Arrêt des remontées des tests Covid, reconduction de la grève des médecins libéraux, à quoi s'attendre cette semaine ?

  • C'est un mois de janvier "noir" qui s'annonce dans le monde de la santé.
    C'est un mois de janvier "noir" qui s'annonce dans le monde de la santé. Illustration Pixabay - Alterio Felines
Publié le , mis à jour

Cette semaine de rentrée s'annonce tendue sur le plan de la santé. "C'est un janvier noir pour éviter des années noires", annoncent les professionnels de santé. On fait le point. 

La semaine de la rentrée s'annonce tendue sur un plan social. Après une semaine de grève, entre le 26 décembre et le 2 janvier, le collectif "Médecins pour demain" a appelé, selon une information de nos confrères de RMC, ce dimanche 1er janvier,  les médecins à de nouveau fermer leur cabinet du 2 au 8 janvier inclus, faute de réponse du gouvernement.

"Au moins un cabinet médical sur deux sera mobilisé ce lundi 2 janvier", a recensé sur RMC, le docteur Christelle Audigier, la fondatrice du collectif Médecins pour demain.

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Parmi les revendications demandées, la hausse du tarif de consultation et une amélioration des conditions d'exercice. On fait le point.

Les remontées de tests Covid bloquées dès ce lundi

Cela commence dès ce lundi 2 janvier. En effet, les laboratoires ont annoncé samedi 31 décembre qu'ils ne feront plus remonter les résultats des test Covid permettant au gouvernement de suivre l'évolution de l'épidémie. 

Un nouveau bras de fer dans le conflit les opposant à la Caisse nationale d'assurance maladie concernant les économies que l'Etat veut réaliser dans les remboursement des actes de biologie courante. En effet, le texte prévoit une forte réduction de ces dépenses après les profits importants réalisés par les laboratoires avec les tests Covid-19. 

A lire aussi : Vers un "janvier noir" dans les laboratoires d'analyses médicales de France ?

Si un compromis à hauteur de 250 M€ semble en vue pour l'année 2023, les discussions bloquent pour la période 2024-2025.

Les médecins libéraux en grève

Le jeune collectif Médecins pour demain, lancé à la fin de l'été 2022, avait signé un coup d'éclat les 1er et 2 décembre derniers. Son appel à la grève avait engendré une baisse d'activité d'environ 30 % chez les généralistes, d'après les données communiquées par l'Assurance maladie. 

Rejoignez-nous sur https://t.co/2Wd4NHQ4Ev ou https://t.co/63S1bj1KPc pic.twitter.com/F26kZynKGP

— Médecins Pour Demain (@MedPourDemain) October 15, 2022

L’appel des autorités à "l’union sacrée" des professionnels de santé, dans l’espoir de "soulager" des hôpitaux débordés par la "triple épidémie" de Covid-19, de bronchiolite et de grippe, n’a pas fait renoncer le collectif Médecins pour demain.

Une nouvelle semaine de fermeture a eu lieu poursuivie entre Noël et le jour de l'an, qui a reçu le soutien de plusieurs syndicats (UFML, FMF, SML, Jeunes Médecins). Et rebelote, pour cette semaine de rentrée, les cabinets médicaux sont appelés à restés fermer du 2 au 8 janvier inclus.

Une mobilisation prévue le 5 janvier

Patients, citoyens, professionnels de santé sont appelés à manifester ce jeudi 5 janvier à Paris "pour sauver la médecine libérale : sous effectif des médecins ,épuisement, manque de moyens pour s’équiper, louer , embaucher pour mieux accueillir les patients et garantir l’accès aux soins". Le rendez-vous est donné à 13 h sur la place du Panthéon.

Patients, citoyens, rejoignez nous ,manifestez avec nous pour sauver la médecine libérale : sous effectif des médecins ,épuisement, manque de moyens pour s’équiper, louer , embaucher pour mieux accueillir les patients et garantir l’accès aux soins!!! @Sante_Gouv @Elisabeth_Borne pic.twitter.com/AcjnY3qqvR

— Médecins Pour Demain (@MedPourDemain) January 1, 2023
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Les commentaires (2)
filochard Il y a 1 année Le 02/01/2023 à 11:16

La profession s'est féminisée. 1 mois d'attente pour une consultation en cabinet médical. Avec des enfants beaucoup d'entre elles ne travaillent pas à plein temps. Mercredis, vacances scolaires, finir plus tôt... et de plus elles souhaitent des augmentations! Commencez par travailler plus! N'oubliez pas que c'est la sécurité sociale qui paye.

Altair12 Il y a 1 année Le 02/01/2023 à 09:14

Les services d'accueil des urgences à l'hôpital ou les centres de soins non programmés en ville sont actuellement complètement saturés. Ceux qui y travaillent ne savent plus où donner de la tête pour répondre à la demande. Salles d'attente bondées, couloirs également et une partie du public attend dehors, parfois sous la pluie. Cette situation est parfaitement scandaleuse car elle était prévisible.

Depuis au moins trente ans, aucun gouvernement n'a pris les mesures nécessaires pour éviter une telle situation. Tous les ministres de la Santé qui se sont succédé ont leur part de responsabilité. Actuellement, on nous dit que la situation est très « tendue » car nous avons trois épidémies en même temps : le Covid, la grippe et la bronchiolite. Bien sûr, ces épidémies ne font qu'aggraver la situation, mais le fond du problème n'est pas ici.

À cause d’un numerus clausus stupide établi il y a une quarantaine d'années pour faire faire des économies à la Sécurité sociale, nous manquons de médecins ; mais la diminution de leur nombre n'a engendré aucune économie et rend, maintenant, très difficile l'accès aux soins. Une autre raison est que nous manquons cruellement de lits hospitaliers, et malgré l'avertissement donné par l'épidémie de Covid, le gouvernement actuel ne cesse d’en supprimer.

Manque de lits, manque de médecins et manque de personnel soignant, rien d'étonnant à ce que nous nous retrouvions dans une situation catastrophique. Et devant la difficulté de trouver rapidement un médecin en ville, le malade va se tourner tout naturellement vers l'hôpital ou vers des centres de soins non programmés (lorsqu'il en existe) pour pouvoir être traité. À l’hôpital le manque de lit en aval, pour hospitaliser les malades vus aux urgences, crée un phénomène d’embolisation des services. Il ne faudra plus s'étonner que des malades meurent sur des brancards dans des couloirs d'hôpital, comme le relate Libération dans son numéro du 29 décembre, qui nous annonce que 23 patients sont décédés sur un brancard aux urgences en attendant d'être soignés, pour le seul mois de décembre !

Partout sur le territoire français, on observe des fermetures de services d'urgence, soit totalement, soit certains jours, soit la nuit. Que doit faire le malade ? Certes, certaines pathologies peuvent attendre le lendemain, mais devant un cas grave, que faire ? Il faut appeler le 15, nous disent les autorités ; et que peut faire le 15 s'il n'a pas d'effecteurs (celui qui va effectuer l'acte et vers lequel le SAMU aura orienté le malade) en nombre suffisant pour répondre à la demande ?

Pourtant, cela ne semble pas émouvoir particulièrement nos responsables sanitaires. France Info, repris par MSN, nous informe que l'ARS (agence régionale de santé) de Nouvelle-Aquitaine, à propos de la fermeture de services d'urgence en Dordogne, a répondu « Ce n'est pas la situation habituelle mais peut-être la situation de l'avenir » à une tribune publiée, le 24 décembre, par quatre députés et sénateurs de Dordogne pour dénoncer les difficultés d'accès aux services d'urgence des trois principaux hôpitaux du département (Sud-Ouest, 25/12/22).

On reste sans voix : si c’est l’avenir, il suffira de s’y habituer ! Et ce n’est que le début !