Pour le Villeneuvois Frédéric Laffont de Colonges, valoriser les handicapés a du "sens"

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  • Installé en Haute-Garonne, Frédéric Laffont de Colonges n’est jamais très loin de son Aveyron.
    Installé en Haute-Garonne, Frédéric Laffont de Colonges n’est jamais très loin de son Aveyron. Reproduction L’Aveyronnais
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A Toulouse, Emmanuel Pons

D’abord sportif de haut niveau, Frédéric Laffont de Colonges s’est dirigé ensuite vers une carrière dans le médico-social. Il est aujourd’hui à la tête d’une structure qui accueille cinquante jeunes handicapés à Cugnaux

Passionné par son métier, Frédéric Laffont de Colonges, responsable d'unités du Ditep (Dispositifs intégrés, thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques) L'Oustalet chez "ARSEAA action solidaire", à Cugnaux, en banlieue toulousaine, est intarissable lorsqu’il s’agit de parler des actions qu’il mène auprès des jeunes en situation de handicap.

Mais avant de trouver sa vocation, l’Aveyronnais, né à Figeac en 1980, se destinait plutôt au sport.

Il grandit à Saint-Igest et fréquente l’école de Villeneuve-d’Aveyron avant de rejoindre le collège du Tricot à Villefranche, le lycée de la Sup puis de décrocher son bac, en 1999, au lycée Monteil de Rodez. "J’avais choisi la filière STI (électrotechnique) pour éviter de redoubler. C’était intéressant mais ça ne me passionnait pas", avoue-t-il. Il envisage alors de préparer un BTS à Souillac, dans le Lot, "mais j’avais envie de partir à Toulouse".

Capitaine des Loups de Villefranche

Là, l’ancien joueur de rugby à XIII – il a évolué pendant une douzaine d’années avec les Loups à Villefranche – s’inscrit en fac de sport à l’université Paul-Sabatier, où il obtient sa maîtrise de Staps, en 2005, mention "activité physique adaptée et santé". "Je savais que je voulais travailler dans le médico-social", souligne l’Aveyronnais.

Tout juste diplômé, il effectue alors des remplacements en tant qu’éducateur sportif ou encore enseignant dans divers établissements qui accueillent des handicapés, en Haute-Garonne et dans le Tarn. Avant de décrocher, en 2007, un poste d’enseignant en activité physique adaptée à Marquefave et à Villefranche-de-Lauragais (Haute-Garonne), dans un institut médico-éducatif (IME) et dans un Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (Itep), auprès d’un public autiste, déficient intellectuel ou présentant des troubles psychiques.

Durant 15 ans, de 2007 à 2021, Frédéric Laffont de Colonges va continuer à se former et surtout participera à la mise en place de structures adaptées, au sein de divers établissements. Avec la création de dispositifs pour favoriser l’inclusion positive des handicapés. "La pédagogie et la méthodologie autour du sport permettent l’inclusion, souligne-t-il. C’est un vecteur de lien social."

Un lien qu’il faut aussi créer entre les divers publics. "On cointervient dans les collèges pour que les élèves accueillis soient bien intégrés. On met aussi en place l’intégration inversée en invitant les élèves de primaires et les collégiens à venir à la rencontre des handicapés. C’est un échange dans les deux sens", insiste Frédéric Laffont de Colonges.

Un projet qui a du "sens"

Sens justement, pour Sport, écocitoyenneté, nature et santé, c’est le nom du projet – "cohérent, pertinent et bienveillant" – que l’Aveyronnais a mis en place. Concrètement, "vingt élèves en situation de handicap (troubles des conduites, troubles du comportement et de la personnalité, troubles associés) créent l’émulation au collège. Puis 150 collégiens apprennent dans un IME. Ce sont les jeunes handicapés qui aident les collégiens", précise le document de présentation. "Il s’agit de donner aux jeunes en situation de handicap l’accès à un milieu ordinaire, dans les meilleures conditions pour eux et aussi pour les gens qui les accueillent." Les élèves, tous ensemble, mènent des actions coopératives inclusives autour des thèmes du projet Sens. Projet qui permet de valoriser tous les acteurs et surtout d’agir sur la représentation de l’enfant handicapé. "Chaque élève sera alors perçu comme une ressource mutuelle, handicapé ou non", insiste Frédéric Laffont de Colonges.

Il décroche en septembre 2022 son master 2 GESS (Gestion des entreprises sociales et de santé), ce qui lui permet aujourd’hui, après avoir été chef de service, de diriger, depuis le 7 novembre, l’unité Ditep de Cugnaux – 30 salariés et 50 jeunes accueillis – où il apporte son énergie, sa générosité et son dynamisme et met à profit ses nombreuses années d’expérience.

Valeurs terriennes

Installé à Mauvaisin, village de quelque 200 habitants, à une cinquantaine de kilomètres de Toulouse, avec sa femme Claire – originaire de Villefranche-de-Rouergue – et leurs deux enfants, Loïs (12 ans) et Zélie (9 ans), Frédéric Laffon de Colonges retrouve, à la campagne, la nature qui l’a vu grandir près de Villeneuve. "C’est important que mes enfants puissent aller faire pipi dans le jardin, comme moi quand j’étais petit", sourit-il. Des souvenirs d’une enfance aveyronnaise et des valeurs terriennes qu’il entend bien transmettre…

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