Sécheresse 2022 : en 2023, la facture d’eau sera salée pour les habitants du Nord-Aveyron

  • La problématiquede la ressource en eau a été au cœur des échanges du dernier conseil communautaire.
    La problématiquede la ressource en eau a été au cœur des échanges du dernier conseil communautaire.
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Olivier Courtil

Le dernier conseil communautaire de l’année qui s’est tenu à Montézic, a renouvelé la délégation de service public à Véolia pour l’eau potable mais la facture augmentera de 21,5 %.

Conséquence de la sécheresse qui a vu le défilé des camions-citernes d’Aubrac en Carladez, même à Saint-Hippolyte, pour ravitailler en eau potable, la facture est revue à la hausse. Arrivée à échéance, la délégation de service public a été renouvelée pour une durée de cinq ans à la Compagnie des Eaux et de l’Ozone (groupe Véolia) lors de la dernière séance du conseil communautaire qui s’est tenu à Montézic.

Après avoir pris connaissance du rapport d’analyse des offres reçues, les élus ont approuvé une offre qui respecte les conditions réglementaires sur le niveau de rendement du réseau, conformément à l’arrêté préfectoral du 3 décembre 2019 imposant notamment le maintien d’un objectif de rendement minimal de 71 % et la mise en place d’un plan d’actions tendant à un rendement entre 75 % et 80 %. La proposition prévoit une hausse inéluctable du prix au m3 de la ressource en eau. " Dans la phase de négociation, nous avons cherché à contenir la hausse, qu’on savait inévitable si nous souhaitons atteindre le niveau de rendement imposé par l’arrêté préfectoral ", a expliqué Vincent Alazard, vice-président en charge des services au territoire, dont l’eau. "Concrètement, les factures vont connaître une hausse de 21,5 %. Pour 120 m3, il en coûtera, toutes charges comprises, 386 € à l’usager, contre 318 € en 2022. " Jean Valadier, président de la communauté de Communes, a insisté sur la responsabilité collective en matière de consommation de l’eau : "Comme pour l’énergie, nous devons être très vigilants à notre consommation. Il en va de la préservation de notre ressource. Au regard de la situation inédite que nous avons connue cet été, nous avons engagé et allons continuer à engager avec les instances compétentes une réflexion pour mettre en œuvre des solutions de proximité qui limiteraient le recours à l’eau issue du réseau, pour les besoins agricoles notamment."

Plus de 210 000 €, le coût de la sécheresse

L’impact de la sécheresse de cet été 2022 a aussi été évalué. La série d’actions menées, à savoir les restrictions d’eau potable, de communication, d’approvisionnement journalier d’eau potable par camions, la fermeture de l’espace aquatique Natura, etc. représentent un coût de plus de 210 000 €. Les élus ont pris acte de la possibilité pour l’intercommunalité de bénéficier d’un soutien financier de l’Agence de l’eau Adour Garonne à hauteur de 50 % des dépenses engagées, dans le cadre du dispositif "Urgence sécheresse". À noter que la communauté de communes bénéficiera d’un soutien du Département et du délégataire Véolia.

À noter qu’un conseil social territorial a été instauré sur les orientations stratégiques des politiques de ressources humaines et 150 000 € d’aides à l’immobilier d’entreprises ont été accordés dont le projet de résidence autonomie à Saint-Amans-des-Côts.

Enfin, les élus ont voté les montants des attributions de compensation définitives pour l’année 2022, représentant 4,7 M € reversés aux communes par la communauté de communes sur la fiscalité professionnelle.

Santé : le rapport de la chambre régionale des comptes

D’avril à décembre, la communauté de communes a fait l’objet d’un contrôle de la chambre régionale des comptes dans le cadre d’une étude nationale sur l’accès aux soins de premiers recours.La démarche a porté essentiellement sur les maisons de santé (Argence, Carladez, Laguiole, Viadène) pour les exercices 2016 et suivants.Le conseil communautaire a acté les axes d’évolutions à engager en s’appuyant sur les prescriptions de la chambre régionale des comptes.Cette dernière relève "une politique inaboutie qui repose essentiellement sur la construction de maisons de santé et la mise en œuvre de quelques actions en matière de santé publique sans qu’une formalisation des objectifs poursuivis, des moyens mis en œuvre et de l’organisation permettant de la décliner n’ait été mise en œuvre." En revanche, elle mentionne l’action conjointe de la communauté de communes (par l’investissement) et des professionnels de santé (par l’animation du réseau) qui a permis de stabiliser la démographie médicale et de diversifier l’offre médicale."L’enjeu commun est désormais de maintenir la performance de cette offre médicale sur le territoire", a lancé le président Jean Valadier à l’assemblée communautaire, avant de poursuivre : "Le rapport est instructif sur notre mode de gestion et va nous aider notamment à harmoniser nos pratiques comptables et la gestion fonctionnelle des maisons de santé. Nous avons une année de travail pour répondre aux axes pointés par la chambre régionale, en collaboration étroite avec les professionnels de santé. L’outil de Contrat Local de Santé que nous souhaitons engager est l’une des réponses pour maintenir et consolider l’offre médicale sur le territoire."
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