Alexandre Geniez, le triple vainqueur d’étape sur la Vuelta (2013, 16 et 18). Mais le cycliste flavinois imaginait un autre scénario. Alors qu’il espérait participer au Tour de France et qu’il avait retrouvé une meilleure forme, à l’image de ses deux victoires d’étape sur le Tour du Rwanda, en février, sa retraite est intervenue plus tôt que prévue. Le coureur de TotalEnergies a officialisé son arrêt début juin. Il ne s’était plus aligné sur une épreuve depuis le 2 mars et sa condamnation à 4 mois de prison avec sursis par le tribunal judiciaire de Rodez, pour violence sur sa compagne. Une décision pour laquelle il a fait appel.