Selon une étude, nous vivons de plus en plus loin de la nature

  • Selon une récente étude, nous habiterions de plus en plus loin des espaces verts. Au niveau mondial, cette distance géographique entre les espaces verts et les habitats s'élèverait à 9,7 km en moyenne.
    Selon une récente étude, nous habiterions de plus en plus loin des espaces verts. Au niveau mondial, cette distance géographique entre les espaces verts et les habitats s'élèverait à 9,7 km en moyenne. galitskaya / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Si l'appel de la nature semble se faire de plus en plus fort dans le cœur de nombreux citoyens depuis ces dernières années, cela ne se traduit pas vraiment par leurs lieux de vie. Selon une récente étude, nous habiterions en effet de plus en plus loin des espaces verts. Au niveau mondial, cette distance géographique s'élèverait à 9,7 km en moyenne.

Depuis l'arrivée du Covid-19 et les confinements, il n'est plus rare d'entendre un ami, un parent ou un collègue exprimer son souhait de vivre dans une maison avec jardin ou située près d'un espace vert. Peut-être qu'un ou plusieurs de vos proches ont même déjà sauté le pas en quittant la ville pour la campagne ! On aurait donc pu en déduire que les lieux de vie des gens se rapprocheraient de plus en plus de la nature au fil des années.

Mais selon une récente recherche franco-allemande, ce serait plutôt l'inverse. En effet, la distance spatiale entre nos habitats et les espaces naturels (lacs, forêts, parcs, montagnes, etc.) ne cesserait de s'accroître au cours de ces deux dernières décennies. D'après l'étude, elle aurait augmenté de 7% depuis les années 2000. En France, la distance moyenne entre lieu d'habitat et coin de verdure serait de 16 km. En Allemagne, elle s'élèverait à 22 km. À l'échelle mondiale, cette distance moyenne est estimée à 9,7 km.

Selon les auteurs des travaux, ce phénomène pourrait en partie s'expliquer par la destruction de zones naturelles combinée à une forte augmentation de la population urbaine (notamment en Asie, Afrique et Amérique du Sud), ainsi qu'à la diminution de la couverture forestière des villes, qui a également baissé depuis l’année 2000 (surtout en Afrique centrale et Asie du Sud-Est.)

Ces résultats s'avèrent particulièrement importants dans la mesure où une meilleure compréhension des interactions entre les humains et la nature est cruciale dans l’adoption de comportements pro-environnementaux. "Pour affronter les enjeux écologiques du XXIᵉ siècle et les transformations sociales nécessaires, il est important de conserver une bonne connexion à la nature", soulignent dans un communiqué des chercheurs du CNRS qui ont participé à l'étude.

L'étude apporte par ailleurs un éclairage intéressant sur le rapport que les humains entretiennent avec la nature en dehors de la proximité avec le lieu d'habitat. Au niveau mondial, cet éloignement s'illustre par exemple à travers le déclin de certaines activités telles que la visite de parcs naturels aux États-Unis ou au Japon. Les chercheurs, qui ont parcouru la littérature scientifique consacrée au sujet, citent également des études antérieures démontrant une représentation de la nature de moins en moins présente dans les arts et dans la culture populaire, que ce soit dans les romans, les chansons ou les dessins animés.

Les chercheurs notent toutefois un intérêt accru pour la nature par le biais de la technologie : "le visionnage de documentaires animaliers, le partage de photos d’espaces naturels sur les réseaux sociaux ou l’interaction avec des animaux sauvages dans des jeux vidéo semblent plus fréquents qu’il y a quelques années". À croire que la connexion avec la nature s'opère également à travers son écran !

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