L’Académie de la viande, le nouveau plat de résistance pour l'Aveyronnais Bernard Greffeuille

"L’Académie de la viande a été créée par la conviction d’hommes et de femmes qui se nourrissaient de l’histoire de nos filières, de leurs acteurs, de leurs expériences respectives. Parmi ces précurseurs, je citerai deux de mes prédécesseurs, Georges Chaudieu et François Landrieu". C’est par ces mots que Bernard Greffeuille a ouvert la cérémonie solennelle 2022 de cette institution, qui fêtera ses quarante printemps dans quelques mois, servie dans le salon des Chartreux, au Sénat, à Paris.

"Lieu emblématique des territoires de notre pays"

Entre Aveyronnais puisque l’hôte du jour n’était autre que le sénateur Jean-Claude Anglars. Sous les yeux de Chantal Jourdan, préfète de l’Aveyron de 2004 à 2007, qui connait d’ailleurs bien "ce lieu emblématique, vivante expression des territoires de notre pays" car elle a été directrice de cabinet du président du Sénat Jean-Pierre Bel. En présence de Marilise Miquel, présidente de la fédération des Aveyronnais d’ici et d’ailleurs.

Après l’avoir intégrée en 2007, Bernard Greffeuille est devenu, en avril dernier, président de l’Académie de la viande. Celle-ci traite de tous les sujets concernant tant les animaux de boucherie et de charcuterie, les volailles et gibiers, que leurs chairs, abats et tous les aliments et produits élaborés ou non qui en proviennent. Originaire de Bournazel, âgé de 68 ans (il a soufflé les bougies le 24 décembre !), il valorise depuis bientôt trois décennies l’agneau Allaiton. Une belle saga familiale ! Si Jacques et sa fille Alice gèrent l’abattoir de Capdenac et la relation avec les éleveurs, Bernard est monté à la capitale.

Trois intronisations et remise des prix

Avec son fils Edouard (34 ans depuis mardi) et sa fille Clémence (32 ans), réunis sous le pavillon Greffeuille Sélection, il s’occupe des activités parisiennes : la boutique en ligne, l’épicerie fine située dans le 2e arrondissement, les salons gastronomiques, la restauration... Il a donc ajouté une corde à son arc en avril 2022 avec la présidence de l’Académie de la viande. "Elle a pour objet l’étude de toutes les questions concernant la viande et ses métiers, et la promotion de toutes les activités scientifiques, technologiques, culinaires, artistiques, littéraires, historiques et autres s’y rattachant, détaille l’Aveyronnais. Mais également l’information du public et des autorités compétentes sur les résultats de ses travaux et les vœux qui en découlent".

1 000 mots

Sans oublier "la sauvegarde de la langue spécifique au secteur de la viande". "Dans ce sens, le dictionnaire que nous publions et mettons à jour régulièrement, riche de ses 1 000 mots, constitue une référence essentielle", se réjouit Bernard Greffeuille.

Cette cérémonie solennelle a été clôturée par l’intronisation de trois nouveaux académiciens (l’éditrice Sabine Bucquet, le journaliste Bruno Carlhian, la cheffe restauratrice installée à Marseille Laetitia Visse) et par la remise des prix 2022 de l’Académie (prix de la vulgarisation à Tristan Sicard pour son livre "L’Atlas pratique des jambons et saucissons", prix scientifique à Philippe Cayot pour son travail sur "Substituts à la viande : formulations et analyse comparée", grand prix au film "Tendre et saignant" de Christopher Thompson. "Enthousiaste" à l’idée d’être le parrain de cette manifestation, Jean-Claude Anglars a été clair : "L’agriculture doit reprendre sa place dans l’économie française". Le message est passé.