Rodez. Millau : le réaménagement de la rue Clausel-de-Coussergues arrive-t-il trop tard ?

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  • "C’est bien ce marché le mercredi matin, mais il va repartir sur Calvé une fois les chalets enlevés."
    "C’est bien ce marché le mercredi matin, mais il va repartir sur Calvé une fois les chalets enlevés." CC
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Cyril Calsina

Végétalisation et nouvelle enseigne en vue. Mais "trop tard" pour les commerçants, qui tempêtent.

Quand j’ai demandé des fleurs, la mairie m’a répondu que ce n’était pas possible par rapport au marché." Des remarques comme celle d’une résidente donne le ton de l’atmosphère émanant dans la rue Clausel-de-Coussergues. Les louanges d’un bien vivre y étant rares depuis une piétonnisation "imposée", ce n’est pas ici que le centre-ville est une "zone apaisée", comme se plaît à le dire la maire Emmanuelle Gazel.

Un nom qui ne figure plus sur feu Cash Express. La banderole, laissée en souvenir par Simon Molenat, "Le lion chasse la gazelle, Gazel chasse le commerçant", a été enlevée au profit d’un simple "local à louer". "Une Fabrique à boutique va être lancée sous deux semaines à cette adresse", annonce-t-on du côté de la mairie. Mais aussi : "On va lui donner une nouvelle fonctionnalité de rue. Si les riverains et les livraisons peuvent y accéder aux horaires prévus, on souhaite aussi y enlever son caractère de passage et de stationnement. Il ne s’agit pas de la rendre impossible à circuler mais plus urbaine, plus végétalisée, notamment sur le confort d’été. Et qu’elle conserve son accueil de forains le vendredi." Une nouvelle pas si réjouissante pour trois commerçants.

Chez le franc-tireur Jean-Luc Servier, le constat ne varie pas d’une feuille de tabac : "À part que ça va attirer des mecs pour faire uriner leur chien, ça ne va pas servir à grand-chose." Fatigué, l’homme cherche à partir : "Mon tabac, je ne peux pas le vendre, il ne vaut plus rien. Je ne veux pas le donner non plus, donc je vais me déplacer. Mais peut-être pas à Millau."

Las d’être "l’un des rares à l’ouvrir", il reste en colère "ne pas avoir eu du monde autour pour attaquer la Ville au tribunal administratif. On avait jusqu’à mardi pour le faire, maintenant, c’est trop tard". La maire a reçu Jean-Luc Servier, selon sa demande : "La seule chose positive qu’elle a faite, c’est de mettre ces étals le mercredi, mais c’est provisoire. Quand les chalets partiront, les marchands rejoindront Emma-Calvé, c’est dommage."

"C’est la cata"

En face, chez les chaussures Geormy, on plaide surtout pour "avoir un accès. J’habite à côté et je ne peux pas venir en voiture devant chez moi. D’autant plus que les trottoirs sont larges, qu’il n’y a pas beaucoup de passage… c’est incompréhensible. Pareil à La Capelle. Oui, ça m’est égal qu’ils rajeunissent la rue". Et à ceux qui pensent que, malgré l’interdiction, beaucoup de Millavois passent quand même par cette artère, la responsable du magasin répond : "Non, il n’y a pas grand monde. Et il y en a de moins en moins partout. Que la maire laisse fermer juillet et août, pour les terrasses, je comprends… mais l’hiver ! On n’est pas dans une grande ville."

Enfin, chez I’Artisanat, après un "Alléluia" comme réaction à l’annonce de l’aménagement et de la végétalisation de la rue, la joie s’estompe en apprenant que ça ne se fera qu’à partir de l’automne prochain. "Ah, mais à l’automne, moi je ne serai plus là. C’est la cata. Très honnêtement, je n’y crois plus", conclut, dépitée, la commerçante.

D’ici l’automne prochain, peut-être que des arbres pourront abriter de nouveaux rideaux de fer abaissés rue Clausel-de-Coussergues.

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