Double assassinat de Mandailles : Joël Ayral sera bientôt jugé à Rodez
Plus de trois ans après avoir tué sa sœur et son beau-frère à Castelnau-de-Mandailles, le sexagénaire espalionnais s’apprête à être jugé durant une semaine à Rodez. Il encourt la perpétuité et plaide toujours la légitime défense.
Ce 22 mars 2019, il fait nuit sur le petit village de Castelnau-de-Mandailles près d’Espalion quand Henriette et Firmin sont retrouvés morts à leur domicile. Elle avait 78 ans, lui 82. Pour les enquêteurs, pas de doute possible : ils ont été assassinés. Et d’une façon particulièrement sauvage. Les retraités présentent de multiples plaies à la tête : elles ont été causées par une cisaille et le canon d’un fusil… Cette même nuit, un homme se rend à la gendarmerie d’Espalion. Confus, il dit s’être disputé avec sa sœur et son beau-frère. Il s’agit de Joël Ayral, 62 ans à l’époque des faits. Il est le frère d’Henriette et le beau-frère de Firmin. Du 6 au 12 février prochain, il sera jugé pour ce double assassinat devant la cour d’assises de l’Aveyron. Il encourt la perpétuité.
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Une affaire d’héritage
Détenu provisoirement à la maison d’arrêt de Montpellier depuis plus de trois ans, Joël Ayral ne cesse de plaider la légitime défense. Il dit s’être rendu ce soir-là sur la propriété familiale "pour tailler un arbuste" et avoir "reçu des coups" avant de se défendre. Sa vie "était en danger", assurera-t-il à plusieurs reprises, tout en demandant sa libération. En vain. Depuis des décennies, frère et sœur ne s’adressaient plus la parole et se déchiraient pour une histoire d’héritage. Joël Ayral, ancien technicien informatique vivant au lieu-dit Les Matelines sur les hauteurs d’Espalion, reprochait à sa sœur d’avoir empiété sur sa parcelle du terrain familial de Castelnau-de-Mandailles. Les deux se menaient une véritable "guerre" judiciaire, jusque devant la Cour de cassation. Le cadet a perdu toutes les procédures. Dont une seulement quelques jours avant le drame. Une décision de saisie à hauteur de 27 900 € avait même été rendue à son encontre.
"Il va y avoir des morts avant samedi", aurait alors lancé un Joël Ayral, décrit comme "furieux". La gendarmerie d’Espalion aurait même recueilli sa colère dans la semaine… sans imaginer le pire.
"Une bombe à retardement"
"C’était une bombe à retardement", confiera durant l’enquête un témoin, rappelant que ce conflit était enkysté depuis des années dans la famille. L’un des voisins de Joël Ayral ira même jusqu’à le décrire "comme un vrai fou !" À Espalion, le père de famille était en conflit avec bon nombre de personnes, dont le maire Éric Picard. "Il y a beaucoup de contre-vérités", s’est défendu récemment devant le juge Joël Ayral. Il aura l’occasion de le faire lors de son procès, aux côtés de son avocat du barreau de Montpellier : Me Jean-Marc Darrigade. Il y a quelques années, ce dernier avait déjà plaidé au tribunal de Rodez au soutien de Marc Féral. L’avocate ruthénoise Me Anne-Sophie Monestier prendra, elle, place sur le banc des parties civiles. Pour porter la parole des cinq filles d’Henriette et Firmin Ayral. Un couple décrit comme "adorable". "On s’est toujours dit que cela allait mal finir avec cette famille. Tout cela pour une histoire de grange, un lopin de terre, c’est choquant, sordide", avait témoigné dans nos colonnes un élu du village, au lendemain d’un drame qui avait particulièrement ému tous les habitants. Choqué, le maire Jean Boyer avait succombé à une crise cardiaque au lendemain des faits…
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